Fédération de Russie : Le peuple Udeghe ou Oudéguéïs

Publié le 5 Avril 2018

 

Alexander Khimushin

Peuple autochtone du sud-est de la Sibérie, près de la Mandchourie, le long du fleuve Amour et de ses affluents, vivant dans le kraï de Primorié et le kraï de Khabarovsk.

Autodésignation :  udee, uddee, udehe

Autres noms : kekar (käkala) nom donné par les toungouses, les Nanaïs et les Ulchi.

Population : 1657 personnes, population en hausse depuis 1970

Langue : udeghe, groupe mériodional des langues toungouses, famille altaïque. Il y a 3 dialectes. Leurs parents les plus proches sont les Orochis.

Leur plus gros village est Gwasjugi, il s’agit d’un centre ethnoculturel.

Il n’y a pas de zone de peuplement compact, ils vivaient dans le voisinage des Nanaïs et des Nivkhs et se sont parfois mélangés à eux.

Il y a 9 colonies Udeghes ethniquement pures.

 chercher affluent de l'Amour, Oussouri, kraï de Khabarovsk - Par Kmusser — Own work using Digital Chart of the World and GTOPO data., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6077796

rivière Oussouri Par Andshel — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16031482

Au cours du 19e siècle, des Udeghes sinisés ont migré vers les provinces du Heilongijiang et du Jilin en Chine. Les 500 descendants sont nommés Qiakala et considérés officiellement comme des Mandchous.

Leurs origines sont assez troubles et soumises au débat. Deux hypothèses se confrontent sur leur origine qui serait soit du nord soit du sud.

La première affirmation est confirmée par la proximité culturelle avec les Orochis et la connexion évidente avec l’ancienne culture paléo-asiatique.

Ils ont malgré tout des caractéristiques méridionales remarquables provenant de la Mandchourie et de la Chine.

On note des composantes Aïnou et Evenk (toungouse).

Les traditions orales Udeghes indiquent une origine complexe.

Au 19e siècle ils vivaient dans 8 groupes territoriaux sur une vaste zone entre les rivières Ussuri et Amour et la mer du Japon.

Il n’y a pas d’identité ethnique commune.

Toujours au cours du 19e siècle, on ne les identifiaient pas des Orochis.

Vers la fin du siècle, V.Margaritov et surtout S.BRailovsky qui mène le recensement de 1897 distingue le groupe du sud, des Orochis et suggère que les gens appelés par leur autodésignation Udeghes sont un groupe à part. la limite entre les deux peuples étant la rivière Botch.

En 1897 la zone Udeghe s’étendait jusqu’aux affluents sud de l’Oussouri et le long de la côte jusqu’à Nakhodka.

Depuis 1860 la région de l’Oussouri est incorporée à l’empire russe, les Udeghes font alors partie de la Russie.

 

Par Photographe inconnu — Владимир Клавдиевич Арсеньев. Собрание сочинений в 6 томах. Том I. / Под ред. ОИАК. — Владивосток, Альманах «Рубеж», 2007. — 704 с., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38291806

Par Inconnu — Российский Этнографический музей (The Russian Museum of Ethnography)., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1602174

Mode de vie

Leur mode de vie est étroitement lié à la forêt de taïga et à la chasse, ce qui nécessitait un nomadisme.

Ils n’élèvent pas de rennes ce qui les distingue des autres peuples de la taïga.

Ils chassaient pour les fourrures et la viande.

Ils obtenaient des bois essentiels, vendus aux chinois ainsi que des racines de la plante ginseng qui pousse dans la taïga Oussouri et dont les chinois étaient de fervents acheteurs. La recherche de cette plante était une occupation vitale pour les Udeghes.

La pêche jouait un rôle de moindre importance que pour les autres toungouses.

Ils vivaient dispersés dans des familles séparées.

 

Par Владимир Клавдиевич Арсеньев. — Владимир Клавдиевич Арсеньев. Собрание сочинений в 6 томах. Том I. / Под ред. ОИАК. — Владивосток, Альманах «Рубеж», 2007. — 704 с., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38300313

Par Владимир Клавдиевич Арсеньев. — Владимир Клавдиевич Арсеньев. Собрание сочинений в 6 томах. Том I. / Под ред. ОИАК. — Владивосток, Альманах «Рубеж», 2007. — 704 с., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38365884

Il y a une influence des Nanaïs au 19e siècle et les premiers établissements commencent à croître sur la rivière Anyui.

Une colonie plus permanente se développe dans les années 1930 au moment de la collectivisation forcée qui est achevée en 1937. La collectivisation provoque un changement dans le mode de vie, le peuple passe de la chasse à la culture et à l’élevage.

Actuellement il y a 9 établissements Udeghes situés à une certaine distance les uns des autres.

Avant que les Udeghes ne soient incorporés à la Russie, les véritables dirigeants étaient les commerçants chinois de fourrures et de ginseng envers lesquels les Udeghes étaient endettés.

Des paysans russes commencent à s’installer dans la région d’Oussouri vers 1883 mais cette colonisation ne concerne pas vraiment les Udeghes qui errent dans les forêts.

L’attitude des Udeghes envers les russes selon des observateurs voyageurs est très amicale pour la raison que les russes ont déplacé les commerçants chinois exploiteurs.

L’influence russe sur la culture populaire Udeghe est de moindre importance que sur celles des autres peuples de l’Amour.

C’est quand même la langue qui paie le plus lourd tribut de la colonisation russe.

Il ne restait en 1979 que 31% des Uudeghes qui parlaient encore la langue maternelle. En parallèle le russe était de plus en plus parlé.

En 1931 commencent des enseignements en école primaire de la langue udeghe et des manuels scolaires voient le jour mais cela cesse assez vite.

La langue sera de nouveau enseignée dans quelques écoles de manière facultative.

Le seul écrivain connu en langue Udeghe est Djansi Kimonko.

Source 1 + wikipedia

Rédigé par caroleone

Publié dans #Peuples originaires, #Fédération de Russie, #Udeghes, #Oudéguéïs

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article