Colombie /Equateur : Le peuple Awá Kwaiker

Publié le 27 Avril 2018

 

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Peuple autochtone vivant à la frontière entre la Colombie et l’Equateur dont le nom veut dire « peuple de la montagne «  ou peuple de la selva ». C’est une des 13 nationalités indigènes reconnues en Equateur.

Les noms : Awá – Cuaiquer- Kwaiker

En Colombie

Ils vivent dans le sud-est des municipalités de Cumbal, Santa Cruz de Guachavez, Mallama, Ricaurte, Barbacoas, Roberto Payan, Tumaco, Ipiales dans le département de Nariño.

Dans les municipalités de Mmocoa, Puerto Asis, Valle del Guarmez, San Miguel, La Dorada, Orito, Puerto Ciacedo, Villa Garzón, dans le département de Putumayo

Les Awá de Ccolombie (état de Nariño) sont victimes d’atteintres aux droits humains à l’époque du conflit armé mais également à présent en temps de « paix ».

En Equateur

Ils sont présents dans les provinces de Carchi et de Sucumbios dans le nord de l’Equateur.

Une réserve est établie en 1987 combinant la législation indigène et forestière. Ils peuvent gérer la forêt et leurs propres terres. La forêt est celle de Chocoanos dans la région de Tumbes-Chocó- Magdalena, un endroit de la région les plus riches en biodiversité de la planète mais qui néanmoins subit les intérêts miniers illégaux.

Les colonies sont dispersées sur 3000 km2 en Colombie, le long des cours d’eau.

 

 

Langue : awa pit de la famille des langues chibcha. Dialecte malla de los Sindaguas lié au chá pelaa (langue des Chachis) et au tsá’fiqui (langue des Tas’chila).

Vocabulaire en langue awa pit

Taitta : père

Palapcha : lune

Su : terre

Kwazi : eau

Pa : soleil

Kizpu : tête

Akkwa : mère

Pashpa : enfant

Yal : maison

Wat kintite : bonjour

Population : 21.500 personnes ( 18.000 en Colombie, 3500 en Equateur)

Leur origine est incertaine, sachant que la côyte de Colombie et d’Equateur était habitée par la culture Tumaco.

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En 1525, à l’arrivée des espagnols, les chroniques mentionnent des groupes indigènes semi-nomades avec un faible niveau de développement par rapport aux autres groupes ethniques de la région andine.

Pendant la colonisation les groupes ethniques sont connus sous le nom de « Barbacoas » et sont regroupés dans des villages indiens selon le modèle hispanique . la pression augmente dans leur région en raison de découverte de gisements aurifères et des centres portuaires ce qui contraint les populations autochtones à quitter leur territoire traditionnel. Ce territoire est de grande importance à n’importe quelle époque, il est situé au croisement des lignes de communication entre la côte et le plateau andin. Il est touché par les booms miniers, les guerres civiles, le processus de colonisation du bétail, l’exploitation forestière, les cultures illicites, auxquels il faut ajouter les travaux d’infrastructures (route vers la mer) et à partir des années 1960 arrivent des colons, des mineurs et des extracteurs d’huile de palme avec encore plus d’intensité. Les autochtones doivent alors recommencer le processus migratoire.

La municipalité de Ricaurte concentre la plus grande partie des Awá, dans cette municipalité les conditions climatiques permettent l’agriculture.

Mais cela a aussi favorisé la colonisation de ces terres au détriment des établissements indigènes.

Mode de vie

 

By Edisson canticus - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=41066131

Ce sont les anciens, hommes et femmes, en leur qualité de gardiens des savoirs traditionnels qui dynamisent la culture. Ils sont le pont entre les générations, leur rôle est rempli sous la forme des sages, médecins traditionnels et guides spirituels.

Les Awá subissent de nos jours l’influence de la société dominante ce qui affecte leur culture, leur façon de s’habiller.

Le tissage des paniers est malgré tout pratiqué.

Les vêtements traditionnels ainsi que les accessoires sont confectionnés avec des fibres présentent dans la région.

La chasse est une activité de subsistance traditionnelle qui est de nos jours affectée par des conditions défavorables de l’environnement ce qui les force à passer à d’autres activités économiques comme l’agriculture, la pêche, l’élevage d’animaux domestiques (poules, canards, poulets, cochons d’inde, porcs).

La chasse concerne les agoutis, les pacas, les pécaris, le cerf mazama, l’iguane, les oiseaux.

Le système agricole est basé sur la technique de l’abattis-brûlis avec pour culture principale le maïs avec le manioc, la banane plantain. Les parcelles sont cultivées pendant 2 à 3 saisons puis laissées en jachère pendant une période de 7 ans voir plus.

Les cultures sont intercalées : colocasia, xanthosoma, piments, chirimoya, tomate, tamarin, mangue, achiote , borojo, naranjilla, papaye, inga, avocat, palmier pêche.

Sur les terres non agricoles ils récoltent des plantes comestibles, des plantes médicinales, du bois de construction.

L’extraction de l’or fluvial est une ressource supplémentaire et complémentaire de revenus.

La division sexuée des tâches

Les hommes travaillent dans les champs, ils désherbent, sèment et récoltent. Ils recueillent du bois et des fruits et plantes sauvages, chassent et pêchent. Ils construisent les maisons et fabriquent de l’artisanat.

Les femmes s’occupent des taches domestiques, des soins aux enfants, de l’artisanat.

UNIPA, organisation indigène

 

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Les Awá sont organisés dans l’UNIPA qui est l’organisation principale du peuple Awá Camawari, ils se sont organisés pour faire face à plusieurs meurtres de masse en 2009 lors du conflit armé. 10 membres ont été tués par les FARC qui les accusaient d’être des informateurs de l’armée colombienne.

Le 4 février 2009, 17 Awá sont tués et en août de la même année, 12 autres dans la réserve de Gran Rosario, par l’armée.

Sources : ONIC, wikipedia

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Equateur, #Colombie, #Peuples originaires, #Awá Kwaiker

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