Argentine : Le peuple Tonocoté
Publié le 1 Mai 2018
Peuple autochtone habitant les provinces argentines de Santiago del Estero et Tucumán.
Dans leur langue leur nom veut dire homme rouge.
Les espagnols les appelaient Juries à cause de leur habitude de se décorer avec des plumes de nandou (juri ou suri ou encore rhea en quechua) autour du cou.
Autres noms : tonokoté, , tunukuti ou zuritas
Population : 4853 personnes
C’était autrefois un peuple semi-nomade habitant le Gran Chaco entre la rivière Pilcomayo et le début des Andes dans le nord-ouest de l’Argentine. Ils sont assez facilement assimilés par les conquérants en raison de leur sédentarité et de leur humilité. Ils sont regroupés avec les Cacanos, les Lules et obligés à parler un dialecte tiré du quechua
Ils ont acquis des coutumes andines et se sont sédentarisés en pratiquant l’agriculture, la chasse, la pêche et la cueillette.
C’est un peuple locuteur d’une langue isolée le lule-vilela.
Il ne resterait que 20 locuteurs.
Leur langue est connue à partir d’une grammaire et d’un vocabulaire publiés en 1732.
L’art et la langue toconoté lule suggèrent que le langage toconoté et le langage lule étaient le même langage pourtant les deux langages ont été traités différemment dans d’autres ouvrages. Le lule est éteint, le toconoté n’étant pas renseigné entre ou non dans cette catégorie de langues.
A Santiago del Estero, 5 groupes ethniques étaient installés avant l’arrivée des espagnols. Les territoires étaient densément peuplés par des tribus venant de lieux différents, ayant un mode de vie et des langues différentes.
Les Tonocotés habitaient la Santiagueña entre les rivières Salado et Dulce.
Les actuels Tonocotés connus comme Zuritas sont des descendants métis des anciens Tonocoté et parlent un dialecte propre dérivé du quechua santiagueño. Ils vivent dans des communautés rurales dans le département de San Martán, Figuerora et Avellaneda.
Au XVIe siècle les Toconotés faisaient partie de la population indigène sédentaire des provinces de Salta, Tucumán et Santiago del Estero (région aujourd’hui occupée par les locuteurs de quechua de Santiago). Ils reçoivent des attaques continues du peuple Lule.
Au début du 18e siècle une partie de la population Lule est confinée dans une mission située à l’ouest de la colonie de Salta, se déplaçant de façon saisonnière vers des zones de chasse du chaco occidental. Plus tard une partie du peuple est déplacée au sud de Tucumán en 1737 où il existe encore une population appelée Lule.
communauté de Santiago del Estero De Administración Nacional de la Seguridad Social from Argentina - santiago del estero, pueblo tonocoté - comunidad ranchos (3), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45487920
Mode de vie
Tenue vestimentaire
Les hommes portaient un court tablier et un collier fabriqué avec des plumes de nandou ainsi qu’une couverture décorée sur le torse.
Les femmes avaient à peu près la même tenue mais avec une couverture de laine de lama ou de guanaco ou encore de fibre de caraguate.
Ressources
Ils se servaient pour chasser d’un grand arc amazonien avec des flèches et des macanas. Ils utilisaient aussi des lances et des bolas.
Ils utilisaient parfois des fléchettes empoisonnées, de petites flèches en os et en pierre allongées ou triangulaires. Le poison utilisé était nommé ponsoñoza, extrait d’une plante.
Leurs maisons étaient en forme de monticules arrondis avec un toit de chaume et des palissages autour du village.
Ils se servaient des crues saisonnières des rivières pour irriguer leurs cultures de maïs, quinoa, haricots et courges.
Un petit élevage domestique de lamas, nandous, chañar complétait leurs activités économiques.
Ils récoltaient également du miel sauvage et des plantes sauvages dont les caroubes, les figues de barbarie.
La pêche était importante et pratiquée avec des filets, des lances, une méthode de pêche consistant à s’immerger au milieu de la rivière avec une corde attachée autour de la taille.
Artisanat
Le tissage a été possible après l’introduction du coton par les Tucumánes. Les Tonocotes deviennent très habiles, teignent les cotons avec des colorants naturels végétaux, animaux et minéraux.
Les hommes fabriquaient aussi des objets en os comme des aiguilles, des poinçons, des pointes de flèches, des quenas (flutes).
Le tissage, les ornements en plumes, la vannerie, la céramique, une métallurgie primitive sont leurs pratiques artisanales dont ressort le tissage des femmes comme un art d’excellence.
Ils fabriquaient de grandes urnes funéraires avec des motifs élaborés.
Cosmovision
Cacanchig était un être vénéré (pour les colonisateurs et mes missionnaires il représentait le diable). Les Tonocoté lui faisaient des offrandes.
Ils avaient pour idoles la lechuza et la vibora comme le montrent les peintures rupestres et les dessins sur les poteries.
La lechuza ou hibou est un animal sacré qui domine les airs et uni les mondes.
La vibora, la vipère est la représente du sol et des récoltes. La représentation des deux animaux sacrés symbolise la fertilité et la fécondité.
Le kamáchej est l’autorité supérieure de chaque communauté, élu par l’assemblée tous les 4 ans.
L’assemblée a lieu lors de l’Inti Raymi, au solstice d’hiver entre le 20/24 juon.
A Santiago del Estero il y a actuellement 19 Kamechej , un pour chacune des 19 communautés Tonocotés.
Source : pueblos originarios, wikipedia , ciseiweb