Sibérie : Le peuple Ket (Kète)
Publié le 10 Mars 2018
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Peuple autochtone de Sibérie qui était connu autrefois dans l’empire russe sous le nom d’Ostyak, un nom pour désigner sans les distinguer des peuples sibériens. Leur territoire se trouvait dans le bassin du Yenisey (Sym, Kureika, Yeloguy, Podkamanaya, Tunguska) en Sibérie orientale.
Population : 1600 personnes
Fédération de Russie
Kraï de Krasnoïarsk 1219 personnes
Ukraine : 37 personnes
Langue : ket du grouoe ket assan des langues paléo-asiatiques.
2 dialectes : le dialecte sym (20 locuteurs en 1968) et le dialecte imbat (le plus parlé).
La langue est liée aux langues na-déné d’Amérique du nord de la famille des langues déné-yenisseiennes.
Ce lien a mené à une certaine collaboration entre les Kets et certains peuples athapascans d’Amérique du nord.
Ket = homme, le pluriel = deng (personnes)
C’est le seul peuple encore vivant du groupe occidental paléo-asiatique.
Le bilinguisme russe-ket de nos jours est en train de disparaître car le monolinguisme russe gagne du terrain.
Les Kets des rivières Kas, Sym et Duchas utilisaient le nom « jugun » comme autodésignation.
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rivière Sym- Par Станислав Соломахин — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=40336759
Le premier chercheur qui a publié des observations sur la langue ket dans un journal de voyage est Simon Pallas.
En 2008 : une centaine de locuteurs tous âgés de plus de 50 ans.
Il est admis que ce sont les seuls survivants d’un peuple nomade ayant vécu autrefois dans le centre et le sud de la Sibérie.
Certains chercheurs pensent que les Kets peuvent être des descendants des anciens Dingling de la culture Tashtyk, une culture archéologique ayant prospéré dans la vallée du Yenisey en Sibérie du 1er au 4e siècle de notre ère.
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Selon Edward Vajada, linguiste historien de l’Université Western Washington, des études d’ADN montrent des affinités génétiques avec des peuples du Tibet, birmans et d’autres.
Dans les années 1960, le peuple Yugh est distingué en tant que groupe distinct mais similaire.
Les Kets d’aujourd’hui sont les descendants de pêcheurs et chasseurs de la taïga qui avaient adopté certaines méthodes culturelles des tribus originaires de Sibérie méridionale.
Les tribus d’origine étaient des chasseurs/cueilleurs/éleveurs de rennes.
Ils sont incorporés à l’état russe au 17e siècle, non sans résister mais en vain car les russes les déportent dans différentes endroits pour briser leur résistance. Cela brise également leur système social basé sur le patriarcat et leur mode de vie en général.
Ils accumulent beaucoup de dettes envers les russes.
En 1607 les cosaques établissent un avant-poset à Imbat pour recueillir le tribut.
Certains meurent de faim, d’autres de maladies importées d’Europe.
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Au 19e siècle ils sont devenus dépendants de l’aide alimentaire de l’état russe.
Au 20e siècle les soviétiques les soumettent à la collectivisation. Le but principal des russes était de collecter des fourrures (zibeline, écureuil et autres) et les Kets devaient fournir 5 à 12 peaux par personne. Les fourrures qui étaient la monnaie forte des soviétiques étaient la branche économique la plus importante au moment de la collectivisation.
Ils sont officiellement reconnus comme Kets dans les années 1930 lorsque l’Union Soviétique met en place une politique d’autodéfinition en ce qui concerne les peuples autochtones. La collectivisation s’achève dans les années 1950 et le style de vie ainsi que la langue russe ont été imposés aux Kets.
La plupart des kets vit dans des maisons de type russe, des écoles et des bains publics sont construits selon les normes soviétiques.
Des légumes sont cultivés et les rennes et des bovins élevés pour la viande et le lait.
Le régime prioritaire était celui des soviétiques, celui des autochtones était négligé.
Les traditions russes sont imposées en tant que progressistes.
Les Kets s’habituent à porter des vêtements russes et à manger de la nourriture achetée dans des magasins.
L’endoctrinement s’est poursuivi dans les écoles de langue russe, la presse, les systèmes de partis.
Les kets sont complètement endoctrinés pour accepter les russes comme modèle culturel et linguistique.
Dans les années 1950, la langue russe est employée dans les écoles et évince la langue ket à la maison.
campement 1913 By Fridtjof Nansen - National Library of Norway, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4254051
En 1986 un alphabet cyrillique ket avec 32 lettres est créé par E.Kreinovich. La langue écrite est basée sur les dialectes Suloma et Kellog. La langue russe néanmoins ne peut accueillir les phonèmes du ket en dépit de quelques signes diacritiques utilisés.
La population reste relativement stable depuis 1923.
Le chamanisme est une pratique encore vivant dans les années 1930 mais dans les années 1960 il n’y avait presque plus de chamanes authentiques.
Le chamanisme partage des caractéristiques avec celui des peuples turcs et mongols.
Il y avait plusieurs types de chamanes kets selon leurs fonctions (rites sacrés, puissance, animaux associés dont l’ours et le cerf). Des poupées décrites comme « un os d’épaule d’animal enveloppé dans un morceau de chiffon simulant des vêtements avaient une grande importance. C’était des divinités domestiques qui dormaient le jour et protégeaient la nuit.
La société Ket était composée de deux familles fraternelles exogamiques, les Kentandeng (tribus Inback) et les Bogdedeng (tribus Zemchak et Bogden).
Le totem des Kentandeng était l’aigle et celui des Bogdedeng le coucou.
source 1 + wikipedia
Jean-Baptiste Tilliard Femme kamtchadale avec ses enfans dans son Habit ordinaire " par J. B. Tilliard / J. B. le Prince del. - Schmidt Kunstauktionen. Sous licence Domaine public via Wikimedia ...