Pérou : Le peuple Taushiro ou le dernier des Taushiro
Publié le 14 Mars 2018
Peuple autochtone qui est parmi les derniers chasseurs/cueilleurs au monde, vivant comme réfugiés dans leur propre pays, parcourant les marécages du bassin de l’Amazone avec des sarbacanes (pucuna) et pêchant dans des bateaux (tenete) près de la frontière avec l’Equateur, sur les rives des rios Aucayacu et Tigre dans le département de Loreto.
Autodésignation : ite’chi = peuple
Langue : taushiro, isolat linguistique, un seul locuteur
Ils sont connus aussi sous le nom de Pinche ou Pinchi.
En 1684 ils ont des premiers contacts avec des missionnaires catholiques et 14 ans plus tard la plupart sont placés dans des missions.
A ce moment-là de leur histoire, ils étaient 2500 personnes.
En 1737 la ville de San José de Pichis sur les rives de la rivière Pastaza a disparu.
Il ne reste que 136 personnes sur la mission, les autres vivent entre la rivière Chambira et la rivière Pastaza.
En 1841 : 100 personnes
En 1960 : 70 Taushiros
Les épidémies exterminent le peuple, en 1975 il ne sont plus que 18 et dans la décennie 1990, 7.
Un ancien Taushiro raconte qu’il y a eu une époque où les soldats ont pris des Taushiron comme prisonniers les croyant hostiles et dès qu’ils ont constaté qu’ils étaient pacifiques ils ont arrêté cette pratique. Pendant ce temps les Taushiro ont contracté les maladies comme la coqueluche, la dysenterie, la rougeole, la variole. Il y a de eu de nombreuses morts.
Les métis apportent d’autres maladies affectant les femmes.
Les survivants s’établissent près de l’embouchure de la rivière Ahuarana et travaillent pour un employeur.
Un petit groupe se déplace vers la Legia près d’Intuto.
Ils se marient avec des Kichwas de la jungle et des métis et perdent leur identité, s’assimilant à la culture métisse et adoptant comme langue l’espagnol.
En 1974 un linguiste missionnaire accompagné d’un indigène parlant l’orejón voyage jusqu’à la rivière Ahuarana et ils trouvent une famille de Taushiros malades, sur le point de mourir, avec de fortes fièvres.
Les malades survivent.
Le linguiste prend des notes sur leur langue et découvre que celle-ci est différente des autres langues étudiées de ce secteur.
Les linguistes missionnaires vont faire un mal irréparable à ce peuple en emportant les enfants du dernier locuteur de Taushiro, Amadeo pour les élever à Porto-Rico ce qui va les couper définitivement de leur père, de leur culture, de leur langue.
Mode de vie
Au moment du contact, les Taushiros vivaient dans des petites huttes avec des sols de terre battue, sans murs.
Ils dormaient dans des hamacs accrochés près du feu pour les protéger des moustiques, des chauves-souris et des animaux sauvages.
Leur outillage était composé de bâtons pour planter du manioc (yuca), de machettes obtenues d’étrangers quelques années plus tôt, de dents de piranha pour couper les cheveux.
Des pierres étaient utilisées comme marteaux.
Les femmes fabriquaient des pots et des bols en argile mélangée à de la cendre. Les pots d’argile étaient rugueux et fragiles, de couleur noire sans décoration.
L’activité principale était le tissage avec des fibres de chambira : hamacs, coussins pour les hommes, jupes des femmes, sacs et paniers, portes bébés.
Ils chassaient avec des lances, des piques, des sarbacanes avec des flèches empoisonnées au curare.
La chasse concernait les tapirs, les pécaris, les oiseaux, les signes.
Une méthode pour chasser le pécari était en creusant des fosses sur les chemins empruntés par les animaux, dans lesquelles étaient plantées des piques affutées., le tout recouvert de feuillages.
Les poissons étaient pêchés dans les rios poissonneux avant la colonisation , lors de la migration ou mijano ce qui donnait lieu ensuite à des fêtes pour souligner cette période d'abondance.
On pense que les Taushiro appartenaient à la famille zápara au tout début de leur découverte mais leurs langues malgré tout divergent. Il est constaté que c’est un isolat linguistique ce qui la rend d’autant plus vulnérable et précieuse. Cette langue n’a pas de consommes bilabiales comme le b et le p.
Quelques mots en taushiro :
Père : iya’
Mère : ño’on
Eau : vei
Feu : honto’
Soleil : a’cu’
Lune : atova
Homme : ava’vu
Femme : lyi
Enfant : iva’
Bonjour : uñuntero
Amadeo García
Les Taushiro et d’autres peuples indigènes cultivaient depuis longtemps une substance blanche et collante qui sortait de certains arbres et s’en servaient pour imperméabiliser leurs vêtements.
Au 19e siècle, les européens découvrent à leur tour l’utilité du caoutchouc ou hévéa ce qui leur donne une sorte de « fièvre ».
Les européens et les américains viennent dans la forêt amazonienne et soumettent les indigènes comme esclaves pour s’emparer du caoutchouc, ils se construisent des palais sur leurs terres.
Dans certaines régions d’Amazonie jusqu’à 90% d la population autochtone meurt de maladie et des travaux forcés selon les chercheurs.
D’autres partent vivre dans les villes qui viennent d’être établies.
Amadeo le dernier des Taushiro se souvient que tout d’abord, un cueilleur d’hévéa est venu à la recherche d’esclaves avec des machettes et des fusils, il a trouvé le village d’Aucancayu et avec 4 hommes, il a ordonné à la tribu de travailler.
Lui et sa famille ont fait le dur labeur : exploités, les femmes forcées, les terres spoliées.
Après la période du boom du caoutchouc vient le moment de l’extraction pétrolière avec l’Occidental Petroleum Corporation, une société américaine qui, sachant qu’il existe un peuple isolé décidé d’y envoyer les évangélistes pour les convertir.
C’est ainsi qu’ils les ont découvert en train de mourir.
sources : article ci-dessous, wikipedia
Ci-dessous un article que j'ai traduit qui nous explique avec plus de détails le sort du dernier des Taushiro :
Pérou: Amadeo García, le dernier des Taushiros - coco Magnanville
Le samedi 8 novembre, le prestigieux magazine Somos du journal El Comercio a publié un article de José Álvarez Alonso sur le drame d'Amadeo, le dernier indigène Taushiro. Malheureusement, les ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2018/03/perou-amadeo-le-dernier-des-taushiros.html
Pérou : Les peuples isolés - coco Magnanville
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