Des langues et des hommes : Les langues paléo-sibériennes

Publié le 22 Mars 2018

Des langues et des hommes : Les langues paléo-sibériennes

Le peuple Kète dernier peuple à parler une langue iénisseïenne  By Fridtjof Nansen - National Library of Norway, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48028792

Les langues paléo-sibériennes sont des langues parlées dans l’Extrême-Orient russe en Sibérie ainsi que sur la côte est.

Ces langues sont très vieilles, peut-être bien millénaires.

Le terme paléo vient du grec « palaios » = ancien.

Elles n’ont pas de lien de parenté entre elles et ne constituent pas à proprement dit une famille linguistique mais plutôt un ensemble disparate de langues regroupées selon des critères géographiques.

Dans cette famille sont réunies des langues qui ne font pas partie des familles altaïques ni des familles eskimo-aléoutes et ouraliennes.

L’ensemble des langues paléo-sibériennes compte moins de 23.000 locuteurs (peut-être même 15.000 ). Certaines langues n’ont plus qu’un seul locuteur ou quelques dizaines seulement.

Le chukchi, la langue du peuple Tchouktche est la langue la plus parlée de cette famille (+10.000 locuteurs).

On peut trouver cette famille de langues également sous le nom de paléo-asiatiques ou hyperboréennes.

Elle regroupe 4 petites familles de langues de Sibérie.

 

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la taïga dans la région de Magadan Par Anatoly V. Lozhkin (Northeast Interdisciplinary Research Institute, Russian Academy of Sciences, Far East Branch) — NOAA Beringian Paleoenvironmental Atlas, Vegetation Photos: rus09.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=470884

la taïga dans la région de Magadan Par Anatoly V. Lozhkin (Northeast Interdisciplinary Research Institute, Russian Academy of Sciences, Far East Branch) — NOAA Beringian Paleoenvironmental Atlas, Vegetation Photos: rus09.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=470884

LES LANGUES IENISSEIENNES

Ce sont des langues parlées dans la région du fleuve Ienisseï et dont un lien linguistique a été fait récemment avec les langues Na-déné, une famille de langues amérindiennes athapascanes parlées en Alaska, au Canada et dans le sud-ouest des EU.

Les langues iénisseïennes et les langues na-déné formeraient 2 branches d’une ancienne famille représentée des 2 côtés du détroit de Béring : les langues Déné-Iénisseïennes.

Les langues iénisséiennes sont :

By Fridtjof Nansen - National Library of Norway, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34361707

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le KET (ex ostyak du Iénisseï) qui est le seul idiome survivant des langues iénisseïennes. Langue parlée par le peuple Kète.

190 locuteurs (soit en 1989, 48% des Kets)

Le YOUG /Yuhg cours du fleuve Iénisseï, quelques locuteurs dans les années 90.

Le KOTT, sud de Krasnoïarsk, langue éteinte. Elle a été connue grâce à des matériaux recueillis par Castrén et publiés  en 1858.

L’ARINE, nord de Krasnoïarsk, éteinte au cours du XVIIIe siècle.

L’ASSANE, sud de Krasnoïarsk, éteinte au cours du XVIIIe siècle

Le POUMPOKOLE, parlé jusqu’à la fin du XIXe siècle, langue éteinte.

Le YASTINE, ou baïkot, langue éteinte

LES LANGUES TCHOUKTCHES –KAMTCHADALES

Ou tchouktchi-kamtchakienne ou Luorawetlan

Langues parlées dans le nord-est de la Sibérie, dans la presqu’île du Kamchatka et l’Extrême-Orient russe.

2 branches :

Le TCHOUKTCHE

image Neolexx

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Langue du peuple Tchouktche vivant dans la presqu’île de la Ttchoukotka, dans l’Extrême-Orient russe.

15.000 locuteurs (en 1989, 74% de la langue maternelle)

Le groupe KORYAK-ALYUTOR

L’ALIOUTOR/aliutor, langue du peuple Alioutor, vivant dans le nord du Kamchatka, 100/200 locuteurs âgés.

Le KORIAK/Koryak, langue du peuple Koriak, vivant dans l’extrémité est de la Sibérie, dans l’okroug de Koriakie

3500 locuteurs, 52.4% des Koriak parlent la langue maternelle. C’est une langue proche du tchouktche dont il existe 11 dialectes : les dialectes parlés de nos jours sont le tchavtchouvène, le karaguine et le palan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le KEREK, langue du peuple Kerek vivant sur les rivages de la mer de Béring. Langue éteinte, le peuple est peu nombreux et il a été assimilé aux Tchouktches.

La branche méridionale

Itelmeni 3 » par Kamczadałka — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

 

 

 

 

 

 

 

L’ITELMENE/Kamtchadale

Langue du peuple Itelmène vivant dans l’Extrême-Orient russe, en 1989 moins de 100 locuteurs.

chamane By Unknown - http://sakhaworld.com/sd/5h6.shtml, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8746982

LE YOUKAGUIR/Youkaghir

Langue du peuple Youkaguir qui vit dans l’Extrême-Orient russe, dans la bassin de la Kolyma.

200 locuteurs

Certains linguistes considèrent le youkaguir comme un isolat linguistique, d’autres le rapprochent des langues ouraliennes.

Il y a 2 dialectes principaux : le youkaguir de la toundra ou youkaguir du nord.

Le youkaguir de la Kolyma ou youkaguir du sud.

Un 3e dialecte existait jusqu’au XVIIIe siècle, le tchouvane.

Par Inconnu — Postcard, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22173679

LE NIVKHE /Nivkh /Guiliak

Langue parlée par le peuple Nivkhe du bas cours de l’Amour et l’île de Sakhaline.

198 locuteurs

C’est un isolat linguistique.

Il y a 3 dialectes : le nivkhe de l’Amour, le nivkhe du nord de Sakhaline et le nivkhe du sud de Sakhaline.

Rédigé par caroleone

Publié dans #Peuples originaires, #Fédération de Russie, #Sibérie, #Les langues

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