Fédération de Russie/Japon : Le peuple Orok
Publié le 25 Mars 2018
Peuple autochtone de la fédération de Russie (Sibérie) qui vit dans l’oblast de Sakhaline, dans sa partie orientale.
Autodésignation : ult’a ou uil’ta = le peuple
Nom russe : Ороки
Nom donné par les Aïnous : Orohko
Nom donné par les russes : Orochen
Population : 346 personnes
Langue : orok ou ouilta, langue toungouse de la famille des langues ouraliennes, 47 locuteurs.
Il y a 2 dialectes : le dialecte nord parlé sur l’île de Sakhaline en Russie et le dialecte sud parlé sur l’île de Sakhaline et Hokkaïdo au Japon.
Il n’y a pas de langage écrit, les enfants sont éduqués en russe et vont dans des internats avec les enfants Nivkhs , Nanaïs et Evenks.
Territoire
Oblast de Sakhaline (partie orientale de l’île) fédération de Russie
Ile d’Hokkaïdo, Japon, 20 personnes
Ils vivent dans la partie orientale de l’île de Sakhaline au bord de la mer d’Okhotsk, dans le district de Poronai, à côté des Nivkhes.
C’est un peuple appartenant au groupe des Baïkal ou paléo-sibériens.
Dans la tradition orale des Oroks, leur origine serait continentale. Ils auraient migré avant le 17e siècle de la région de la rivière Amgun.
Ils ont été étudiés par N.Boshnyak en 1852.
Par Inconnu — Japanese book "Nostalgia for Karafuto" published by Kokusho-kankoukai., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3307956
Ce peuple est proche des Orochi et des Oulches sauf pour l’économie basée sur l’élevage des rennes. Leur attachement au renne les a fait parfois classer en tant que sous-groupe du peuple Evenk.
La pêche était également importante dans leur mode de vie. Ils ont dû modifier leurs origines nomades pour s’adapter aux exigences plus stables pour pratiquer la pêche.
Ils chassaient les animaux marins et terrestres, pêchaient l’été. Au printemps ils s’installaient sur la côte ou près de l’estuaire et remontaient ensuite le fleuve en automne pour attraper plus de poissons et rassembler les rennes.
Dans les années 1920 les Oroks du nord de Sakhaline sont divisés en 5 groupes, chacun ayant sa zone migratoire établie.
Ils avaient l’habitude de se rendre sur le continent pour assister à la foire Puli par le fleuve Amour. L) ils rencontraient par le fleuve les Oulches avec lesquels ils étaient liés linguistiquement.
Sur l’île de Sakhaline ils étaient voisins des Aïnous, des Nivkhs, des Evenks (établis au XIXe siècle et eux aussi éleveurs de rennes).
En 1932 les Oroks du nord de Sakhaline rejoignent la ferme collective Val spécialisée dans l’élevage de rennes avec les Nivkhs, les Evenks et les russes.
Seuls les bergers continuent la vie nomade.
La culture maraîchère et l’élevage sont de nouveaux métiers qui gagnent alors du terrain.
La chasse et la pêche aux animaux marins deviennent moins importantes.
Les Oroks du sud de Sakhaline vivent dans les villages de Rechnoyer et Ustye près de la ville de Poronaisk.
Autrefois ils vivaient dans la taïga mais comme ils ont liquidé leurs troupeaux de rennes pour raison économique ils se sont installés sur la côte et ont commencé à pêcher au début du siècle.
Cette partie de l’île appartenait au Japon jusqu’en 1945.
Ils habitent des villages d’habitations standards partagés avec les Nanaïs, les Nivkhs et les Russes.
Leur occupation principale est la pêche même si certains ont des emplois dans l’industrie.
Quelques traditions culturelles persistent, entre elles les outils de pêche, les vêtements et les produits en écorce de bouleau.
Rite de passage des garçons, détail
Les garçons dans la traditions participaient à une chasse à l’esturgeon keluga. Le garçon partait seul avec de petites provisions pour une semaine environ et armé d’une lance spéciale. Une fois l’esturgeon tué, le chasseur prenait une dent et sculptait une marque sur son front ou son bras indiquant que la chasse avait réussi.
En raison de la taille et de la férocité du poisson, le fait de ne pas réussir à le tuer sous-entendait certainement la mort du chasseur.
Source 1 + wikipedia