/image%2F0566266%2F20210610%2Fob_9d8eb4_dsc04024-jpgm-jpgmm.jpg)
/image%2F0566266%2F20241004%2Fob_8ac6b9_paramos-cordillera.jpg "Cocomagnanville a été créé en hommage à Pierre Kerhervé, mon grand-père coco qui m'a permis de devenir l'adulte que je suis. Ce blog évolue au fil du temps, des connaissances et de la maturité de son auteure. Il est à présent presque essentiellement dédié aux peuples originaires de l’Abya Yala (les Amériques) et je me suis appliquée à documenter chaque peuple et culture qui la composent. A présent, les lecteurs qui le souhaitent pourront retrouver cette base de donnée sur un site que je leur ai dédié : Peuples autochtones d'Abya Yala.")
Fédération de Russie/Chine : Le peuple Evenk
Publié le 23 Mars 2018
Peuple autochtone de Sibérie (Fédération de Russie et nord-est de la Chine) parlant une langue toungouse, l’evenki.
Ils étaient connus autrefois comme tungus, une désignation répandue par les russes qui l’avaient apprises des Yakoutes et des Tatars sibériens au 17e siècle.
Autodésignation : evenk est la plus connue, elle devient officielle en 1931.
Nom en russe эвенков
Nom en chinois simplifié 鄂温克族
Certains se disent orochen, » habitants de la rivière Oro » ou Orochon, « éleveur de rennes », ou encore Ile « être humain ».
Ils vivaient sur un vaste territoire de la taïga sibérienne, de la rivière Ob à l’ouest à la mer d’Okhotsk à l’est, de l’océan arctique au nord à la Mandchourie et à Sakhaline au sud.
Le territoire d’origine s’étendait à partir du lac Baïkal où les Toungouses ont leurs origines. Leurs ancêtres avaient probablement des contacts étroits avec des tribus su sud parlant des langues mongoles et turques.
A partir du lac Baïkal, les Toungouses commencèrent à migrer vers l’est, vers l’Amour et la côte de la mer d’Okhotsk, au nord, sur le bassin de la rivière Lena et au nord-ouest vers le bassin fluvial du yenisseï.
Ils se déplacent vers la toundra au nord et les steppes du sud.
La migration est sans doute due à la pression exercée par des tribus turques dans la région du Baïkal.
Au premier millénaire, toutes les tribus paléo-asiatiques rencontrées sur leur route sont assimilées ou doivent battre en retraite.
Deux grands groupes d’Evenks sont formés, les Evenks du nord, chasseurs et éleveurs de rennes, les Evenks méridionaux, éleveurs de bétail et de chevaux et cultivateurs occasionnels.
La superficie totale de leur habitat était de 2.5 millions de km2.
Dans l’Union Soviétique, seuls les russes habitaient un territoire plus vaste.
Population : 35.527 personnes en Russie
30.875 personnes en Chine
De nos jours, au niveau administratif les Evenks habitent :
Sakha (Yakoutie) 18.232 personnes
Kraï de Krasnoïarsk 4632 personnes
Okroug autonome Evenk (Evenkia) 3802 personnes
Kraï de Khabarovsk 4533 personnes
Oblast de l’Amour 1501 personnes
Oblast de Sakhaline 243 personnes
République de Bouriatie 2334 personnes
Oblast d’Irkoutsk 1431 personnes
Kraï Zabaylalsky 1492 personnes
Oblast de Tomsk 103 personnes
Oblats de Tioumen 109 personnes
En Chine (les Solons et les Khamnigans) soit 88 % des Evenks de Chine vivent dans la région de Hulunbuir, dans le nord de la province de Mongolie intérieure .
Ukraine : 48 personnes
Langue : evenki, langue toungouse de la famille des langues altaïques, 29.000 locuteurs en Russie, 19.000 locuteurs en Chine.
En Chine sont parlés les dialectes haila’er (Solon), aoluguya, chenba'erhui, morigele, huihe.
La langue evenki est la plus grande du groupe nordique des langues mandchoues- toungouses.
Pour la Russie il y a 14 dialectes et 50 sous-dialectes.
Il y a 3 grands groupes de dialectes, le nord, le sud et l’est, eux-mêmes divisés en sous-dialectes.
La langue écrite a été créée dans les années 1920.
Histoire
Des premières mentions des Evenks apparaissent au 17e siècle, ils ont alors quitté leur territoire ancestral et ont des relations mauvaises avec les Yakoutes. Ils sont installés dans le bassin de la Lena au 13e siècle.
Aux 18e et 19e siècles, les Evenks de la région de la Lena adoptent la langue yakoute et ceux de la région du Baïkal parlent le bouriate et des langues mongoles. Ils se convertissent au lamaïsme.
Les Evenks méridionaux ont été influencés par les cultures Mandchoues, Daur et chinoise.
Par Vassili Verechtchaguine — http://www.picture.art-catalog.ru/picture.php?id_picture=2448, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3125451
Par Густав-Федор Христианович Паули — http://sergey06081966ur.io.ua/34013138, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54722985
Les terres arables de Sibérie sont occupées par des colons russes qui émigrent dès le 17e siècle. Les Evenks de la Lena et du Baikal sont russifiés.
Au 19e siècle les Evenks apparaissent dans les parties inférieures de l’Amour et de Sakhaline, plus tard dans la péninsule de la Tchoukotka.
Les Horse-Evenks, les Manegir et les Birar s’installent en Mandchourie. D’autres émigrent vers la rivière Yenisey sous la pression des russes à la recherche de plus de territoires de chasse.
En 1606 ont lieu les premiers contacts avec les russes, tous les Evenks sont taxés (tribut en fourrures). Les tsaristes exploitent l’organisation tribale des Evenks, l’église orthodoxe russe s’efforce de les convertir mais le chamanisme survit jusqu’au 20e siècle.
Les relations sont relativement pacifiques malgré une résistance armée contre l’autorité et des conflits occasionnels.
Le commerce avec les russes devient d’une importance vitale.
Pendant le régime soviétique ils doivent former des conseils tribaux et des comités exclusifs dans les districts locaux. Des centres de propagande ou tentes rouges s’occupaient de propager l’idéologie soviétique aux petits peuples.
Par Fridtjof Nansen — bibliothèque nationale de Norvège, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34361570
En 1927 c’est le début de la réorganisation des Evenks sur la base territoriale avec des conseils de village nationaux, des districts et des territoires.
En 1930 le territoire national Evenk est formé dans le district de Krasnoiarsk. Seuls 1/10e des Evenks y vivent de nos jours.
La même année a lieu la formation du territoire national de Vitim, Olyojkma qui est liquidé plus tard.
Dans les années 1930 a lieu la collectivisation qui tente de régler le « problème » des peuples nomades et entraîne des changements sans précédents dans la répartition des personnes. De nouveaux logements, des écoles de type russe, sont construits dans les villages.
Il y a une tentative d’élevage de rennes dans les fermes collectives, des brigades spéciales pour élever des rennes sont formées ce qui sépare les hommes de leurs familles pendant de longues périodes. Cela entraîne l’aliénation entre les membres de différentes générations et une perte d’identité traditionnelle et de compétences spécifiques.
La langue écrite evenk est créée dans la fin des années 1920 et elle est introduite dans les écoles primaires en 1933/1934 dans le territoire national evenk. Elle est créée à partir de la base dialectale du nepi ce qui cause la confusion avec les autres dialectes. Il est donc décidé que les dialectes parlés dans le territoire national (les dialectes podkamennaya et tunguska) seront la base de l’écriture evenk. L’utilisation est limitée et difficile à mettre en œuvre dans les écoles en raison des nationalités mixtes des élèves. Contrairement aux autres territoires ethniques de Sibérie, le territoire national evenk a presque échappé à l’influence néfaste de l’industrie pétrolière mais elle a subi en revanche l’assaut d’immigrants.
Le chemin de fer Baïkal/Amour a perturbé la vie paisible des Evenks dans les régions d’Irkoutsk et de Chita et le district de Khabarovsk (pollution, déforestation massive, destruction de terrains de chasse traditionnels).
Mode de vie
Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1560147
Par Сергей Борисович Туманов — Bibliothèque nationale de France, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46330124
Leur économie reposait sur la chasse et l’élevage du renne ce qui leur permet une expansion exceptionnelle. Des tentes légères et coniques, d’excellents skis, des vêtements légers pour les voyages étaient des indices de leur mode de vie toungouse. La domestication du renne les fait devenir très mobiles.
Le renne
Les Evenks de la taïga vivaient de la chasse hivernale et de la pêche estivale selon un mode de vie nomade adapté au cycle des saisons. L’élevage de rennes était essentiel au mode de vie evenk.
Les rennes étaient domestiqués comme animaux de trait les plus importants et le succès de la chasse dépendait des rennes pour une famille. Leur habileté à chevaucher les rennes domestiques leur a permis de coloniser de vastes étendues de taïga orientale qui étaient alors impénétrables.
La selle propre à leur culture est placée sur les épaules du renne afin de diminuer la tension sur l’animal et ils n’utilisent pas d’étriers mais un bâton pour équilibrer.
Ils ne consommaient pas le renne domestique mais le renne chassé. Ils élevaient aussi le renne pour son lait.
De grands troupeaux de rennes étaient très rares, ils avaient en tout 25 têtes de rennes élevés pour le transport. Plusieurs familles gardaient ensemble les troupeaux de rennes l’été, en les plaçant dans une zone spéciale cloturée pour protéger les rennes nouveau-nés du piétinement du troupeau.
Les pêcheurs en mer d’Okhotsk n’élevaient pas de rennes.
Les Evenks du Baïkal élevaient des chevaux, des chameaux et des moutons. Ils voyageaient 2 fois par an, passaient l’hiver dans la montagne et l’été dans les steppes.
Leur économie était un mélange de pastoralisme (chevaux ou rennes) et de pêche et chasse. Ceux vivant près de ma mer d’Okhotsk chassaient le phoque. Les habitants de la taïga chassaient le wapiti, le renne sauvage, les oiseaux. D’autres animaux chassés de moindre importance étaient le carcajou, le chevreuil , l’ours, le lynx, le loup, la marmotte de Sibérie, le renard, la zibeline. Avant l’acquisition d’armes à feu ils chassaient avec des flèches en acier et des arcs.
Le piégeage était important jusqu’à l’imposition d’une taxe sur la fourrure par le gouvernement tsariste.
Quelques Evenks arrivent à cultiver la terre dans le cours supérieur de la Lena et les affluents de l’Amour (légumes, tabac).
Ils ont un profond respect pour les animaux et les éléments de la nature. Il est interdit de tourmenter un animal, un oiseau ou un insecte, l’animal blessé doit être abattu immédiatement, il est interdit de renverser le sang d’un animal tué ou blessé ou le souiller, il est interdit de tuer des animaux ou des oiseaux qui ont été sauvés de la poursuite de prédateurs.
Religion
Certains continuent de perpétuer la religion traditionnelle liée au chamanisme, d'autres se sont tournés vers la religion orthodoxe russe et d'autres encore vers le lamaïsme.
Artisanat (musée du quai Branly)
Par suncana — Flickr, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4064357
Par © Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons, CC BY 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50465497
Par Sailko — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54861200
Source 1 + Wikipedia
/image%2F0566266%2F20150803%2Fob_a30321_mansi.jpg)
Jean-Baptiste Tilliard Femme kamtchadale avec ses enfans dans son Habit ordinaire " par J. B. Tilliard / J. B. le Prince del. - Schmidt Kunstauktionen. Sous licence Domaine public via Wikimedia ...