Fédération de Russie : Le peuple Kerek
Publié le 16 Mars 2018
Peuple autochtone de Sibérie qui a été considéré jusque dans les années 1960 comme un sous-groupe du peuple Koriak et dont la désignation officielle était nymylan, un nom global donné aux Koriak.
Leur autodésignation : kerek est d’une étymologie inconnue.
Nous avons peu de données, hélas sur ce peuple.
Leur territoire est une enclave près du golfe d’Ugolnaya et du cap Navarin sur la côte de la mer de Béring, dans le nord-est de la Sibérie.
L’unité administrative à laquelle ils appartiennent aujourd’hui est nommée district de Béring du territoire autonome tchoukche, dans l'oblast de Magadan, fédération de Russie.
C’est une région de l’arctique avec la présence d’une toundra de pergélisol et un climat rigoureux.
oblast de Magadan - Par Pinochet68, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52048579
Population
Il n’y a aucune donné précise sur leur nombre « pas plus de 70 » est l’estimation donnée en 1966 par V. Avorin.
Langue : kerek, des langues tchouktches-kamtchadales de la famille des langues paléo-sibériennes.
La langue serait éteinte, les Kerek ayant été assimilés aux Tchouktches.
Leur langue est apparentée au tchouktche, au koriak, à l’alioutor et à l’itelmène.
Le koriak est la langue la plus proche au niveau du vocabulaire.
Il y a 2 dialectes : khatyrka et maino-pylgen ( celui qui était le plus parlé).
Les différents dialectes n’ont pas été étudiés séparément. L’influence du tchouktche est forte.
Les langues kerek et koriak divergent après que les Koriak et les Tchouktche se séparent.
La colonisation par les Tchouktches a empêché les Koriak et les Kerek de former une enclave linguistique.
Tous les Kerek sont capables d’utiliser des formes parlées ou écrites de la langue tchouktche.
Le vocabulaire kerek en matière d’environnement et d’activités connexes comme la pêche, la chasse et les animaux marins est très riche.
en rose avec les chukchi
Contrairement aux Koriak auxquels on les rattachaient, ils n’étaient pas des pasteurs nomades mais des personnes sédentaires, vivant de la pêche et de la chasse aux animaux marins.
A la fin du 18e siècle, la Tchoukotka et le Kamchatka sont sous contrôle russe et les résistances indigènes sont maîtrisée.
Les Kerek cependant n’adopteront jamais la foi orthodoxe russe.
Au 19e siècle, les commerçants russes étendent leurs activités en Tchoukotka.
Quand la Russie vend l’Alaska aux EU en 1867, la Russie se hâte de renforcer ses positions dans le nord-est de la Ssibérie.
Avec la mise en place du régime soviétique en 1923, de grands changements ont lieu pour les peuples originaires.
En 1930 le territoire national des Tchouktches est formé et la collectivisation commence.
La collectivisation des Kerek est assez facile car ils étaient déjà un peuple établi, non nomade.
Le passage aux voies soviétiques en revanche est plus difficile. Les soviétiques introduisent de nouvelles maisons, des technologies, des moyens de transport des soins de santé et l’alphabétisation mais ils introduisent également un bourrage de crâne idéologique et une répression qui s’en prend aux chamanes sous prétexte de l’athéisme militant.
Les chamanes étaient pour ses peuples de véritables leaders religieux mais aussi politiques.
Les industries soviétiques de toute l’union exploitent les ressources naturelles de la Sibérie.
La vie des Kerek est régie par leurs normes, leurs règles et règlements qui écrasent les populations locales, les habitats naturels.
Le cas des Kerek est un exemple lamentable de ce qui se passe quand un groupe ethnique minoritaire est forcé de sauter dans le communisme sous la contrainte des colonisateurs.
La culture de masse en langue russe constitue une menace pour la langue et l’identité culturelle des Kerek.
Les politiques coloniales, militaro-industrielles sont dangereuses pour la vie et la santé de tous les peuples minoritaires.
De nos jours la langue de communication est le tchouktche ou le russe.
La langue pour l’éducation culturelle est le russe.
Il n’y a pas assez de personnes pour maintenir la langue écrite et la langue orale est fortement compromise.
Un premier traitement linguistique du kerek est publié en 1968.
Les Kerek et leur langue n’ont pas été assez étudiés, aucun échantillon de textes ou de diction n’ont été publiés
Les dialectes, la grammaire et le vocabulaire n’ont jamais été traités séparément.
Sibérie : Les tchouktches - coco Magnanville
image Neolexx ** Peuple paléo-sibérien qui vit dans la Tchoukotka dans l'extrême orient sibérien. La plus grande partie se concentre dans le district autonome de Tchoukotka. Les autres dans la ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2014/10/siberie-les-tchouktches.html