Coup-monté en Amérique. La fabrication des prisonniers politiques

Publié le 19 Mars 2018

Les femmes des 9 de MOVE écrivent le Black Star News.

Depuis 40 ans, MOVE est toujours retenu en otage.

19 février 2018.  Janine, Janet et Debbie Africa écrivent pour le Black Star News :

MOVE a été pris en otage par le gouvernement dans les prisons de Pennsylvanie pendant 40 ans, mais le paiement de la rançon n'est pas de l'argent. En échange de notre libération, ils exigent que nous abandonnions notre lutte pour la vie, que nous dénoncions notre fondateur John Africa et que nous quittions l'organisation MOVE.

Pour eux, cela vaut plus que de l'argent, mais nous ne compromettrons PAS ce que nous croyons. Nous ne les laisserons pas nous empêcher de faire ce qui est juste, ce qui n'est pas dans l'intérêt de ce système. Si nous avions voulu faire les choses à l'envers, nous n'aurions jamais rejeté le système pour rejoindre MOVE. Notre enfermement n'a rien à voir avec les prétextes de la Commission des libérations conditionnelles qui nous privent de la liberté de ne pas prendre nos responsabilités ou d'admettre notre culpabilité ; il a tout à voir avec le fait d'être membre de MOVE.

En effet, ce gouvernement dit que c'est un crime d'être membre de MOVE. Si nous n'abandonnons pas notre foi, nous ne sortirons pas de prison.  Des milliers de chrétiens, de juifs et de catholiques sont en prison pour avoir commis des crimes, mais lorsqu'ils font une demande de libération conditionnelle, les autorités ne leur disent pas qu'ils devront renoncer à leurs croyances pour sortir de prison. 

En vertu des lois de leur propre système, les membres de MOVE avaient le droit à la libération conditionnelle en 2008 après avoir purgé notre peine minimale de 30 ans d'emprisonnement [la peine maximale est de 100 ans], mais le Conseil nous a refusé ce droit et continue de le faire. Dix ans plus tard, nous exigeons toujours la liberté. En août dernier, le Conseil a rejeté la demande de Delbert Africa et lui a donné un "hit" de cinq ans, c'est-à-dire qu'il devra attendre 2022 pour demander à nouveau la libération conditionnelle. Mike Africa a toujours eu une recommandation des autorités pénitentiaires, mais cette année ils ont refusé de le recommander.

Le Conseil est l'arme que le gouvernement utilise pour justifier sa décision de nous garder ici pour le reste de nos vies.  Au fur et à mesure que le Conseil continuera à faire sa sale besogne, il sera de plus en plus singularisé en public.

Notre famille et nos sympathisants se préparent maintenant à exercer une plus grande pression sur le Conseil. Il est temps de répondre aux gens pour l'injustice flagrante qui continue contre MOVE et d'autres prisonniers.  Nous voulons que tout le monde voit clairement ce qui se passe.

En 1978, nous étions dans notre sous-sol pendant l'attaque militaire du gouvernement de Philadelphie, lorsque la police nous a envoyé de l'eau et des balles. Un policier a été touché à l'arrière de la tête quand il se dirigeait vers notre foyer. La trajectoire descendante de la balle démontre l'impossibilité que MOVE l'ait envoyée.

Nous sommes innocents et les officiers de Philadelphie le savent. Quand ils ont essayé de nous tuer, ils ont tiré et tué leur propre policier et nous ont blâmés. MOVE continue de prouver que les agents de ce système ne sont rien de plus qu'un gang dépravé opérant en dehors de la loi. Rappelez-vous : Ce sont eux qui sont venus chez nous ce jour-là pour nous tuer.

Ce sont les mêmes personnes qui, sept ans plus tard, ont largué une bombe et tué 11 de nos proches (dont 5 enfants) le 13 mai 1985.

Aucun des agents de l'holocauste contre MOVE n'a passé une seule journée en prison. Personne n'a eu à payer pour ce qu'ils ont fait. Ils ont refusé d'accepter la responsabilité et de montrer du remords. En fait, ils se sont réjouis de ce qu'ils avaient fait et l'ont célébré comme une victoire. C'est pour ça qu'on s'est battu si fort. Nous savons à quoi nous avons affaire. Ce système est criblé du mal de l'injustice, et s'il n'est pas éliminé, il se répandra encore plus loin. Notre combat est un combat pour la vie ! Nous n'allons pas laisser le Conseil nous empêcher de faire notre travail. Nous sommes fidèles aux enseignements de John Africa.

Le Conseil provoque la colère d'un nombre croissant de personnes lorsqu'il commet cette injustice flagrante. Le gouvernement avait tort lorsqu'il nous a envoyés en prison et il a tort de nous garder ici.  Toutes ses promesses de bien traiter les gens sont des mensonges pour les pacifier.  Il y a tellement de personnes qui sont déjà insatisfaites et déçues du Conseil, du gouvernement et de tout le système.

Les dirigeants de ce système ont longtemps fait en sorte que les gens se méfient d'eux. Les politiciens et les représentants du gouvernement refusent d'écouter lorsque les gens demandent justice et ne reçoivent que brutalité et esclavage. Mais nous sommes nombreux à nous rassembler pour renverser l'injustice et mettre fin à l'asservissement de toutes les formes de vie. Le pouvoir ne repose pas sur les quelques dirigeants du système, mais sur le peuple. Nous devons le reconnaître et utiliser notre pouvoir pour apporter des changements.

Joignez-vous à notre famille, nos amis et nos sympathisants à la réunion pour exiger la libération conditionnelle des prisonniers politiques de MOVE le samedi 24 février au National Black Theater. L'adresse est 2031 5th Avenue, Harlem, NY 10035.

Rappelez-vous : le pouvoir du peuple est la clé de la liberté.

Les femmes de MOVE

Prison de Cambridge Springs

traduction carolita d'un article paru dans Amigos de Mumia Mexique le 24 février 2018 :

Rédigé par caroleone

Publié dans #9 de Move, #prisonniers politiques

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