Soigner la communauté (Cherán)

Publié le 19 Février 2018

TSIPIKUA JANANARHINI JINDESTI IRETA UKUA!


 LE RESPECT DE LA VIE, C'EST FAIRE COMMUNAUTÉ! 

Les femmes ont depuis longtemps été menacées par les mauvais; c'est pourquoi le 15 avril 2011, des femmes sont allées défendre la vie de notre peuple. Elles se sont confrontées aux mauvais , non seulement elles ont élevé la voix pour réclamer la sécurité et la justice, mais elles ont aussi exposé leur corps à l'époque où notre communauté vivait dans un climat d'humiliation, de peur et de mort.

"Quand nous en aurons fini avec la forêt, nous allons prendre leurs femmes, ont dit les talamontes! " Plus de 6 ans ont passé et les femmes continuent et nous sommes une partie active de la communauté dans notre cheminement. La violence sous toutes ses formes pour soumettre l'être humain doit être une graine de colère et une source d'indignation qui nous rappelle cette expérience que nous ne vivons pas seulement à Cherán. Nous ne pouvons pas oublier le symbole de notre rébellion: les femmes! 

Auparavant, des compañeros torturés et assassinés disparaissaient; dans ce contexte, la violence contre les femmes était réduite au silence. Cette situation a pris la vie d'un membre de la communauté et met le reste en danger. Les féminicides contre les femmes, comme le cas de Guadalupe Campanur Tapia, est un affront lâche à la communauté. Ils ont pris la vie d'un membre de notre communauté, le risque et la menace sont contre les femmes, contre les hommes, il est contre la vie pour laquelle Cherán lutte. 

En ne comprenant pas cela, le meurtre de Lupita, une femme de notre communauté, n'est pas mesuré et des rumeurs sont données qui discréditent sa vie d'un seul point de vue moraliste et minimisent la violence. Mais qui pourrait utiliser ça? La disgrâce de Guadeloupe offense aussi toutes les femmes génératrices de rébellion, et avec elle, notre peuple, composé d'hommes et de femmes dans son ensemble.

En tant que communauté, nous travaillons avec succès et erreurs dans ce processus de rétablissement et de défense de la vie dans le territoire que nous habitons. A cet égard, les paroles toujours courageuses de Guadalupe ont été:  


"Je suis originaire de Cherán et du Barrio Tercero, j'étais intéressée à rejoindre la Ronde Communautaire de SOIN A MA COMMUNAUTE, j'ai été très active dans beaucoup de choses, je n'aime pas être enfermée ou avec les bras croisés, quand je peux aider dans quelque chose je m'implique, peut-être que je vais à contre courant...".

Nous nous demandons:"Pouvez-vous vous baisser et croiser les bras? Lupita nous a laissé son exemple et sa parole que NON!"

Notre communauté a toujours été lésée et aujourd'hui, on ne fait que confirmer qu'elle est toujours menacée; le meurtre d'un membre de la communauté n'est qu'un rappel à Cherán. Ne laissons pas plus d'impunité dans cette affaire ou dans toute autre! Nous en parlerons dans notre famille, dans notre foyer et dans nos assemblées de quartier pour ne pas perdre la colère à cause de l'offense et continuer la lutte pour la justice, la dignité et la sécurité toujours présentes dans nos usages et coutumes.  


Vive Guadalupe Campanur Tapia!

Vive les femmes courageuses de Cheran!

Vive la lutte du peuple de Cheran!

Juchaari uandapikua jindesti juchaari irekua jimbo!

Notre combat est pour la vie! 

Traduction carolita d'un communiqué dont l'original est ci-dessous :

¡TSIPIKUA JANANARHINI JINDESTI IRETA UKUA! ¡EL RESPETO POR LA VIDA ES HACER COMUNIDAD!   


Desde mucho antes las mujeres han sido siempre amenazadas por los malos; por eso el 15 de abril del 2011 las mujeres salieron a defender la vida de nuestro pueblo. Se enfrentaron contra los malos, ellas no sólo han levantado la voz exigiendo seguridad y justicia, sino que también expusieron sus cuerpos en ese entonces donde nuestra comunidad estaba en un ambiente de humillación, miedo y muerte.   
¡Cuando acabemos con el bosque nos vamos a llevar a sus mujeres, decían los talamontes! Han transcurrido más de 6 años y las mujeres seguimos y somos parte activa de la comunidad en nuestro caminar.   La violencia en todas sus formas para someter al ser humano debe ser semilla de rabia y fuente de indignación que nos recuerde esta experiencia que vivimos no solamente en Cherán. ¡No podemos olvidar al símbolo de nuestra rebelión: las mujeres!  


Antes fueron compañeros desaparecidos torturados y asesinados; y las violencias hacia las mujeres en ese contexto fueron silenciadas. Esta situación ahora ha cobrado la vida de una comunera y pone en riesgo al resto. Los feminicidios contra mujeres, como el caso de Guadalupe Campanur Tapia, es un cobarde agravio para la comunidad. Le arrebataron la vida a una comunera de nuestro pueblo, el riesgo y la amenaza es contra las mujeres, contra los hombres es contra la vida por la que lucha Cherán.   


Al no comprender esto, no se dimensiona el asesinato de Lupita, mujer de nuestra comunidad, y se dan rumores que desprestigian su vida desde un punto solo moralista y minimizan la violencia. Pero ¿A quién le conviene eso? Al desprestigiar a Guadalupe también se ofende a todas las mujeres que son generadoras de rebeldía; y con ello, a nuestro pueblo, integrado por hombres y mujeres en su conjunto.  


Como comunidad trabajamos con aciertos y errores en este proceso de restablecer  y defender la vida en el territorio que habitamos. Al respecto las palabras siempre valientes de Guadalupe fueron:  
“Soy originaria de Cherán y del Barrio Tercero, a mí me interesó integrarme a la Ronda Comunitaria para CUIDAR A MI COMUNIDAD, he sido muy activa en muchas cosas, no me gusta estar encerrada o de brazos cruzados, cuando puedo ayudar en algo me meto, a lo mejor voy contra la corriente…”  


Nos preguntamos ¿Cabe agacharse y cruzar los brazos? Lupita nos dejó su ejemplo y su palabra que ¡NO!  


Nuestra comunidad siempre ha sido agraviada y hoy solo se confirma que sigue bajo amenaza; el asesinato de una comunera es solo para recordárselo a Cherán. ¡No permitamos más impunidad ni en este ni en ningún otro caso! Vamos a platicarlo en nuestra familia, en nuestra fogata y en nuestras asambleas de barrio para no perder la rabia por la ofensa y seguir la lucha por la justicia, la dignidad y la seguridad siempre presentes en nuestros usos y costumbres.  
¡Viva Guadalupe Campanur Tapia! ¡Vivan las aguerridas mujeres de Cherán! ¡Viva la lucha del pueblo de Cherán! ¡Juchaari uandapikua jindesti juchaari irekua jimbo! ¡Nuestra lucha es por la vida! 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Mexique, #Cherán, #Féminicides, #Purépecha

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