Les peuples athapascans d’Alaska
Publié le 1 Mars 2018
Koyukon de la rivière Koyukuk 1898 By USGS - USGS, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3842579
Les peuples athapascans de l’Alaska occupaient l’intérieur de l’Alaska et on ne sait pas avec certitude à quel moment ils sont arrivés sur le territoire. Ils sont liés linguistiquement aux autochtones du sud-ouest américain.
Ils occupaient les vastes forêts de conifères intérieures et au cours des mille dernières années, plusieurs groupes se sont déplacés vers les zones côtières et ont occupé les rives de Cook inlet dans le centre sud de l’Alaska.
La plupart des athapascans qui vivent en Alaska sont parents des autres athapascans du nord-ouest du Canada jusqu’à la baie d’Hudson, des groupes de l’Oregon et de Californie ainsi que des Navajos et des Apaches du sud-ouest des EU.
En Alaska où ils sont les plus anciens, il y a 11 groupes identifiés par les langues qu’ils parlent.
Autrefois on les désignait du nom de Tinneh, ce mot dérivant de leur langue dinaa, signaifie « hommes » ou « personnes ».
Les 11 peuples
KOYUKON (dinaa /denaa/Ti’eesegge Hut’aane « personne ayant un langage commun »)
- Kaiyuhkhatana ou Koyukon du Yukon inférieur : le long du fleuve Yukon entre la rivière Anvik et la rivière Koyukuk
- Koyukukhotana ou Koyukuk river Koyukon : zone de drainage de la rivière Koyukuk.
- Yukonikhatana/Uunakhotana ou Upper Yukon Koyukon : zone de drainage du fleuve Yukon
GWICH’IN ou Kutchin (dinjii zhuu « celui qui demeure ») : c’est le groupe le plus septentrional des amérindiens, vivant au-dessus du cercle polaire dans les plaines du Yukon, le long des rivières Yukon, Porcupine, Chandalar, Mackenzie, Artic red, dans le nord du Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. Ils sont souvent regroupés avec les athabasbans d’Alaska.
HÄN ou Han (Jëjee-Hwëch’in/Han Hwechin) « les gens de la rivière « (le fleuve Yukon), vivent le long du fleuve Yukon, de la rivière Klondike, la rivière Bonanza et la rivière Sixtymile.
HOLIKACHUK ou Innoko (dina) souvent confondus avec les Koyukon mais culturellement proches des Deg Hit’an.
DEG HIT’AN ou Ingalik (dena/dina « peuple local)
UPPER KUSKOKWIM ou Kolcna/Goltsan (dina’ena, aujourd’hui dichinaek’hwt’ana) peuple de la rivière Timber.
TANANA INFERIEUR (dena ou kokht’ana
TANACROSS (dendah/dendeey/koxt’een)
TANANA SUPERIEUR (dineh/ koht’in)
DENA’INA ou TANAINA (dena’ina « celui qui habite ») seul groupe athapascan du nord vivant sur l’eau salée.
AHTNA ou Copper river (ahtna hwt’aena « les gens de la rivière athna = la rivière Copper)
Au 18e siècle la population totale de ces groupes comptait 10.000 personnes.
Chaque groupe avait un territoire défini.
Chasseurs/pêcheurs semi-nomades
Tous les athapascans comptaient sur la chasse, le piégeage et la pêche ainsi que la cueillette de plantes comestibles pour survivre. Ils parcouraient de longues distances pour trouver de la nourriture. Leur vie était dictée par la météo, les changements de saison, le comportement du poisson ou du gibier.
Dena'ina/Tanaina cook inlet
Les Tanaina qui ont déménagé à Cook inlet se sont adaptés partiellement à l’environnement maritime influencés par leurs voisins les Alutiiq. Certains sont devenus des chasseurs de mammifères marins et ont adopté des méthodes de chasse des Inuits à l’aide de harpons à tête détachable et des kayaks. Ils dépendaient donc moins des mammifères terrestres pour se nourrir que les autres groupes athapascans.
Les Ingalik ou Deg Hit’an vivaient le long du tronçon inférieur des rivières Yukon et Kkuskokwim, ils ont intégré des aspects du mode de vie de leurs voisins, les Yupiks, vivant dans des villages plus permanents que les athapascans de l’est. Ils comptaient plus sur le saumon que sur le gros gibier.
D’autres groupes d’athapascans de l’Alaska chassaient les gros animaux, surtout le caribou à l’automne. A cette époque de l’année, le caribou commençait à migrer, l’orignal se rassemblait près des rivières pour chercher des partenaires, les ours engraissés se préparaient à hiverner dans leurs tanières.
Pour capturer les caribous, les athapascans construisaient des clôtures avec du bois d’épinette, ramenaient les animaux qui étaient abattus avec des arcs et des flèches, ou au harpon.
Les arcs étaient fabriqués avec des branches de bouleau, d’épinette noire, de saule.
Les couteaux et les pointes de lance étaient en pierre.
Le caribou était aussi parfois conduit dans les lacs ou rivières où ils étaient plus faciles à tuer.
La chasse à l’ours et à l’orignal se passait en fin d’automne.
Au début du printemps ils capturaient de petits animaux à fourrure : lapins, rats musqués, porcs-épics, castors, écureuils. Toutes les parties d’un animal étaient utilisées, la viande et la graisse étaient consommées, avec les os ils fabriquaient des outils et des rames. Une fois séchés les tendons donnaient un fil pour coudre les vêtements, les peaux servaient à confectionner les vêtements, les tentes, les couvertures et divers accessoires.
Dans le poisson également tout était utilisé et parfois même la peau servait à confectionner des parkas et des bottes imperméables.
Au printemps les peuples déménageaient des villages d’hiver pour se rendre dans des camps de pêche où ils pêchaient le saumon avec des épuisettes, des pièges en forme de panier, des perches, des hameçons et des lances.
Une méthode assez populaire chez ses peuples pour attraper le poisson consistait en un déversoir ou une clôture posée à l’embouchure d’un petit cours d’eau ou le poisson était canalisé dans des paniers et des filets.
Ils fabriquaient des pièges avec de fines bandes d’épinette nouées ensemble et fabriquaient également des filets de pêche avec de l’écorce de saule.
Les espèces pêchées en dehors du saumon étaient l’ombre commun, la morue-lingue, le poisson noir, le corégone, le brochet.
Ils nettoyaient, fendaient, séchaient, fumaient et stockaient le poisson dans des caches pour être mangés en hiver.
Avant que les glaces ne soient trop épaisses au premier mois de l’hiver ils pouvaient attraper des poissons à travers la glace avec des lances, des leurres, des crochets et des épuisettes.
D’autres espèces consommées étaient les lagopèdes, les oies, les canards ainsi que des racines et des baies comestibles.
Parfois quand l’offre de nourriture sauvage était trop faible ils pouvaient souffrir de famine et même décéder de la faim.
L’artisanat
Les femmes fabriquaient des vêtements à partir des peaux d’animaux dont le caribou avait la préférence pour sa chaleur et sa souplesse.
Les poils de la fourrure étaient retirés pour les vêtements d’été et laissés pour les vêtements d’hiver.
Les vêtements d’hiver étaient pour les hommes et les femmes : des pantalons avec des mocassins attachés, un long manteau avec une ceinture à la taille, un capuchon ou un chapeau séparé, des mitaines.
Elles confectionnaient des sous-vêtements chauds et confortables et légers à base de peaux de lièvre d’Amérique.
De larges courroies tenaient les bébés dans le dos des mamans ce qui leur permettait de garder les mains libres.
Les vêtements étaient décorés avec des franges de peau, de la fourrure, des plumes, des piquants de porc-épic.
En faisant du commerce avec d’autres groupes ils obtiendront des coquilles de dentalium et pourront faire de très jolis motifs en perle.
L’habitat
L’hiver ils vivaient dans des maisons semi-souterraines ou des maisons de rondins au toit en pelouse. D’autres maisons étaient en forme de dôme couvertes de peaux de caribou, d’orignal et d’écorce de bouleau. La maison d’été était en écorce de bouleau.
Pour les camps d’été temporaires, de petits abris de broussailles et de branches de bouleau étaient suffisantes.
Les villages étaient souvent petits, il n’existait pas de gros villages permanents.
Athabascan Native Art & Culture In Alaska
Rural Alaska Life & Culture
https://www.flickr.com/photos/90940025@N06/sets/72157635505440429/
artisanat
L’habitat
L’hiver ils vivaient dans des maisons semi-souterraines ou des maisons de rondins au toit en pelouse. D’autres maisons étaient en forme de dôme couvertes de peaux de caribou, d’orignal et d’écorce de bouleau. La maison d’été était en écorce de bouleau.
Pour les camps d’été temporaires, de petits abris de broussailles et de branches de bouleau étaient suffisantes.
Les villages étaient souvent petits, il n’existait pas de gros villages permanents.
Les Ingalik et les Tanaina voyageaient seulement de façon saisonnière et vivaient dans des villages plus grands et plus permanents, se rendant sur les sites de pêche à la bonne saison. La chasse et le piégeage étaient désignés par familles.
Certains villages étaient composés d’une douzaine de maisons.
Il y avait également dans les villages des maisons de sudation, des fumoirs pour le poisson ou la viande, de petites maisons funéraires au-dessus des tombes, une grande maison commune pour les commémorations et les cérémonies.
En chassant, pêchant ils entrent en contact avec d’autres groupes autochtones et cela implique le commerce.
Les athapascans le long des rivières Yukon et Kuskokwim font du commerce avec les Inuits côtiers.
Sur la côte de Norton sound ils échangent avec les Yup’iks et les Iñupiat des peaux de renne, du tabac, du fer de Sibérie contre des peaux de renard noir, de castor, des bols de bois, des peaux de caribou provenant de l’intérieur de l’Alaska.
A Nulato sur le fleuve Yukon, les Koyukon rencontrent kes Yupik pour échanger des fourrures de castor, e martre, de vison contre des peaux de lion de mer, des parkas.
Kutchin Par Alexander Hunter Murray (artist), posted by Edward Alexander — http://www.allaboutshoes.ca/en/traditions_innovations/index.php?target_table=tradition_innovation_northern_athapaskan_footwear&sub_section=210, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15016741
Les Kutchin voyagent le long de l’océan arctique et échangent avec les Iñupiaq.
Les transports
Les rivières étaient les principales voies de transport en hiver et en été. Ils avaient pour naviguer des canots en écorce de bouleau et des radeaux ou des embarcations en peau d’orignal. Les coutures étaient cousues avec des racines d’épinette imperméabilisées avec de la résine d’épicéa chaude.
L’hiver ils voyageaient avec des raquettes et des traîneaux tirés à la main et de temps en temps en utilisant des chiens. Mais les chiens étaient surtout utilisés pour la chasse, ils étaient spécialement dressés pour chasser les animaux ; les tenir à distance le temps que les chasseurs arrivent.
Il y avait 2 sortes de raquettes : des longues et larges pour se déplacer dans la neige poudreuse profonde et d’autres courtes et plus étroites pour traverser la neige tassée. Les cadres étaient en bouleau, les sangles en tendon de caribou ou orignal avec des fermetures de cuir brut. Dans la tradition, les hommes fabriquaient les cadres et les femmes les sangles.
Ils pouvaient voyager également par des routes commerciales par voix de terre. Certains traversaient la chaîne de Brooks au nord et se rendaient au centre sud, au sud-ouest et au sud-est de l’Alaska.
Les routes commerciales s’étendaient le long de la rivière Porcupine et du fleuve Yukon jusqu’au Canada.
Les familles
Tanana Edward Coke Hill Photograph Collection, Anchorage Museum, B74.5.84.
Les membres des petites bandes locales ne se considéraient pas comme une partie de la vaste culture de l’athapascan. Chaque groupe comptait environ 25 à 100 membres, parfois jusqu’à 200. Chaque groupe appartient à un groupe régional plus important qui partage la même langue et occupe un territoire défini. Un groupe régional avait de plusieurs centaines à un millier de membres. Ils n’étaient pas politiquement unis. Une famille se joignait à une autre pour la chasse à grande échelle ou les événements sociaux. Les familles retrouvaient leur ascendance dans la lignée féminine. Les chefs de bande étaient souvent informels, c’était souvent des chasseurs habiles ou l’un des membres les plus riches de la tribu.
Les raids sur les autres groupes étaient communs et provoquaient des attaques en retour.
Les enfants avaient des taches propres même quand ils étaient tout petits, l’apprentissage se faisait par l’observation et la pratique. A la puberté ils entraient dans le monde des adultes.
Cela nécessitait souvent des rituels et des observations.
Par exemple dès ses premières règles la jeune fille devait observer des tabous comportementaux comme éviter le contact avec des hommes car son flux menstruel pourrait contenir u pouvoir spirituel aliénant l’esprit des animaux et ainsi provoquer une pénurie alimentaire.
Tout au long de son cycle hormonal la femme devra subir des tabous mensuels et la réclusion.
Une jeune fille se mariait peu de temps après sa puberté.
Les parents arrangeaient souvent les mariages avec d’autres membres du même groupe linguistique.
Le jeune homme devait servir ses beaux parents pendant un an avant le mariage. Souvent le couple vivait dans la famille de la jeune femme.
Les fêtes
Au début de l’hiver les athapascans célébraient la saison de chasse et de pêche et profitaient de l’occasion pour renouveler les liens familiaux et arranger aussi des mariages.
Ils se socialisaient avec d’autres à travers les relations commerciales et les rassemblements pour honorer les morts.
Pendant les célébrations on partageait les repas, on chantait et dansait, on racontait des histoires, on donnait des récompenses ou des punitions à certains individus.
La récompense incluait la reconnaissance du groupe.
Les punition était souvent la critique.
Chaque groupe avait ses chansons itinérantes, ses chansons d’amour, ses chansons de guerre, de deuil, de bonheur.
Les histoires étaient racontées ainsi que les aventures et les enseignements du bien et du mal.
Il y avait une cérémonie pour célébrer les morts. Les Koyukon appellent cette cérémonie la danse du bâton. Elle dure 7 jours avec des repas, des danses, des chansons. Le bâton est un grand mât en épinette décoré autour duquel les gens dansent pendant une nuit. A la fin ils prennent le bâton et dansent dans le village puis le bâton est brisé en plusieurs morceaux.
Les athapascans croient qu’à une certaine époque les animaux et les gens parlaient une même langue et partageaient une société commune. Les animaux étaient dotés d’un esprit et devaient être traités avec respect. Les mythes de création font souvent intervenir Raven, le corbeau comme créateur du monde.
Les Tanana supérieurs disent que Raven a créé la terre en apportant des roches et en construisant une île où les montagnes et les forêts ont émergé.
Dans une histoire des Koyuko, la lance de Rraven a frappé une vague énorme et l’a transformée en rocher qui a créé le mont McKinley.
Les jeux
Les athapascans avaient plusieurs sortes de jeux pour se divertir : le tir à la corde, les fléchettes, la lutte, la course, les courses de canoës, un jeu ressemblant au hockey. Un autre jeu fait intervenir un joueur qui tire une peau d’orignal d’un point à un autre alors que d’autres essaient de l’arrêter en enfonçant dans la peau des coups de bâtons. Si la personne qui tire la peau arrive au bout elle est considérée comme astucieuse et intelligente.
source + wikipedia