Equateur : Le peuple Tsáchila
Publié le 22 Février 2018
By calliopejen - Stay with a Tsachila family near Santo DomingoUploaded by calliopejen1, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11742036
Peuple autochtone de l’Equateur nommé communément Colorados qui vit dans la province de Santo Domingo.
Langue : tsáfiqui de la famille des langues barbacoanes, qui signifie = la vraie parole.
Ils sont liés aux Chachi par la langue, mais leurs langues sont mutuellement inintelligibles.
Population : 2956 personnes
8 communautés situées dans la zone rurale du cento de Santo Domingo :
Cóngoma grande (Santo Juan)
Los Naranjos
El Búho de los Colorados
El Posse
Peripa
Chigüipe
Otongo Mapali
Filomena Aguavil (Tohuaza)
Leur territoire fait partie de la province de Pichincha.
Leur origine est très ancienne, tout comme leur langue de la famille des langues macro-chibcha.
Selon les chroniqueurs de la période coloniale et les chercheurs il y a sur les contreforts de la cordillère des Andes occidentales, depuis le fleuve Ssantiago au nord jusqu’à Angamarca au sud, des populations nommées Yumbos colorados dont on ne peut certifier avec certitude si ce sont des ancêtres des Tsáchila.
Les premières références historiques relatent un groupe indigène nommé Colorados enregistrés en 1542 par le gouverneur Gil Davalos et reconnaissant l’autorité et le commandant de Cristobál Tusasanín (les gentils) sur les terres de Sigchos-Niguas et Colorados. A leur apogée il semble que les Colorados occupaient une zone immense depuis le bassin de la rivière Esmeraldas au nord jusqu’à Babahoyo au sud, atteignant les hauts plateaux andins.
La population qui pouvait atteindre 30.000 personnes au moment de la colonisation subi une diminution progressive suite à des épidémies de diphtérie au début du siècle qui provoque la migration d’une partie du peuple vers Cocaniguas.
Lien avec les Ciboney ?
En raison des caractéristiques anthropologiques et linguistiques par rapport à la langue barbacoane, les caractéristiques crâniennes et d’autres facteurs permettent de relier cette ethnie au peuple Ciboney des Cara¨^ibes qui auraut émigré en Amérique centrale des Caraïbes puis d’Amérique centrale en Amérique du sud en bordure des côtes du Panama, de Colombie, d’Equateur pour atteindre les provinces d’Esmeraldas et Manabi où seraient nés plusieurs groupes ethniques, les Awas, les Chachis et sans doute les Tsáchila.
En 1694 les jésuites comment le processus d’évangélisation .
En 1706 ils donnent leurs missions aux laïcs ce qui provoque une rébellion sanglante forçant le peuple Tsáchila à fuir dans la jungle.
La population la plus importante de nos jours est Santo Domingo de los Colorados.
Les sorciers Tsáchila sont reconnus comme possesseurs des herbes médicinales par de nombreux équatoriens.
L’achiote plante rituelle, la plante des Colorados
Les hommes du groupe se distinguent par leurs vêtements, la forme de leur coiffure consistant à raser les zones temporales de la tête, couper le reste des cheveux de sorte que leur coiffure prend la forme d’un casque, en utilisant des graisses animales et des graines d’achiote (roucou) pour colorer la coiffure.
Certains récits traditionnels disent qu’à une époque où une épidémie de variole décimait les gens, un chaman parlait aux esprits pour leur demander conseil sur la façon de guérir les malades; un esprit les conduisait à un buisson d'achiote et les incitait à se couvrir complètement de cosses de fruits. Après plusieurs jours, le nombre de décès a nettement diminué. Depuis lors, les tsáchila ont toujours été redevables à l'esprit de la plante de l'achiote qui les a défendus de l'épidémie.
Kasama est l’unique fête des Tsáchila , une fête marquant le début de la nouvelle année, comprenant des danses, du theâtre, de la musique, des concours indigènes de nationalités, des démonstrations des compétences de chasse et de pêche.
Le poné
Il est le gardien du patrimoine tsáchila, il est un guérisseur qui transmet également la sagesse de son peuple aux nouvelles générations, dans leur langue.
Les ancêtres qui ont marché bien avant sont avec l’achiote colorant les cheveux et le corps, des éléments indispensables de la culture. La formation des enfants dure 3 mois et n’est pas facile. Ils doivent reconnaitre, identifier et nommer un certain nombre de plantes médicinales (une centaine environ) ainsi que leurs pouvoirs de guérison. A l’âge de 11 ans, un enfant est prêt à faire la combinaison guérison/plantes médicinales extraites de l’environnement naturel.
Les enfants doivent en plus apprendre à jouer du marimba dont chaque note de musique est un message qui permet de communiquer avec les collines, les lagunes, les arcs-en-ciel, l’air, les animaux. Seuls les privilégiés peuvent le faire.
Selon les années d’expérience les noms des guérisseurs changent :
Moins de 40 ans d’expérience, c’est le poné ou sage,
Avec plus de 40 ans d’expérience, c’est le prêtre ou patelé (ce sont eux qui conduisent les rituels et les cérémonies)
La plus haute autorité de la commune est le miya. Il ne resterait plus que 9 miyas.
Ceux qui ne sont pas préparés depuis l’utérus, ne peuvent être prêtre, lors des cérémonies.
Il y a 54 prêtres, ils sont la garantie de survie du peuple Tsáchila.
Mode de vie
C’est un peuple de pêcheurs, agriculteurs, pratiquant l’agriculture sur brûlis et dont la culture de base est la banane plantain et les cultures secondaires, le manioc, l’igname, le cacao, les poivrons, le maïs, le riz.
Ils chassent et élèvent des animaux domestiques.
Ils pêchent avec des poisons extraits de plantes de la forêt.
A l’origine, les hommes chassaient avec une sarbacane, tirant des boulettes d’argile. La sarbacane a été remplacée par le fusil de chasse.
Les femmes tissent les vêtements typiques.
Les maisons étaient unifamiliales avec des toits de chaume, portés par des poteaux, dépourvues de murs.
Le costume traditionnel de l’homme était une jupe, des bandes horizontales du pagne bleu et blanc enveloppant les jambes jusqu’à la taille, avec une bande rouge en guise de ceinture (sendoris) assez longue, faisant 3 tours de taille.
Les femmes portaient une robe simple composée d’une jupe (tunán) jaune, rouge, bleue , verte avec des rayures larges, pas de ceinture. Autrefois les femmes allaient torse nu ce qui ne se fait plus de nos jours, elles portent des blouses, des colliers très grands composés de diverses graines, pépins, petits miroirs, un bandeau sur la tête et des rubans tombant en arrière.
Leur mode de vie change au milieu du XXe siècle.
Sources : wikipedia, el comercio.com