Mobilisation des féministes d'Argentine pour demander la libération de Maria Magdalena Cuc Choc

Publié le 20 Janvier 2018

 

Acuerpamiento* féministe pour Maria Choc du Guatemala. Hier, sur la Plaza de Mayo. Aujourd'hui à l'ambassade présentant la lettre des féministes d'Abya Yala

Buenos Aires, le 19 janvier 2018

 

Aux autorités de l'Ambassade du Guatemala en Argentine

Les féministes d'Abya Yala expriment leur profonde préoccupation face aux actions racistes et patriarcales de l'État guatémaltèque et de ses tribunaux, qui continuent à persécuter les femmes qui s'occupent de la terre, de l'eau, des forêts et des biens communs.
Nous avons été présentes à cette ambassade en d'autres occasions, faisant face au crime de Laura Leonor Vásquez Pineda, pour la persécution d'Aura Lolita Chávez, et pour le meurtre des 43 filles dans le mal nommé Hogar Seguro. Ce sont toutes des femmes ou des filles indigènes, victimes de la violence et même de la mort, face à l'indifférence du gouvernement de leur pays et de toutes les institutions de l'État.
Dans ce cas, nous nous prononçons devant l'arrestation de María Madgalena Cuc Choc, leader communautaire du peuple Maya Q'eqchi', défenseure de la terre. Elle a été arrêtée par la police nationale civile lorsqu'elle a quitté le complexe judiciaire, après avoir travaillé comme traductrice de la langue q'eqchi dans le cas Rubelpec. 

Maria est reconnue internationalement pour sa défense des communautés mayas q' eqchi, face aux menaces qui pèsent sur son peuple, à l'exploitation minière, aux méga-usines et à la violence de l'État. Elle a été inculpée et détenue par le ministère public - conjointement avec Luis Xol Caal et Antonio Asp Pop - pour les crimes d'"usurpation aggravée, menaces et détention illégale". Nous savons que ce qu'ils veulent arrêter en inventant ces crimes, c'est la lutte pour la défense des territoires ancestraux et leur protection contre les politiques prédatrices des sociétés transnationales. 

Maria Magdalena est mère de quatre enfants, institutrice d'école primaire, traductrice des mayas q`eqchi`. Elle est la sœur d'Angélica Choc, défenseure du territoire - dont le mari Adolfo Ich Chamán était une autorité communautaire assassinée en 2009.

En tant que membre de la communauté de La Unión, elle a été témoin des attaques subies par la communauté à la suite desquelles son beau-frère Adolfo Ich a été tué. Elle a également accompagné le cas des onze femmes mayas qui ont été violées lors des expulsions de 2011 par les forces de sécurité de l'Etat, la police et l'armée, dans une expulsion promues par la société CGN - HUDBAY MINERALS INC. ET HMI NICKEL INC. 

Nous exigeons la libération immédiate de Maria Choc et des frères poursuivis pour avoir défendu les territoires ancestraux. 
Nous exigeons qu'ils cessent de persécuter et de criminaliser les personnes qui s'occupent des territoires, des corps et de la vie des peuples. Que la vie et la sécurité de Lolita Chávez et de tous les dirigeants des peuples indigènes soient garanties.
Nous espérons que les autorités guatémaltèques seront informées de ces préoccupations et demandes.

Féministes populaires d'Abya Yala
Le 18 janvier 2018

traduction carolita d'un communiqué de Claudia Korol paru sur fb

acuerpamiento/acuerpar : action personnelle et collective de nos corps indignés face aux injustices d'autres corps.

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