Mexique- Nänä hai, projet d'agriculture soutenable

Publié le 19 Janvier 2018

Par: Farrah de la Cruz Cárdenas/edición: Damián Mendoza

La noblesse de l'amarante lui permet de résister aux eaux polluées, à la sécheresse et au gel.
L'émigration vers les Etats-Unis, l'abandon des campagnes et le phénomène du "coyotaje" sont quelques-uns des problèmes auxquels est confrontée la vallée du Mezquital. Dans ce contexte, Fredy Pastrana et Vianney Jiménez ont réalisé un projet d'agriculture autosuffisante, à travers la culture de l'amarante sur un quart d'hectare, pour aider à éradiquer la pauvreté qui sévit dans la commune de Rinconada Tasquillo, Hidalgo.

Avec 3500 pesos, grâce au travail et aux bourses d'études des deux jeunes, la plantation a commencé sur des terres où les semences n'avaient jamais été récoltées auparavant. La famille González Trejo a accepté les risques de ne pas faire de profit pendant les cinq premières années du projet et a dû adapter ses connaissances traditionnelles de la culture hñähñu (otomi) à une nouvelle forme de culture. C'était la seule famille qui croyait aux paroles des jeunes étudiants.

"Pour parvenir au développement, il fallait d'abord analyser les facteurs de la communauté: quel type d'organisation sociale ils mettent en place, leur mode d'occupation des sols, le sol et le climat, mais surtout leurs usages et coutumes", explique Fredy, diplômé en sociologie grâce à ce projet.

Les habitants évoquent le fait qu'en 1970, un canal d'égout a détruit plusieurs cultures, ce qui a empêché le développement de certaines plantes. Cependant, la noblesse de l'amarante, qui résiste à l'eau polluée, aux sécheresses et au gel, a permis de semer ses graines à un coût très bas et avec peu de main d'œuvre.

Un an après le projet, Fredy et Vianney ont économisé 10 mille pesos, argent qu'ils ont réutilisé pour la plantation de l'année suivante et pour financer le diplôme universitaire d'Arlet, fille aînée de la famille González Trejo.

Dans ce contexte, il y a peu de chances pour quiconque de poursuivre des études universitaires dans cette communauté." Ceux qui peuvent aller à l'université ont une chose en commun: une famille qui a émigré aux États-Unis, à Mexico ou à Ciudad Juarez", a déclaré Vianney, diplômé de la Faculté de philosophie et des Lettres de l'UNAM.

Trois ans se sont écoulés et la phase pilote du projet a abouti à la commercialisation de nänä hai, des barres d'amarante qui ont démontré la viabilité de l'entreprise. Pour cette raison, les étudiants universitaires ont l'idée de visiter d'autres communautés pour leur apprendre à planter cet aliment nutritif qui fait déjà partie intégrante du régime des Gonzalez.

Fredy et Vianney ont des objectifs clairs à long terme: financer d'autres projets destinés à la communauté et à la région, ainsi que la construction d'une Maison de la culture où des ateliers d'anglais ou les droits de l'homme sont donnés aux migrants, et encourager les habitants de ces communautés à se réinstaller dans la campagne.

coyotaje : contrebande de personnes à travers la frontière américano-mexicaine

Publication d'origine sur  UNAM Global

traduction carolita d'un article paru dans Desinformémonos le 17 janvier 2018 : 

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