Mexique - ACTION URGENTE | Détention et mise au secret de plus de 30 policiers communautaires de La Concepción, Acapulco et exécution de trois

Publié le 9 Janvier 2018

Acapulco/Guerrero 8 janvier 2018- Hier dans la matinée, des membres de la Coordination Régionale des Autorités Communautaires - Police Communautaire (CRAC-PC) du village de La Concepción, municipalité d'Acapulco, ont été pris en embuscade par des inconnus. Les événements ont eu lieu lorsque les policiers communautaires sont passés par le poste de police municipal de La Concepción dans le cadre des patrouilles de sécurité pour surveiller une danse qui a eu lieu dans le village à l'occasion d'une fête locale. Cette action violente a entraîné l'assassinat de deux policiers communautaires et de six membres du groupe d'agresseurs. Vers dix heures du matin, le gouvernement de l'État du Guerrero a mis en place une opération de plus de 100 forces de sécurité constituées par la police ministérielle et d'État, ainsi que l'armée pour procéder à la levée des corps et engager les premières poursuites. Dans le cadre de cette opération, les forces de sécurité ont été déployées dans les communautés voisines afin de perquisitionner les maisons des membres du Conseil d'Ejidos et des Communautés Opposées au Barrage de La Parota (CECOP), sans ordre juridique émanant de l'autorité compétente.

Lorsqu'un hélicoptère a survolé les lieux, un policier d'État a tiré avec son arme à feu, déclenchant une fusillade qui a entraîné l'exécution extrajudiciaire de trois policiers communautaires. A cet instant, toutes les forces de police se sont réunies pour arrêter Marco Antonio Suástegui Muñoz et Vicente Suástegui Muñoz, dirigeants du CECOP, ainsi que plus de 30 policiers communautaires. Vers 17 heures, des membres de la police ministérielle ont transféré Marco Antonio Suástegui devant le parquet d'Acapulco sans que ses proches ne sachent où il se trouve.

Les autorités de l'État ont nié toute information sur la situation juridique de Marco Antonio Suástegui Muñoz. De même, le Bureau du Procureur général de l'État du Guerrero mène des enquêtes et des poursuites dans l'opacité la plus totale, en tenant les détenus au secret et sans aucune garantie d'une procédure régulière.

La grande crainte de leurs proches est qu'ils soient transférés dans des prisons à sécurité maximale en dehors de l'entité, où leur détention au secret augmenterait le risque de violations graves des droits de l'homme, telles que la torture, les traitements cruels, inhumains ou dégradants, les disparitions forcées ou les exécutions extrajudiciaires.

Pour ces faits, nous exprimons notre vive préoccupation devant le fait que les autorités ministérielles violent de manière flagrante leurs droits à la vie, à la sécurité personnelle et à l'intégrité physique, à la personnalité juridique, à l'accès à la justice et à un procès équitable, ainsi que les principes de l'application régulière de la loi.

Trente détentions arbitraires et l'exécution extrajudiciaire de trois policiers communautaires ont été commises; le recours à la force a été utilisé comme seul moyen de résoudre un conflit de grande intensité;  des perquisitions ont été effectuées sans mandat de l'autorité compétente par les différentes forces de police au domicile des membres du CECOP; les détenus ont été maintenus au secret et privés de défense adéquate en empêchant leurs avocats de les rencontrer.

Pour toutes les raisons citées, nous demandons que des communications soient adressées aux autorités suivantes, afin de garantir l'application régulière de la loi et de fournir des informations tant à leurs familles qu'à leurs avocats sur le lieu où se trouvent les personnes détenues et leur statut juridique.

En particulier, grâce au travail de Marco Antonio Suástegui Muñoz en tant que défenseur de la communauté et à la criminalisation et aux attaques dont il a été victime dans le passé, nous demandons que l'accent soit mis sur la garantie de son intégrité physique et psychologique en tout temps. En outre, nous demandons une réponse à cette action urgente et des déclarations publiques sur leur situation et celle de toutes les personnes détenues.

a)       Gobernador del Estado de Guerrero, Héctor Astudillo Flores
Teléfono:  +52 1 747 4719801 ext. 9801
Correo electrónico: gobernador@guerrero.gob.mx, secretariageneral@guerrero.gob.mx, cesar.armenta@guerrero.gob.mx

b)       Fiscal General del Estado, Javier Ignacio Olea Peláez
Teléfono: +52 1 494 2999 ext. 1002
Correo electrónico: edgar.vaca@fiscaliaguerrero.gob.mx, aurora.solano@fiscaliaguerrero.gob.mx

c)       Secretario de Seguridad Pública, Pedro Almazán Cervantes
Teléfono: +52 1 747 471973
Correo electrónico: sspypc@guerrero.gob.mx

d)       Presidente del Tribunal Superior de Justicia, Alberto López Celis
Teléfono: +52 1 747 4943200
Correo electrónico: presidencia@tsj-guerrero.gob.mx

Cordialement

Centre des Droits Humains de la Montaña Tlachinollan

Traduction carolita du site Tlachinollan.org :

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Police communautaire, #Peuples originaires

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