Les paysans colombiens demandent la reconnaissance par le recensement national

Publié le 8 Janvier 2018

Les communautés paysannes de Colombie réclament aux institutions du pays leur droit à être reconnus dans la VXIIIe édition du recensement national.


Dans le cadre de la réalisation du VXIIIe recensement national de la Colombie, qui doit débuter le mardi 9 janvier, différentes organisations paysannes du pays ont exigé que le Département administratif national de la statistique (DANE) les reconnaisse et les comptabilise comme un large secteur de la société. 

En collaboration avec le centre d'Études de Droit, de Justice et de Société (Dejusticia), les organisations, qui rassemblent plus de 1 700 personnes de tout le pays, ont introduit un recours tutélaire avec lequel elles espèrent que la Cour constitutionnelle rendra un arrêt leur permettant de participer pour la première fois à ce processus.

Si cela n'est pas possible à travers ce mécanisme, la seule alternative est d'attendre un décret présidentiel approuvant leur participation, comme cela s'est produit dans le cas de la population handicapée, qui a été prise en compte cette semaine après un ordre annoncé par le président du pays, Juan Manuel Santos.

Selon le centre de recherche, les agriculteurs demandent depuis deux ans la mise en place d'un ensemble d'outils techniques qui leur permettront, par l'application du recensement, de s'enquérir de leur situation, à laquelle ils n'ont pas reçu de réponse. 

En août de l'année dernière, les agriculteurs ont présenté une pétition avec la même demande à la présidence, au ministère de l'intérieur, au ministère de l'agriculture et au DANE.

La réponse reçue, selon Rodrigo Uprimny, directeur du centre, était "très formelle et n'a pas réfuté les arguments selon lesquels nous soutenons l'existence de la discrimination".

Rendre les paysans visibles dans l'État colombien

En décembre dernier, la Cour supérieure de Bogota a reconnu le devoir de l'État de répondre aux besoins de la paysannerie et a fait appel de cette décision devant la Cour suprême.

La décision finale, selon les médias locaux, sera rendue en février, ce qui n'est pas productif puisque le processus est prévu pour janvier. 

Uprimny a rejeté la décision et a déclaré que " les paysans sont une population discriminée qui a une jouissance précaire des droits sociaux (...); les paysans ont le droit d'avoir des politiques publiques qui tiennent compte de leur situation sociale particulière".

Il a ajouté que "s'ils ne sont pas inclus dans le principal instrument de collecte d'informations, qui est le recensement, comment l'État pourrait-il adopter des politiques publiques appropriées pour corriger la discrimination dont ils sont victimes?".

Le directeur de Dejusticia a expliqué que si la paysannerie était incluse,"l'Etat disposerait de meilleurs outils d'information pour formuler des politiques publiques avec des informations précises".

Le spécialiste a déclaré que le fait qu'ils n'ont jamais été pris en compte relève d'une "certaine invisibilisation de la paysannerie, (qualifiée par les chercheurs comme) un déficit de reconnaissance de la paysannerie, ce qui semble ignoré dans les politiques publiques".

traduction carolita d'un article paru sur Telesur le 7 janvier 2018 : 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Discrimination, #ABYA YALA, #Colombie, #Campesinos

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