Le rallye de Dakar est "désastreux" pour les sites indigènes chiliens

Publié le 7 Janvier 2018

Au total, 318 sites archéologiques ont été détruits entre 2009 et 2015, selon les rapports des dommages du Conseil des Monuments Nationaux.

Les archéologues et les communautés indigènes du Chili sont en train de mettre au point des stratégies pour protester contre le retour du Rallye Dakar au Chili en 2019, après trois ans. Ils avertissent qu'il serait "désastreux" pour les sites protégés par les peuples indigènes et leur patrimoine culturel.

Wilfredo Bacian, président du Réseau des communautés indigènes du Capac Ñam de la région de Tarapacá, a dénoncé que"cela serait nuisible pour les communautés indigènes à cause de la destruction du patrimoine archéologique qui a été endommagé en d'autres occasions par ces courses de véhicules."

Pour sa part, Gonzalo Pimentel, président de la Fondation Désert d'Atacama, considère qu'aucun pays " développé " n'accepterait cette compétition sur son territoire," car comme le montre l'histoire de ce rallye, il n'a été viable que dans les pays aux Etats affaiblis et qui peuvent être facilement gérés par les intérêts privés des entreprises privées étrangères, comme c'est le cas de la société française ASO en charge de ce rallye ".

Pendant ce temps, le ministre chilien de l'environnement Marcelo Mena a également rejeté le Dakar sur Twitter :

Détruire le désert, ses écosystèmes et son patrimoine culturel n'est pas un bon sport. Je prendrai la Formule E, sans bruit ni émissions.

Les organisateurs de la société française ASO ont rencontré les conseillers du président nouvellement élu Sebastián Piñera et le candidat Alejandro Guillier avant les élections pour discuter de la compétition, et des sportifs comme Ignacio Casale ont exprimé leur espoir qu'avec le nouveau gouvernement du Chili la course aura lieu à nouveau dans notre pays.

Cette compétition est organisée par la société privée Amaury Sport Organisation (ASO), avec le parrainage de l'Etat chilien, à travers l'Institut National du Sport (IND).

Le Collège des Archéologues du Chili rappelle que pendant ses sept années de fonctionnement (entre 2009 et 2015) l'Etat chilien a déboursé 38,5 millions de dollars pour l'organisation de compétitions, argent qu'il considère n'ayant pas eu un impact positif sur l'image de la nation ou le développement du sport.

Au total, 318 sites archéologiques ont été détruits entre 2009 et 2015, selon les rapports des dommages du Conseil national des monuments (CMN).

A ce jour, aucune condamnation n' a été prononcée malgré les nombreux recours présentés devant la Cour suprême par des archéologues et des organisations de défense des droits des peuples indigènes.

traduction carolita d'un article paru sur Telesur le 26 décembre 2017 :