Le jour où Nicanor Parra a rejoint la grève de la faim des Mapuches

Publié le 24 Janvier 2018

On dit qu'il avait 103 ans. On dit qu'il était originaire de San Fabian de Alico, sur le territoire de Nuble. On dit qu'il était très anti et qu'il soutenait diverses causes sociales. On dit qu'il est mort ce 23 janvier 2018 et qu'il y aura sûrement des milliers de souvenirs en son honneur, ici sur cette page, on voudrait se souvenir de lui le jour où il a rejoint une grève de la faim en solidarité avec les prisonniers politiques mapuches criminalisés par la loi antiterroriste en 2010.

Nicanor Segundo Parra Sandoval, est considéré comme le créateur de l'antipoésie et il est pour beaucoup de critiques et d'auteurs célèbres, comme Harold Bloom, Niall Binns ou Roberto Bolaño, le meilleur ou l'un des meilleurs poètes de l'Occident.

Il était l'aîné de la famille Parra - une famille d'artistes et de musiciens renommés de la culture paysanne et populaire, dont la grande Violeta Parra. Nicanor a reçu le Prix National de Littérature (1969) et le Prix Miguel de Cervantes (2011), entre autres distinctions, en plus d'avoir été candidat au Prix Nobel de Littérature à plusieurs reprises.

En 2010, le 14 septembre, depuis la station balnéaire côtière de Las Cruces, l'antipoète a annoncé qu'il se joignait à la grève de la faim des Mapuches. "Il est en grève de la faim, il se joint à la grève. C'est l'artefact", confirma sa famille depuis la maison de plage du célèbre écrivain, en  faisant propager le message de" Je me joins à la grève de la faim  (à la bonne)", lui qui avait alors 96 ans.

Le poète (anti-poète), physicien et mathématicien, a fêté 103 ans le 5 septembre et déjà en cette année (2010), en raison de son âge, il était resté à l'écart de la figuration publique, mais il est parvenu à être présent et solidaire des membres de la communauté mapuche en procès, où certains d'entre eux ont même risqué des peines de plus de 46 ans de prison pour vol de bois,"association terroriste" et "actes terroristes", le tout dans le cadre de conflits territoriaux, principalement avec des entreprises forestières.

La grève avait commencé le 12 juillet 2010, avec un groupe de comuneros mapuches en détention provisoire, certains depuis plus d'un an et demi, tous criminalisés par la loi antiterroriste. Initialement, les grévistes comptaient 23 personnes, mais avec le temps, ils étaient 34. Après 82 jours, 23 comuneros mapuche de Concepción, Lebu et Temuco sont parvenus à un accord avec le gouvernement pour respecter leurs droits fondamentaux et mettre fin à la grève de la faim, selon le communiqué de l'Archevêque de Concepción, Monseigneur Ricardo Ezzati, dans la nuit du 1er octobre 2010. Le 8 octobre, la plupart d'entre eux décident de mettre fin à la grève après avoir conclu un nouvel accord... Enfin, le 12 octobre 2010, le mineur Luis Marileo, qui fut le dernier Mapuche en grève, dépose la mesure de la pression.

Parmi les grévistes figuraient Héctor Llaitul, José Huenuche, Ramón Llanquileo et Jonathan Huillical, dont la werken Natividad Llanquileo avait longtemps été la porte-parole.

Nicanor Parra faisait partie de cette grève.

Ce qui suit est l'accès à un document historique, l''anti-interview" de Nicanor Parra par le célèbre poète Lautarino, Jorge Teillier (décédé en 1996), interview réalisée en juillet 1968 et publiée dans la revue El Arbol de Letras Nº8, pp. 78-80 (non traduit)

https://fr.scribd.com/document/208600242/Antientrevista-Con-Nicanor-Parra

 

traduction carolita d'un article paru dans Mapuexpress : 

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