Guatemala - Entrevue avec Julio Gómez: Que signifie défendre la vie?

Publié le 27 Janvier 2018

  Par: Carlos Gerardo González. 

Julio Gómez est le représentant du Gouvernement Plurinational Ancestral du Territoire Chuj, il a également une forte participation dans l'organisation communautaire de San Mateo Ixtatán.

L'une des consignes les plus importantes qui s'opposent au modèle extractif est celle de la lutte pour la vie. La vie est un concept complexe et large, qui acquiert plusieurs connotations selon le contexte de signification. Dans cet entretien avec Julio Gómez, délégué du gouvernement plurinational du territoire Chuj, nous essayons de répondre à la question: que signifie se battre pour la vie?

Quelle est l'importance de la rivière pour vous?


L'eau: c'est de là que nous venons. C'est ce qui fortifie la vie. Dès le commencement du monde, l'eau existait déjà. Quand nous venons de naître dans notre culture, c'est d'où nous arrivons, l'eau. S'il y a de l'eau, il y a de la vie. C'est pourquoi nous voulons défendre cela pour une longue vie.

Quels usages sont donnés à la rivière? Pourquoi est-ce important?


Les habitants d'Ixquisís, Concepción, Yulchén, Villa Linda vont à la rivière pour laver leurs vêtements, se baigner par temps chaud. C'est là que tous les animaux viennent boire de l'eau, tous les enfants. Quand il y a des récoltes, ils peuvent s'y laver. Il y a du poisson, des crabes. Si vous n'avez pas d'argent pour acheter de la viande, tout ce que vous avez à faire est d'aller à la rivière et de manger.

Que signifie défendre la vie?


Cela signifie que nous voulons avoir un avenir. Que nous voulons une longue vie: nous voulons mettre de côté des ressources pour une bonne vie. Nous voulons réserver l'eau, les forêts et le bien naturel.

De quoi défendez-vous l'eau, les rivières ?


Nous défendons les rivières contre le détournement de l'eau. Dans le rio Negro, il y a quelques années, les ouvriers de la compagnie ont jeté des poisons dans l'eau, d'où les poissons, les crabes et les animaux qui vivaient dans la rivière se sont enfuis. Nous savons très bien que, lorsqu'on va utiliser l'eau pour l'hydroélectricité, il faut que l'eau perde sa vie, qu'elle soit propre et propre pour entrer dans la turbine. Vous devez rester sans poisson, sans vie. L'eau doit perdre sa vie.

La vision que nous avons dans le Gouvernement Plurinational est qu'il devrait y avoir de la vie pour le peuple. Ne pas les laissez détourner l'eau, pour que la population puisse manger et se baigner.

Ce que nous voulons, c'est travailler ensemble pour défendre la vie. La compagnie veut l'emmener sans rien laisser à la population. La population souffre de malnutrition chronique, comme tout le Guatemala aujourd'hui. Ce que nous voulons, c'est travailler, nous orienter davantage pour comprendre en profondeur ce qui se cache derrière tout cela. Ce que nous voulons, c'est qu'il y ait des informations précises et claires, afin que les gens puissent analyser les choses.

Nous ne conduisons pas la population dans le conflit, mais nous voulons défendre la vie. Nous voulons avoir toute l'information, être bien informés et comprendre ce qui se trouve au cœur de ces conflits. Nous voulons le faire pour le bien de la vie. Pour qu'il y ait une vie à long terme.

traduction carolita d'un article paru sur Prensa comunitaria  (et photos à regarder)

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Guatemala, #Peuples originaires, #Chuj, #Mayas, #L'eau

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