Terre-Neuve : Le peuple Béothuk

Publié le 11 Décembre 2017

Shanawdithit la dernière des Béothuks- Par William Gosse more likely Philip Henry Gosse — http://www.heritage.nf.ca, taken from A History and Ethnography of the Beothuk (1996) by Ingeborg Marshall, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4801161

Peuple considéré à présent comme une culture ancienne qui a toujours habité Terre-Neuve avant la colonisation, colonisation qui provoquera son extinction en tant que groupe ethnique en 1829 avec le décès de la dernière Béothuk, Shanawditith.

Autodésignation : béothuk

Langue

La langue béothuk est supposée de la famille des langues algonquiennes mais sans preuves solides car les quelques mots restant ont été ceux recueillis auprès de Shanawditihit. La langue est éteinte également.

La langue n’est connue que par 3 listes de mots écrits aux XVIIIe au XIXe siècles et collectés entre 1791 et 1828 = 325 mots sans syntaxe.

A l’époque des premières rencontres, les explorateurs européens capturent des autochtones et les envoient en Europe pour en faire des esclaves ou pour les exhiber comme des espèces vivant dans le Nouveau-Monde exotique. La plupart meurent en route ou peu de temps après leur arrivée.

 Pré et Histoire

 

territoire tribal des Béothuks- Par Benoit Rochon, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4676828

Quand la calotte glaciaire disparaît, le pergélisol en fondant permet l'installation de la végétation. Les groupes passaient les mois d'été au nord des rivages pour collecter des poissons, des mammifères marins et des oiseaux de mer.

A l'intérieur des terres ils chassaient le caribou et des animaux à fourrure pendant l'automne et l'hiver.

Les ressources végétales étaient aussi utilisées par les Béothuks dont des racines, des baies et des fruits. Cette collecte de ressources nécessitait des déplacements fréquents, des campements provisoires et l'utilisation de canoës.

caribous essentiels pour leur alimentation- Par Bjørn Christian Tørrissen — Own work by uploader, http://bjornfree.com/galleries.html, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16876697

Les Béothuks devaient sans cesse s'adapter à leur environnement pour survivre. Ils étaient vulnérables en raison de la rareté des mammifères terrestres sur leur territoire car avant les premiers peuplements il n'existait pas sur Terre-Neuve de porc-épic, d'orignal et d'espèces continentales. Le caribou était la base alimentaire la plus importante de leur régime alimentaire. Ils chassaient aussi l'ours, le lièvre arctique, le castor, le renard, la martre et la loutre.

 

projectiles Little passage

Leurs ancêtres étaient certainement un peuple qui a été nommé "Little Passage" en référence aux premières personnes ayant occupé l'île pendant plusieurs milliers d'années sur un site de Terre-Neuve connu comme Little Passage.

Quand ils rencontrent les premiers européens au XVIe siècle, les Béothuks occupent alors les côtes sud et nord-est de Terre-Neuve. Après les contacts le peuple côtier déplace ses campements ancestraux de pêche pour l'intérieur de l'île.

Ils connaissent des escarmouches avec les Vikings dans les années 800/1000 de notre ère et préfèrent donc éviter les contacts.

évolution d'Homo Sapiens en Amérique - Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=858808

Les Béothuks et leurs ancêtres Little Passage selon les recherches archéologiques ont vécu dans toutes les grandes baies de l'île. Des sites et des campements ont été retrouvés sur la côte sud à Burgeo, et dans les baies du Couteau, d'Hermitage, de Plaisance et d'Espoir , dans la péninsule d'Audon a été trouvé un important outillage lithique et des artefacts à Cap Fréhel, Gambo Pond et dans la baie de Bonavista.

Extension des inlandsis dans l'hémisphère nord lors de la dernière glaciation Par Hannes Grobe 23:06, 21 July 2006 (UTC), Alfred Wegener Institute for Polar and Marine Research, Bremerhaven, Germany, translated by Sting — Image:Northern_icesheet_hg.png created by Hannes Grobe, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1301325

80.000 à - 6000 ans : Glaciation Wisconsinienne (dernière période glaciaire). On pense que les premiers Homo Sapiens modernes sont arrivés en Amérique du nord. La date de la première migration est toujours sujet à débat. Le détroit de Béring et la Béringie sont accessibles par des ponts terrestres. A l'époque où les premiers hommes traversent le détroit de Béring, l'inlandsis s'étend jusqu'au sud des Grands Lacs , l'Amérique du nord actuelle en partie et Terre-Neuve sont totalement recouverts par l'inlandsis Laurentidien.

-20.0000 ans : Dernier Maximum Glaciaire, Terre-Neuve est recouverte entièrement par les glaces jusqu'aux Grands Bancs.

les grands bancs- Par Pierre cb — Travail personnel done modifying file:Grand_Banks.png inputted by Treeman, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9518949

- 16.000 ans : Le secteur des Grands Bancs à l'est de l'île est libéré des glaces.

- 14.000 ans : Retrait glaciaire qui libère le golfe du St Laurent et des petits secteurs côtiers au nord du golfe et de Terre-Neuve.

- 13.000 ans : La bordure côtière est en grande partie accessible sauf la péninsule de St John.

-12.500 à -800 : le Québec méridional n’enregistre pas d’occupation humaine. Les Grands Lacs reçoivent une culture paléoinidienne entre 12.000 et 8000 ans. La culture de l’Archaïque et des groupes de l’Archaïque maritime se répandent dans les provinces maritimes de la Nouvelle-Angleterre.

Il est difficile de dire si le peuplement de Terre-Neuve s’est fait par la Nouvelle-Ecosse et l’île du Prince Edouard ou bien par la Gaspésie et la Moyenne Côte Nord. La plupart des sites de l’Archaïque maritime datent de 6000 à 4000 avant notre et sont répartis sur la région côtière du Labrador, Belle-Ile et l’ouest de Terre-Neuve.

image tumulus L'anse Amour

Dans le sud du Labrador, de petits tumulus funéraires de l’Archaïque maritime sont les plus anciens d’Amérique du nord (l’Anse Amour il y a 7530 ans) une centaine de sépultures à Port-au-Choix à Terre-Neuve indiquent que la société est prospère et hiérarchisée, c’est une culture de pêcheurs et chasseurs d’animaux marins dont la particularité est l’usage abondant d’ocre rouge.

cultures arctiques - Par Masae — Travail personnel based on:Grønlands forhistorie, editor. Hans Christian Gulløv, Gyldendal 2005, ISBN 87-02-01724-5National Museum of Natural History, Arctic Studies Center [1], CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1415586

forêt boréale du parc national Terra Nova Par Tango7174 — Travail personnel, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8674723

forêt boréale du parc national Terra Nova Par Tango7174 — Travail personnel, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8674723

- 12.000 ans : Toutes les côtes ne sont pas sous la glace mais une calotte glaciaire couvre la majorité des terres intérieures.

Les côtes sont sans doute visitées selon les saisons par des amérindiens quelques milliers d'années de la fin de la période glaciaire. La présence de la calotte glaciaire contrôle le climat jusqu'à il y a 7000 ans.

- De 10.000 à 7000 ans : c'est la reconquête de la végétation forestière dans l'ensemble de la région du golfe du St Laurent (épicéa, peuplier, bouleau, pin).

-4000 : la civilisation de l’ocre rouge s’éteint suite à la submersion du plateau continental.

paléo-inuits ou paléo-eskimo

- Vers -850 : arrivée des paléo-inuits qui occupent l’île pendant 700 ans. Ils sont d’origine asiatique (Sibérie) et ont émigré il y plusieurs milliers d’années en traversant le détroit de Béring et s’établissant en Amérique du nord. La culture de Dorset les supplante ainsi qu’à la même période la culture « Recent indian », qui sont probablement les ancêtres des Béothuks. Ces deux cultures occupent l’île pendant le millénaire suivant

exploration et tentative de colonisation de l'Amérique du nord par les Vikings- Par Finn Bjørklid — My own drawing, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1406517

- An 1000 : les côtes méridionales sont certainement explorées par Leif Erikson le fils d’Erik le rouge un viking islandais. Des colonies de Vikings sont créées sur la côte ouest du Groenland par Erik le rouge.

Leif Erikson découvre l'Amérique - Par Christian Krohg — Nasjonalgalleriet Oslo, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1397733

- Début du XVe siècle : les colonies Vikings du Groenland ont disparu suite au refroidissement climatique du début de l’âge glaciaire. Ils avaient tenté avant cela de coloniser Terre-Neuve (Vinland) comme le laissent penser des vestiges à L’Anse aux Meadows.

statue de Snorri Par Gbuchana sur Wikipedia anglais — Transféré de en.wikipedia à Commons., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4528720

- 1014 : naissance de Snorri, fils de Thorfinn Karlsefni et Gudrid, premier européen à naître au Vinland.

 

 

 

 

 

 

 

site de pêche des basques Par Français :  Based on a map by Gérard Galliene (Quebec), illustrating the Les Basques dans l'estuaire du Saint-Laurent by René Belanger. 1971. Les Presses de l'Université du Québec. ISBN 0-7770-0026-1, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3495721

1392 : selon les archives de St Jean de Luz, les Basques auraient découvert Terre-Neuve à la poursuite de la morue.

Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4816913

1497 : expédition de Jean Cabot pour le compte de l’Angleterre et découverte des Grands Bancs de morue de Terre-Neuve. A l’arrivée de Jean Cabot il dit qu’il y a entre 500/700 indiens. Les contacts sont amicaux mais fuyants.

1502 : des pêcheurs anglais fréquentent les Grands Bancs de Terre-Neuve.

 

1505 : Les premiers européens s’installent, les Béothuks sont alors entre 1000 et 5000 personnes.

pêche à la morue sur les Grands Bancs par navire normand 

1506 : fréquentation des Grands Bancs par les normands.

1510 : fréquentation des Grands Bancs par les pêcheurs bretons et des vaisseaux de pays ayant façade sur l’Atlantique. Les rencontres sont brèves avec les Béothuks en raison de la barrière de la langue, les témoignages des Micmacs seront les plus importants pour la connaissance de ce peuple.

1514 : la charte de l’abbaye de Beauport à Paimpol est la pièce la plus significative concernant la possible découverte de Terre-Neuve par des pêcheurs bretons.

1525 - 1630 : premières expéditions régulières de marins basques sur les côtes du Canada.

Sur les côtes, les navires apparaissent bien avant la colonisation de Colomb en Amérique du sud. Les noms de 2 lieux situés en Amérique du nord, Estotiland (actuels Labrador et Québec) et Drogeo au sud (Terre-Neuve, Nouvelle-Ecosse, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Angleterre). Drogeo a une étymologie apparentée à celle des Mik’maq.

- 1534 : première rencontre documentée des Béothuks avec Jacques Cartier, Jean Cabot en 1497 et Gaspar Corte-Real en 1501 qui ont fait mention d’amérindiens les confondant et ne faisant pas allusion à la teinture ocre rouge.

présentation d'un camp Béothuk- Par Major John Cartwright. — Historica, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4695794

Les problèmes commencent réellement avec la colonisation de la côte par les britanniques, des conflits éclatent pour la chasse et la pêche. Il y a des vols de la part des amérindiens et de l’incompréhension généralisée.

Les Béothuks en été pratiquaient la pêche et en hiver ils chassaient à l’intérieur des terres. En automne ils installaient des barrières pour diriger les caribous en migration vers les chasseurs les attendant. Ils conservaient le surplus de nourriture pour les réserves hivernales. Les maladies importées par les blancs sont responsables de la disparition de nombreux autochtones. Ces maladies les plus destructrices ont été la variole, la typhoïde et la rougeole.

- 1697 : traité de Ryswick, les anglais prennent possession de Terre-Neuve.

- XVIIe /XVIIIe siècles : des conflits très fréquents ont lieu avec les blancs. Les Béothuks sont repoussés à l’intérieur des terres, ils attaquent les britanniques pour se procurer des outils et des provisions. Les britanniques pendant leurs raids punitifs en tuent des dizaines voire des centaines. Certains sont capturés.

- 1791 : la petite Oubee est capturée par la famille Stone, ramenée en Angleterre où elle mourra loin de sa famille. Demesduit est capturée en 1819 et Shanawditihit en 1823. Les béothuks ont aussi gardé des blancs captifs.

Les Boéthuks sont rapidement décimés pour toutes ces raisons que leur a infligée la colonisation (épidémies, conflits) aucun contact n’est réussi avec les survivants et ils se retirent pour aller sans doute vivre avec leurs alliés amérindiens du Labrador.

- 1827 : le Béothuk institute est fondé mais ne parvient pas à retrouver de survivants.

- 1829 : mort de Shanawdithit qui est officiellement la dernière Béothuk de Terre-Neuve.

La tradition orale affirme que quelques Béothuks ont survécu pendant quelques années dans la région de la rivière Exploits, Twillingate et que des unions ont eu lieu avec des colons européens, des Inuits et des Mik’maq. Les enfants portaient les gènes Béothuks et d’autres ancêtres. Certaines familles de Twillingate affirment descendre de Béothuks au début du XIXe siècle.

La tradition orale Mik’maq précise que les Béothuks ne sont pas éteints et se sont mariés avec d’autres autochtones le long du continent après que les européens aient maintenu le contrôle serré des zones côtières. Milieu XVIIIe siècle : des gouverneurs de Terre-Neuve tentent d’établir mais trop tardivement des contacts amicaux aves les Béothuks. Lorsque Shanawdithit était âgée de 10 ans, il ne restait probablement que 75 Béothuks essayant de survivre. Son oncle le chef Nonosbawsut et sa famille sont assassinés par le juge John Peyton jr et son père pour obtenir une récompense prévue par le gouverneur pour la capture de Béothuks.

Peu d’artéfacts ont survécu en dehors de quelques-uns au British Museum de Londres, au Musée Royal d’Ecosse, au Musée de Terre-Neuve.

Quelques mots ont été laissés par Shanawditiht.

objets Béothuks au British museum- Par Dr Wilson (Travail personnel), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7502918

objets Béothuks au British museum- Par Dr Wilson (Travail personnel), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7502918

Mode de vie

image enterrement

Peuple côtier

C’était un peuple côtier essentiellement organisé en petites bandes dispersées dans les baies de Terre-Neuve.

Religion

Ils croyaient en un grand esprit, en la vie après la mort, dans des représentants des esprits et des concepts mythologiques représentés par des objets en bois sculpté (bâtons et figurines).

Selon leur mythe de création , les Béothuks seraient apparus lorsqu’ils auraient bondi d’une ou plusieurs flèches plantées dans le sol.

Les morts étaient enroulés dans du mâchecoui (écorce de bouleau), dans des endroits particuliers sur la côte. Les hommes étaient enterrés avec leurs armes et des objets personnels, les femmes portant leurs vêtements et avec des figurines.

Habitat

wigwam béothuk

L’été les Béothuks vivaient dans des tentes recouvertes d’écorces ou de peaux (wigwams) et l’hiver dans des maisons semi-souterraines dont les parois étaient en couches de mâchecoui soutenues par des poteaux à l’intérieur et à l’extérieur. Un trou était laissé pour la fumée de foyer. Les maisons étaient regroupées par 2 ou 3.

La nourriture séchée était entreposée sur des plateformes. L’entrée du wigwam était composée d’une peau de caribou. Les lits étaient placés dans des fosses creusées dans le sol, une pratique qui leur était propre. Les wigwams ou mamateck étaient de forme octogonale et couverts de terre comme isolant. Ils contenaient 12 à 15 personnes.

Les entrepôts avaient des toits coniques comme les wigwams ou des toits rigides, des parois isolées avec des peaux de caribou. Un foyer était aménagé au centre, un trou percé pour laisser échapper la fumée, un puits d’entreposage aménagé dans le sol, revêtus de mâchecoui. Il y avait des échafaudages pour sécher le saumon et entreposer les os de caribou conservés pour leur moelle.

Les huttes à sudation étaient aménagées dans des constructions hémisphériques couvertes de peaux. De l’eau était versée sur des pierres chaudes pour fournir de la vapeur. Les maladies étaient soignées dans la hutte à sudation avec des incantations.

Technologie

 

Ils appréciaient les technologies apportées par les blancs, sinon ils utilisaient des javelots, des haches, des couteaux, des arcs et des flèches. Pour la chasse et les conflits ils confectionnaient des pointes en pierre, silex ou os, certaines en bois. Les arcs étaient souvent en bois de frêne ou de sapin, mesuraient 1.50 mètre de long, et les flèches étaient en pin avec un empennage. Les flèches étaient transportées dans des carquois.

Des alènes en bois remplaçaient parfois les flèches.

Ils avaient pour la pêche des harpons de 3.70 m de long avec des pointes en os puis après la colonisation  ils utilisèrent des pointes en fer. Ils servaient surtout pour la chasse aux phoques.

Ils n'ont jamais utilisé d'armes à feu.

Les transports

Ils se déplaçaient souvent à pied, ou avec des raquettes et des traîneaux l'hiver.

Des carcasses d'animaux étaient conservées dans des emballages de mâchecoui et des radeaux conservés à la rivière.

Ils voyageaient dans des canots en mâchecoui de 6 mètres de long, avec une proue et une poupe pointues, muni d'une quille et d'un ballaste. Ces canots pouvaient servir aussi en haute mer.

Habits

 

Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14053

Le fait le plus marquant de leur tenue était l'utilisation d'ocre rouge pilée et mélangée avec de l'huile ou de la graisse. Ils en mettaient sur leurs cheveux, leurs vêtements, leurs armes. L'ocre rouge a permis aux européens d'identifier les Béothuks des autres peuples.

Les principaux vêtements des hommes et des femmes étaient les manteaux sans manches, de forme carrée, constitués de deux peaux de caribou cousues, parfois avec des franges et parfois avec un col. Les femmes pouvaient emporter un bébé dans le dos et les hommes pouvaient se libérer facilement les bras pour tirer à l'arc.

Ils portaient des mocassins, des manches, des pantalons, des chapeaux, des mitaines, des ceintures, des ornements de plumes parfois dans les cheveux, des ornements sculptés en os.

Ressources

Les Béothuks étaient des chasseurs, pêcheurs, cueilleurs, actifs sur la côte toute l’année.

Les oiseaux, les petits animaux étaient piégés ou chassés à l’arc.

Les plus grands animaux étaient chassés à la lance, les phoques et parfois les baleines au harpon.

Ils chassaient l’otarie, le phoque, les mammifères marins, les oiseaux. Ils allaient parfois à l’intérieur des terres pour chasser le caribou au passage des rivières mais ils ne peuvent plus le faire après la colonisation.

Les armes utilisées étaient les arcs et les flèches, les harpons, les lances.

Les mollusques, les racines, la partie intérieure de certains arbres, les œufs étaient collectés également.

La viande était bouillie ou rôtie, le feu étant réalisé en frappant des morceaux de pyrite ensemble.

Ils faisaient des expéditions jusqu’à l’île Funk où nichaient des colonies d’oiseaux marins pour rapporter des œufs qui étaient bouillis pour être conservés.

Les caribous de l’intérieur des terres étaient piégés dans des clôtures à caribous, l’hiver le long de la rivière Exploits.

Cela demandait beaucoup de main d’œuvre. La viande était fumée ou congelée et entreposée dans des contenants de mâchecoui ou déposés dans des bancs de neige ou des puits.

Société

La société était probablement patriarcale avec un grand respect pour les femmes, sans division sexuée du travail sauf pour la chasse qui était masculine. La norme était d’avoir un comportement sain et une maison bien rangée.

Les femmes étaient reconnues pour leur modestie et leur courtoisie.

Ils reconnaissaient un chef et la propriété privée (armes, aliments).

Les adultères étaient sûrement punis sévèrement ainsi que les fugitifs.

Artisanat

Le mâchecoui

 

 

image bouleau et écorce

Le mâchecoui servait à fabriquer des plats, des casseroles, des paniers, des seaux.

Cette écorce provenait du bouleau à papier (betula papyryfera), une écorce facile à relever et entrant dans la composition de nombreux objets usuels des peuples de cette région.

Des tendons d’animaux et des racines souples servaient de ficelles, de lacets.

Nonosbawsut

C'était un chef Béothuk, mort en 1819, il était le mari de Desmoduit et l'oncle de Shanawdithit. En mars 1819 une expédition punitive est organisée par un commerçant juge de paix de Terre-Neuve pour retrouver des objets volés par des Béothuks. Une prime de 50 livres était offerte ensuite doublée pour la capture d'un Béothuk. Le groupe de blancs débusqua un village dont la population s'enfuit en entendant les coups de feu sauf une femme, une enfant et quelques hommes qui restèrent en arrière et furent rattrapés par le groupe. La femme était Desmaduit et son mari était Nonosbwsut. Ils demandèrent grâce mais le groupe étant juste motivé par la capture d'un Béothuk, ils capturèrent Desmaduitn abandonnèrent l'enfant et tuèrent Nonosbwsut, désarmé quand il tenta de s'opposer à la capture de sa femme.

capture de Demasduit dessinée par Shanawdithit en 1829 Par Shanawdithit (Nancy April) — Vanished peoples : the Archaic Dorset & Beothuk people of Newfoundland, Peter Such. ISBN 0919600840, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4710853

Desmaduit

Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1377821

Desmaduit fut emmenée à St Jean de Terre-Neuve où l'on fit son portrait et où la rebaptisa Mary March car elle avait été capturée en mars. On lui apprit même quelques mots d'anglais et on tenta de retrouver d'autres membres de son peuple afin qu'elle retourne parmi eux porteuse d'offres de paix. Aucun contact de fut établi, et les tentatives de la ramener à son peuple furent sans succès. Desmaduit mourut de tuberculose en 1820. Son corps sera placé dans une hutte d'enterrement à côté de celles de son mari et de son enfant.

Il ne restait alors que 32 Béothuks.

 

 

 

 

Shanawdithit

Par William Gosse more likely Philip Henry Gosse — http://www.heritage.nf.ca, taken from A History and Ethnography of the Beothuk (1996) by Ingeborg Marshall, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4801161

La nièce de Demasduit, une jeune femme nommée Shanawdithit ou Nanct April est capturée (en avril) 1823 près du village de Twillingate par deux trappeurs. Trois ans après sa tante Desmaduit.

Elle est capturée avec deux autres femmes, une plus âgée qu'elle et une jeune fille nommée par les blancs Easter Eve âgée de 24 ans, gravement malade des poulons. Easter Eve et la femme plus âgée qui souffrait d'un vieillissement précoce meurent peu de temps après (de tuberculose probablement). Shanawdithit rester seule chez les Peyton, à moitié servante, à moitié membre de la famille. Elle était habile à la sculpture. Elle reste 5 ans chez les Peyton qui prend peu de notes de ce qu'elle raconte ou fait ce qui sera fait par des visiteurs selon les dires de Peyton. Shanawdithit est mise dans un bateau pour St Jean de Terre-Neuve où elle débarque en 1828. On la vaccine contre la variole cette maladie qui a décimé tant de peuples originaires dès les premiers contacts.

Elle loge chez William E.Cormack qui a fondé la Béothuck Institution chargée de prendre un contact pacifique avec les Béothuks. Elle est éduquée, formée et étudiée comme seule source encore vivante de ce peuple, à disposition. Comme connaissance sur ce peuple que l'on tenta de connaître mais bien trop tard, les notes ne furent jamais publiées et l'ouvrage qui était prévu non terminé ce qui fait qu'il reste peu de données sur le peuple. Une quantité d'informations fournies par la jeune femme ne sont pas exploitées et celle-ci finit par mourir de tuberculose en 1829 à l'âge de 27 ou 28 ans.

 

sources : wikipédia, encyclopédie canadienne

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Canada, #Terre-Neuve, #Béothuks

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article