Mexique : La violence ne s'arrête pas aux abus, elle se poursuit à travers les attitudes des fonctionnaires: campagne"Je ne ferme pas les yeux".
Publié le 8 Décembre 2017
Ville de México/Desinformémonos- "Parfois, la violence ne s'arrête pas aux mauvais traitements, mais se poursuit à travers l'attitude des fonctionnaires qui nient les droits dont on disposent en tant que victimes", ont dénoncé les organisateurs de la campagne" Je ne ferme pas les yeux ", qui vise à rendre la violence sexiste visible et exige des actions immédiates et" énergiques "de la part des autorités pour mettre fin aux attaques contre les femmes.
La violence contre les femmes et les filles au Mexique "est présente partout, à l'école, en ville et à la campagne, dans nos foyers et nos familles, dans nos relations comme partenaires, dans les actions et les omissions des fonctionnaires, sur le lieu de travail, dans les soins des grossesses et des accouchements", ont déclaré les créateurs de la campagne.
Ils ont rappelé que les femmes mexicaines ne sont pas seulement victimes de meurtres " pour le fait qu'elles sont des femmes ", mais aussi " soumises à la violence de façon disproportionnée ", car les statistiques indiquent que neuf femmes sur dix sont victimes d'agressions sexuelles, tandis que 4,4 millions de femmes âgées de 15 ans et plus ont subi des sévices sexuels pendant leur enfance et 41,3 pour cent des femmes de la même tranche d'âge ont subi des violences sexuelles.
Ils ont ajouté qu'au cours des cinq dernières années, 33,4 p. 100 des femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont accouché ont subi une forme quelconque de violence de la part des soignants. En outre, ils ont noté que "ce n'est pas une coïncidence" que les filles et les femmes au Mexique "soient violées si fréquemment et en toute impunité", mais que c'est "le résultat de la vie dans un pays où 40,7% des femmes demandent encore à leurs partenaires la permission de sortir pendant la journée, et c'est aussi le reflet des autorités qui blâment publiquement les femmes d'avoir disparu ou d'avoir été battues."
La campagne a été lancée par des journalistes, des artistes, les organisations Fondo Semillas, Equis Justicia para las Mujeres, le Groupe d'information sur la reproduction choisie (GIRE) et l'institut Simone de Beauvoir. Parmi les personnalités qui soutiennent l'initiative figurent Diego Luna, Olga Sánchez Cordero, Diana Bovio, Ro Velázquez, Cecilia Suárez, Carlos Puig, María José et Daniela Magún.
traduction carolita d'un article paru dans Desinformémonos le 6 décembre 2017 :