Déclaration d’appui à la lutte des forces démocratiques au Honduras face à la tentative de consolidation d’une dictature militaire

Publié le 7 Décembre 2017

LA CAMPAGNE GLOBALE EN VUE DE REVENDIQUER LA SOUVERAINETÉ DES PEUPLES, DE DÉMANTELER LE POUVOIR DES SOCIÉTÉS TRANSNATIONALES ET DE METTRE FIN À L'IMPUNITÉ, EXPRIME SON SOUTIEN À LA LUTTE DES FORCES DÉMOCRATIQUES AU HONDURAS, FACE À LA TENTATIVE DE CONSOLIDATION D'UNE DICTATURE MILITAIRE.

Déclaration

Dans la matinée qui a suivi les élections législatives du dimanche 26 novembre 2017, les résultats ont montré très clairement que Salvador Nasralla, candidat de l'Alliance contre la dictature, avait remporté les élections présidentielles avec une différence de plus de 5%, ce qui semble irréversible. Mais il y a ensuite eu de nombreuses irrégularités commises par le "Tribunal électoral du Honduras", institution largement contrôlée par le président actuel comme plusieurs autres, comme l'a dénoncé Marisa Matias, chef de la Mission d'observation de l'Union européenne, mardi 29 novembre. L'Alliance contre la dictature de Salvador Nasralla a formulé 11 revendications claires et légitimes pour garantir un minimum de transparence dans le processus d'examen. Elle a également mobilisé ses partisans pour défendre pacifiquement la victoire de l'élection présidentielle, comme il semble très clair, avec une différence de plus de 5% le matin après le vote. La principale revendication de l'Alliance est le dépouillement de 5200  bulletins de vote qui a permis à la TSE d'inverser le résultat du scrutin en quelques heures le mercredi 29 novembre, après plusieurs interruptions dans le dépouillement.

La réponse du régime de l'actuel président et candidat Juan Orlando Hernandez, impliqué dans le coup d'État militaire de 2009, a été d'établir un couvre-feu, de suspendre les droits constitutionnels et de permettre à l'armée de recourir à la violence contre les manifestants pacifiques, ce qui a entraîné la mort d'au moins 11 personnes, dont une adolescente, une femme enceinte et son bébé, et des centaines de blessés. Le TSE a finalement rendu officielle la prétendue victoire de JOH, avec une différence de 1%. On s'attend actuellement à ce que les différends d'opposition soient contestés et à ce que le climat d'instabilité s'aggrave.

Depuis 2009, année du coup d'État contre Manuel Zelaya, le Honduras est un pays capturé par les sociétés transnationales (ETN), qui ont imposé leur pouvoir sur toutes les questions de société et d'État. La fraude actuelle est la consolidation du pouvoir des ETN, représentées par Juan Orlando Hernandez, son parti et d'autres puissances associées. 

La Campagne globale pour revendiquer la souveraineté du peuple, démanteler le pouvoir des entreprises et mettre fin à l'impunité exprime sa plus vive préoccupation face à la situation au Honduras. Déjà en 2016, il manifesta son indignation face à l'assassinat de Berta Cáceres et se joignit à la mobilisation internationale de Solidarité avec le COPINH et à la demande de justice dans le cas de Berta[1].

Aujourd'hui, la Campagne condamne fermement la mise en place d'un couvre-feu et la suspension des droits constitutionnels, l'assassinat de citoyens non armés par l'armée nationale, et appelle les organisations internationales et les pays étrangers à condamner la violence et demande au gouvernement hondurien de mettre fin à toute violence et de rétablir les droits constitutionnels, y compris le droit de manifester pacifiquement, afin de soutenir l'appel à la transparence totale dans la vérification des 5200 bulletins de bureaux de vote suspects et faire pression sur l'actuel président hondurien pour qu'il accepte la décision démocratique du peuple hondurien telle qu'elle a été exprimée lors de l'élection du 26 novembre. La Campagne mondiale lance un appel urgent pour un retour rapide de la démocratie au Honduras, pour mettre fin à l'impunité et à la corruption.

La Campagne mondiale pour revendiquer la souveraineté du peuple, démanteler le pouvoir des sociétés transnationales et mettre fin à l'impunité est une coalition de plus de 200 mouvements sociaux, réseaux, organisations et communautés affectées qui résistent à la destruction générée par les sociétés transnationales de différents secteurs et continents.

Más informaciónhttps://www.stopcorporateimpunity.org

Contacto: campaign@stopcorporateimpunity.org

[1] Ver: https://www.stopcorporateimpunity.org/international-solidarity-mission-to-honduras-justice-for-berta-caceres-and-copinh/

traduction carolita d'un communiqué paru sur le site du CDHAL le 4 décembre 2017 : 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Honduras, #Dictature

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