Une tribu brésilienne défie les mineurs:"notre vie dépend de la vie de la terre et de la selva".

Publié le 10 Novembre 2017

Le peuple indigène des Wajãpis au Brésil at défié le gouvernement hostile du pays pour défendre ses droits territoriaux.

Cette tribu a publié une catégorique lettre ouverte dans laquelle ils déclarent:"Nous sommes contre l'exploitation minière parce que nous voulons défendre notre terre et notre selva. Selon nos croyances, la terre est aussi une personne."

La lettre a été rédigée en réponse à la tentative du gouvernement brésilien d'ouvrir la selva entourant le territoire tribal de l'Amazonie à l'exploitation minière à grande échelle. Cette action a provoqué une telle vague d'indignation internationale parmi les peuples autochtones et des milliers de personnes dans le monde que le Gouvernement a fini par devoir faire marche arrière.

Cependant, les Wajãpis sont toujours en état d'alerte, compte tenu de l'influence puissante de la tristement célèbre banque ruraliste brésilienne. Dans la lettre, ils déclarent qu'ils défendront leur territoire contre les intérêts miniers à tout prix.

Ils disent que l'exploitation minière ne les avantagerait pas. Ils sont préoccupés par les conflits et les maladies que l'afflux croissant d'étrangers entraîne avec eux, et par l'ouverture de leurs terres à des intérêts économiques destructeurs tels que les barrages hydroélectriques, l'élevage agricole et l'exploitation de mines d'or.

Cette petite tribu amazonienne connaît les effets dévastateurs des routes et de l'exploitation minière. Dans la seconde moitié du siècle dernier, des contacts sporadiques avec des étrangers qui chassaient les félins sauvages pour leur fourrure et avec des groupes de chercheurs d'or ont introduit des maladies mortelles, comme la rougeole, contre laquelle les wajãpis non contactés n'ont pas résisté. Beaucoup en sont morts.

En 1973, le département des affaires autochtones du gouvernement brésilien (FUNAI) a décidé de contacter les Wajãpis parce que la dictature militaire brésilienne avait l'intention de construire une route à travers leur terre et craignait qu'ils ne soient anéantis.

Au moment du contact, seulement 150 wajãpis survivaient; ils semblaient sur le point de disparaître. Cependant, ils se sont révélés extraordinairement résistants et leur population s'est maintenant rétablie à plus de 1 200 personnes.

Ils ont maintenant leurs propres organisations,  ils ont expulsé les mineurs d'or qui ont travaillé illégalement sur leurs terres et formé leurs propres agents de santé et enseignants à travailler avec les communautés.

Certains membres des tribus ont enregistré des vidéos novatrices dans lesquelles ils documentent leur campagne pour les droits territoriaux. D'autres se sont rendus à l'étranger pour obtenir une aide internationale et leurs communautés ont physiquement délimité leurs terres, ce qui a finalement été reconnu par le Gouvernement en 1996. Depuis lors, ils ont occupé toutes les régions de leur territoire pour le protéger de l'invasion.

La lettre souligne son fort sentiment de cohésion:"Nous Wajãpis avons une culture très forte, que nous voulons continuer à valoriser et transmettre aux générations futures".

Cette tribu célèbre des événements importants du calendrier naturel, comme le frai des poissons et la cueillette du miel, avec des cérémonies où toutes les générations se réunissent pour danser, au son de la flûte, et consommer du caxiri, une boisson faite à partir de manioc fermenté. Comme de nombreux peuples autochtones, leurs connaissances botaniques sont immenses et ils cultivent plus de 15 espèces de manioc sauvage et 5 espèces de maïs.

En 2008, l'UNESCO a reconnu leur art graphique, appelé "kusiwa", comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Sa technique est basée sur l'utilisation de pigments naturels obtenus à partir de plantes, comme la pâte rouge de l'achiote (roucou), avec lesquels ils dessinent des motifs complexes sur leur corps et décorent des objets tels que des paniers.

La pression nationale et internationale est essentielle pour soutenir les Wajãpis dans leur lutte permanente pour défendre leurs droits, alors qu'ils font face à des menaces croissantes contre leurs terres et aux tentatives d'un Congrès et d'un gouvernement hostiles de saper les droits des autochtones au Brésil.

Leur lettre se termine par un appel à tous ceux qui s'inquiètent de la destruction de l'Amazonie pour les soutenir. Les lecteurs peuvent agir en participant à cette campagne de survie.

traduction carolita d'un article paru sur Survival le 3 novembre 2017 : 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Wayapi, #Brésil, #pilleurs et pollueurs

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