Monde autochtone 2017 : Le Kenya
Publié le 24 Novembre 2017
Femmes Samburu- Par Sirphilipjunior — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=63227829
Michael Tiampati
Au Kénya, les communautés au cœur du mouvement autochtone sont essentiellement des pasteurs et des chasseurs-cueilleurs ainsi que quelques poches de pêcheurs et de populations reposant sur l’agriculture vivrière.
Les pasteurs constituent environ 25% de la population globale, tandis que la plus importante communauté de chasseurscueilleurs avoisine les 79.000 personnes.
Les pasteurs se situent principalement sur les terres arides et semi-arides de la portion septentrionale du pays, mais aussi, au sud, à la frontière entre le Kénya et la Tanzanie.
Parmi les chasseurs-cueilleurs, l’on trouve les Okiek, les Sengwer, les Yiaku, les Waata et Aweer (Boni).
Les pasteurs ont quant à eux entre autres pour noms les Turkana, les Rendille, les Borana, les Maasaï, les Samburu, les Iltiamus, les Somali, les Gabra, les Pokot, les Endorois.
Tous ces peuples ont en commun de faire face à une grande insécurité foncière, mais aussi à un manque patent de services sociaux, à une piètre représentation politique, à la discrimination et à l’exclusion. Leur situation semble se détériorer année après année, en raison surtout de la compétition accrue pour les ressources comprises sur leurs territoires.
Au chapitre des femmes autochtones du Kénya, elles sont confrontées à toute une palette de contraintes et de défis tant sociaux, culturels qu’économiques et politiques ; en premier lieu, par le fait même de faire nationalement partie des peuples considérés comme minoritaires et marginalisés ; et en second lieu, au travers de préjudices socioculturels subis à l’intérieur de leurs propres communautés.
Ces préjudices n’ont eu de cesse de leur nier les opportunités de diminuer leurs niveaux d’illettrisme et de pauvreté ; ils les a de plus empêchées de constituer une voix qui compte pour informer et influer - sur - la gouvernance culturelle et politique, ainsi que dans les processus et projets de développement en raison de rapports inégaux tant au plan local que national.
Le Kénya ne dispose pas de législation spécifique sur les peuples autochtones et n’a toujours pas adopté la Déclaration Universelle des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones (UNDRIP), ni ratifié la Convention 169 de l’OIT.
Le Kénya a néanmoins ratifié la Convention Internationale sur la Suppression de toutes formes de Discrimination Raciale (ICERD), la Convention sur la Suppression de la Discrimination envers les Femmes (CEDAW), ainsi que la Convention sur les Droits de l’Enfant (CRC).
De plus, le Chapitre 4 de la Constitution du Kénya contient une Déclaration de Droits d’avant-garde faisant du Droit International une composante majeure des lois du pays et garantissant la protection des minorités et des groupes marginalisés. Aux Articles 33, 34, 35 et 36, la liberté d’expression, les médias, l’accès à l’information et au droit d’association sont garantis. Toutefois, le principe de Consentement Préalable, Libre et Documenté (FPIC), n’en demeure pas moins toujours une chimère pour les peuples autochtones du Kénya.
Thèmes qui y sont abordés :
Malgré une nouvelle Constitution, il s’agit toujours d’un monde masculin pour les femmes autochtones du Kénya
L’adoption d’une nouvelle Loi Foncière Communautaire (Community Land Law)
La terre et le système des ranchs collectifs
Absence de clarification à propos des terres communautaires
Un besoin urgent de formalisation foncière
La mise en application de la Loi Foncière Communautaire
Les peuples autochtones subissent le plus gros de la désastreuse sécheresse
Extractions industrielles des ressources et les droits des peuples autochtones
Pas encore de Justice pour les peuples autochtones : Endorois, Okiek et Sengwer
Sur le blog
GITPA : Collection "Questions Autochtones"
Le rapport annuel "Monde Autochtone" présente une revue des évènements marquants de l'année sur la situation des peuples autochtones et de leurs droits. Une soixantaine de représentants autoch...
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