Chiapaneca (Chiapanèque)

Publié le 9 Novembre 2017

Beatriz Aurora

Beatriz Aurora

Esos rasgos que asoman del borde del pasamontañas
son lo aparecido de lo que se ha ido,
de lo que se ha ido son lo aparecido;
son lo aparecido que anuncia el tambor.

Pies descalzos en tierra usurpada, raíces de lluvia,
creciendo Zapatas, creciendo Zapatas
como si Emiliano volviera a luchar,
como si Emiliano volviera a luchar.

Piel de barro moldeando los gestos
de lo aún no nacido, de lo aún no nacido,
el cauce de un río, el cauce de un río
es lo aparecido que anuncia el tambor.

Pa’ verle los sueños al pasamontañas,
nieblas de misterio hay que atravesar,
pueblos de silencio hay que atravesar,
huellas de memoria hay que atravesar.

Sonrisa de elote cubriendo la pena,
de tanta carencia en la comunidad,
sonrisa de elote cubriendo la pena,
sonrisa de elote en la comunidad.

Con los marcos que encuadran y acusan
a los cinco siglos de la adversidad,
se abre lacandona, se abre lacandona,
se abre lacandona la selva ancestral.

Y se aman y aman y aman
el sol y la luna, el sol y la luna,
abrazo de fuego, caricia nupcial
y en el parto alto de aquellos surestes
la flecha destruye a la soledad.

La mirada se nos amanece
abriendo en la niebla ventana de luz,
ventana de luz a la realidad
de lo aparecido que vuelve a llamar.

Nunca oí al silencio contar tanta historia,
callarse cantando, callarse cantando
en las chirimías que anuncia el tambor,
en las chirimías que anuncia el tambor.

Esos rasgos que asoman del borde del pasamontañas
son lo aparecido de lo que se ha ido,
los ojos de tierra que nunca han dormido,
creciendo Zapatas, creciendo Zapatas,
como si Emiliano volviera a luchar,

creciendo Zapatas, creciendo Zapatas,
como si Emiliano...

..........

CHIAPANEQUE

Ces traits qui sortent du bord du passemontagne
sont l'apparence de ce qui a disparu,
ce qui est parti, c'est ce qui est sorti;
c'est le fantôme que le tambour annonce.

Des pieds déchaussés dans une terre usurpée, des racines de pluie,
Zapatas grandissant , Zapatas grandissant
comme si Emiliano recommençait à lutter,
comme si Emiliano recommençait à lutter.

Peau de boue moulant les gestes
de ce qui n'est pas encore né, de ce qui n'est pas encore né,
le lit d'une rivière, le lit d'une rivière
c'est le fantôme qu'annonce le tambour.

Pa’ voir les rêves du passe-montagne,
des brouillards de mystère qu'il faut traverser,
des villages de silence qu'il faut traverser,
des traces de mémoire qu'il faut traverser.

Sourire d'épi de maïs couvrant la peine,
tant de manque dans la communauté,
sourire d'épi de maïs couvrant la peine,
sourire d'épi de maïs dans la communauté.

Avec les marques qui encadrent et accusent
les cinq siècles de l'adversité,
s'ouvre lacandona, s'ouvre lacandona,
s'ouvre lacandona la forêt ancestrale.

Et ils aiment et aiment et aiment
le soleil et la lune, le soleil et la lune,
une accolade de feu, la caresse nuptiale
et dans le haut accouchement de ceux-là du sud-est
la flèche détruit la solitude.

Le regard qui nous fait jour
en ouvrant dans le brouillard une fenêtre de lumière,
une fenêtre de lumière à la réalité
du fantôme qui recommence à appeler.

Je n'ai jamais entendu le silence raconter tant d'histoire
se taire en chantant, se taire en chantant
dans les chalumeaux que le tambour annonce,
dans les chalumeaux que le tambour annonce.

Ces traits qui apparaissent du bord du passe-montagne
ils sont apparus de ce qui était parti,
les yeux de terre qui n'ont jamais dormi,
Zapatas grandissant, Zapatas grandissant ,
comme si Emiliano recommençait à lutter,

Zapatas grandissant, Zapatas grandissant,
comme si Emiliano...

Daniel Viglietti traduction carolita

https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=15483&lang=fr

Rédigé par caroleone

Publié dans #La poésie que j'aime, #Chanson du monde, #Le chiapas en lutte, #EZLN

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