Canada : La nation Nuu-chah-Nulth

Publié le 25 Novembre 2017

Par John Webber —  Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2077690

Peuple autochtone de la côte occidentale de la Colombie britannique au Canada connu sous le nom de Nootka.

Qui se revendique sous le nom de Nuu-chah-Nulth nom désigant 14 nations du Pacifique nord-ouest chacune guidée par un chef héréditaire ou ha'wiih et vivant sur le littoral et les eaux de la côte ouest de l'ile de Vancouver en grande partie.

Shores of Nootka sound- Curtis- Cette photo est une parfaite illustration du caractère général de la côte de l'île de Vvancouver, avec ses rochers déchiquetés, balayés par les marées, sa terre basse aux forêts épaisses et ses hautes montagnes dans le lointain.

 

Population : 8147 personnes

Le terme nookta venant d'une méprise de l'explorateur James Cook qui croyait que ce nom était utilisé par les populations rencontrées désignait leur nom.

Le nom correct de nos jours est à présent Nuu-chah-Nulth-aht = tout au long des montagnes et la mer.

Langue : nuu-chah-nulth, de la famille des langues wahaskanes

La géographie de leur territoire présente des côtes rocheuses, des plaines côtières à l'extérieur et une série d'entrées pénétrant profondément à l'intérieur des terres vallonnées. Le climat est humide, les tempêtes d'hiver sont terribles.

 

Histoire

 

K’ak’awin Petroglyphs de Hupacasath people à Sproat Lake  Par Kevstan — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6369450

La culture a peu changé depuis 5000 ans précédant le contact.

A la fin de la période préhistorique ils ont acquis le fer et d'autres métaux grâce au commerce et la récupération des naufrages.

En 1778 le capitaine Cook reste avec le peuple pendant un mois, acquiert une collection de peaux de loutres de mer que son équipage et lui revendent plus tard à des marchands chinois à grand profit. Ceci jette les bases du commerce des fourrures dans le nord-ouest. Le chef Maquinna et d'autres deviennent très riches en contrôlant ce commerce.

Grâce aux armes à feu ils s'établissent comme intermédiaires entre les blancs et les autres peuples.

Haiyahl - Nootka, 1916.Par Edward Sheriff Curtis — , Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=95393

Les peuples malgré tout à cette époque déclinent rapidement en raison des maladies de contact et de la guerre qui était devenue surtout des conflits pour le contrôle du commerce des fourrures. A la fin du siècle les chasseurs ont épuisé le stock de loutres de mer et le commerce est en déclin.

Les Nuu-chah-nulth commencent à attaquer des navires de commerce.

At Nootka- Curtis- Le canë flotte sur les eaux de la baie de Boston, où en 1803, le navire marchand Boston fut arraisonné et brûlé par les indiens Mooachaht. Tout l'équipage fut exterminé à l'exception de John Jewitt et de John Thompson qui durant trois ans furent les esclaves du chef. Le bref récit donné de Jewitt de sa captivité est l'un des meilleurs documents existants sur la vie parmi les indiens.

Le déclin de la population et la dislocation générale conduisent à la formation de nouvelles tribus et de confédérations au début du XIXe siècle. La marine britannique prend des représailles sur le peuple suite à l'attaque de ces navires de commerce.

Ils s'intègrent peu à peu sans pour autant être conquis à l'économie commerciale. Le commerce de fourrures continue avec d'autres fourrures, celles de wapitis, de cerfs, de visons, de martres, de phoques à fourrure du nord.

A la fin du XIXe siècle ils sont d'importants fournisseurs d'huile d'aiguillat commun utilisée en industrie forestière. Ils sont impliqués dans la chasse aux phoques pélagiques, chassant dans des canoës et des goélettes. Certains Nuu-chah-Nult deviennent riches à cette période et achètent leurs propres goélettes.

Quand la Colombie britannique se joint en 1871 au Canada ils deviennent une partie du système fédéral des réserves indiennes et reçoivent de petites réserves en 1880 mais n'ont pas remis de terres au gouvernement.

A cette époque les missionnaires arrivent pour mener à bien des programmes de santé et d'éducation comprenant des internats pour les enfants pour les acculturer.

Après la seconde guerre mondiale il y a une consolidation et une centralisation de la population Nuu-cha-Nulth qui suivent des tendances similaires à l'industrie de la pêche.

Le potlatch et la culture traditionnelle persistent malgré l'oppression du gouvernement.

Dans les années 1960/1970 ils se concentrent sur la promotion d'une identité positive de la tribu, il y a l'émergence d'une organisation politique du nom de Nuu-chah-Nulth pour tous les peuples Nootka et ils rebaptisent le conseil du nom de Nuu-chah-nulth conseil tribal.

Religion

 

 

costume of a woman shaman- Curtis

Leurs croyances comprennent de nombreux esprits et êtres mythologiques qui sont reconnus comme omniprésentes et que l'on peut obtenir par les quêtes spirituelles ou par les rituels. Les rituels sont pratiqués par les chefs et ont pour but d'assurer des récoltes de saumon abondantes, l'échouage de baleines mortes et d'autres ressources alimentaires. Il y a 2 cérémonies primaires d'hiver : le rituel Dancing ou Wolf et le rituel Doctoring (Nuu-Cha-nulth du centre et du sud) qui est aussi une cérémonie de guérison. Les buts des deux cérémonies est de confirmer l'ordre social.

Ceremonial bathing- Curtis-  Il s'agit ici d'une femme chaman de la tribu Clayoquot. Les ablutions rituelles des chamans s'apparentent beaucoup à celles des baleiniers et des autres chasseurs et consistent essentiellement à se tenir dans l'eau et à se frotter le corps avec des brins de ciguë afin d'ôter toute trace de terre qui offenseraient les pouvoirs surnaturels.

 

Société

On the shores at Nootka- Curtis - Deux femmes portant la couverture primitive en écorce et l'ornement nasal, avec des paniers à clams sur leur dos, se reposent en attendant que la mer se retire et découvre les bancs de coquillages.

Les groupes locaux avaient des territoires définis, la légitimité provenait d'un ancêtre légendaire particulier. La principale ligne d'héritage est le noyau du groupe et l'homme le plus haut placé du groupe local est le chef, une position héréditaire.

Des groupes locaux parfois s'unissaient pour former des tribus avec des chefs de chasse et des villages avec des cérémonies d'hiver communes. Les droits héréditaires formaient la base du rang social et régissaient la propriété et l'utilisation de tout ce qui avait de la valeur. L'héritage était patrilinéaire. Les classes sociales étaient composées des chefs, des roturiers et des esclaves. Les chefs ne travaillaient pas, dirigeaient les membres qui le soutenaient et le prenaient en charge. Il y avait des chefs secondaires proches du chef (chefs de guerre ou orateurs). Quand les biens s'accumulaient ils organisaient un potlatch pour redistribuer la richesse.

La grossesse et la naissance comportaient des rituels et des restrictions surtout lors de la naissance de jumeaux.

Les têtes des nourrissons étaient aplaties pour atteindre un idéal d'esthétique.

Les enfants étaient instruits sur les comportements corrects, la responsabilité sociale, les taches à accomplir, les connaissances rituelles et pour les familles à statut élevé, la puberté féminine était un prétexte pour faire un potlatch et comportait des rituels et la réclusion de la jeune fille.

Villages

Par Inconnu — National Oceanic and Atmospheric Administration, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1799

Les maisons étaient familiales, en cèdre, souvent situées au bord des plages. Les planches étaient amovibles et pouvaient être utilisées dans des habitations plus petites. les toits étaient à pignon ou de hangar. Des espaces familiaux individuels existaient avec chacun son propre foyer, des coffres de rangement. Les plateformes de couchage se trouvaient le long des murs. Les poteaux et poutres étaient sculptés avec des motifs héréditaires.

Ressources

 

Boarding the canoe- Curtis- Indien Hesquiat dans un costume primitif sur les rives accidentées du détroit de Cclayoquot. Les indigènes, pieds nus, se fraient sans difficulté un chemin à travers les rochers couverts de bernacles. Le canoë est équipé de tolets.

The seaweed gatherer- Curtis- Les algues du genre porphyra sont la nourriture favorite des tribus de la côte Pacifique. Les frondes vertes membraneuses sont ramassées au printemps, à marée basse, sur les rochers, puis malaxées pour former des galettes, et enfin séchées.

L'aliment de base était le saumon qui pouvait être fumé et séché mais aussi les harengs, les morues, les vivaneaux, les plies et d'autres poissons. D'autres aliments étaient importants comme les racines, les baies, les bulbes, les fougères, les coquillages, les mollusques, le varech, les concombres de mer, les oiseaux aquatiques, les mammifères marins, les phoques communes, les marsouins, les lions de mer, les loutres de mer, les baleines.

Whale ceremonial - Clayoquot- Curtis- Avant d'oser pratiquer son dangereux art, le baleinier s'impose un long et rigoureux exercice de purification rituelle afin de se rendre aimable à l'esprit baleine. Il se baigne fréquemment, frotte vigoureusement son corps avec des brins de cigüe, nage et imite les mouvements d'une baleine.

La préparation rituelle des baleiniers qui étaient toujours des chefs comprenait la baignade, la prière et la natation. Elle commençait des mois avant la saison de chasse à la baleine.

Des mammifères terrestres étaient également chassés : cerfs, wapitis, ours noirs, petits mammifères.

Les aliments étaient séchés, fumés, cuits à la vapeur dans des gosses ou grillés.

Les poissons étaient pris avec des épuisettes, des râteaux, des déversoirs, la sauvagine, des filets, des arcs et des flèches et des pièges.

Les mammifères marins étaient chassés à l'aide de massues, de harpons, de piquets cachés dans les algues, de filets.

 

Nootka method of spearing- Curtis- Le harpon utilisé pour les phoques, les marsouins et les saumons est à double pointe, de sorte que, si l'une glisse de son point d'impact, l'autre peut éventuellement se loger dans la proie.

 

Fish spearing- Clayoquot- Curtis - Ce pêcheur attrape des carrelets et d'autres poissons plats qui barbotent dans le sable. A certaines saisons, lorsque l'eau n'est pas trop trouble, on peut distinguer des objets jusqu'à une profondeur surprenante. On croit habituellement que les proues sculptées des canoës de la côte nord représentent une tête de chien, mais les indigènes nient toute ressemblance intentionnelle. L'entaille en haut de la proue est simplement conçue pour poser le manche d'une lance ou d'un harpon.

 

La chasse à la baleine comprenait un équipement avec des harpons munis de lames, 2 lignes, des flotteurs et des lances.

Il y avait 2 type de pirogues, certaines étaient munies de voiles en écorce de cèdre.

The bark gatherer Curtis-  Cces peuples continuent d'employer de grandes quantités d'écorce de cèdre jaune pour fabriquer des nattes. Autrefois, ils confectionnaient également des vêtements avec cette matière. Cette femme Hesquiat porte un volumineux paquet d'écorces sur son dos et tient dans sa main une herminette à lame d'acier de type primitif.

Hesquiat root digger- Curtis- Les femmes Nootka portaient très souvent la cape d'écorce pliée au-dessus de la tête pour protéger leur front de la courroie lorsqu'elles portaient leur fardeau. La fonction première de cette cape était de protéger de la pluie.

 

Le matériau le plus utilisé était le bois : outils, armes pour la chasse et la guerre, canots, maisons, ustensiles, coffres de rangement. Matelas et autres objets étaient confectionnés en écorce de cèdre.

Les Nuu-chah-nulth avaient le monopole commercial du coquillage dentalium, un objet très prisé par les peuples le long de la côte nord-ouest et autour. Ils fournissaient les peaux de loutre de mer et des canots. Leurs principaux partenaires commerciaux étaient les Nimpkish, les Kwakiutl et les Makah.

Ils recevaient de l'huile et des graines d'eulakane, des couvertures des Tsimshian et Chilkat, des chèvres des Tlingits, des fourrures des Salish de la côte.

 

The bear costum- Nootka- Curtis

La musique et la danse étaient importants, la musique était vocale accompagnée de crécelles et de percussions.

Les drames comprenaient des masques pour représenter les êtres surnaturels, les gens racontaient des histoires longues et complexes les soirs d'hiver.

De nos jours ils continuent la pêche commerciale, ils tirent des ressources de l'artisanat et du commerce touristique, de la récolte saisonnière de houblon dans la région du Puget sound.

Activités économiques et ressources des bandes

Les bandes sont régies par les dispositions de la loi sur les indiens et affiliées au conseil tribal Nuu-chah-Nulth.

 

Ahousaht first nation- Par David Stanley from Nanaimo, Canada — Ahousaht First Nation Village, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26419520

Première Nation Ahousaht - Formée en 1951 par des groupes Ahousaht et Kelsemaht - 25 réserves attribuées depuis 1889- 592 hectares-  1415 personnes - Economie : service de transport maritime, services de fret, camping.

Première Nation Ehattesaht - 9 réserves (1889), 136 hectares- 193 personnes - pêche, exploitation forestière, exploitation minière, aquaculture.

Jeune femme Hesquiat- Par Edward Sheriff Curtis —  Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29017

La jeune fille porte les ornements en écorce de cèdre qui sont attachas aux cheveux des vierge à la cinquième aube de leur cérémonie de puberté. Le fait que la jeune fille qui posa pour cette image était la future mère d'une enfant illégitime amusa considérablement les spectateurs indigènes et la jeune femme elle-même.

Première Nation Hesquiaht - 5 réserves (1886) 320 hectares- côte ouest du centre de l'île de Vancouver - 543 personnes- pêche.

Première Nation Kyuquot/Cheklesaht - 20 réserves (1889) 382 hectares- nord-ouest de l'île de Vancouver- 393 personnes- pêche, exploitation forestière.

Première Nation Muchatlaht - 11 réserves (1889) 92 hectares- côte nord-ouest de l'île de Vancouver- 127 personnes- sylviculture, pêche.

Première Nation Huu-ay-aht - 13 réserves (1882) 816 hectares- côte sud-ouest de l'île de Vancouver- 474 personnes-

Première Nation Hupacasaht - 5 réserves (1882) 215 hectares- près de port Alberni- 206 personnes- exploitation forestière, usine de pâte à papier.

Clayoquot girl- Par Edward Sheriff Curtis —  Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18812

Première Nation Tla-o-qui-aht ou Clayoquot - 10 réserves  (1889) 220 hectares- près du parc national pacific rim -  magasin, artisanat- 618 personnes-

Première Nation Toquaht - 7 réserves (1882) 196 hectares- côte sud-ouest de l'île de Vancouver- 115 personnes- pêche, matériaux de construction.

Première Nation Tseshaht - 8 réserves (1882) 584 hectares- 735 personnes- près de port Alberni- pêche, foresterie.

Première Nation Uchucklesaht - 2 réserves (1882) 232 hectares- 135 personnes - A l'ouest de Victoria- service de transport par l'eau.

Première Nation Ucluelet - 9 réserves (1882) 199 hectares- est de port Alberni- 538 personnes - pêche, transformation du poisson, mini restaurant, laverie automatique, salle de jeux vidéo

Première Nation Dididaht politiquement et culturellement affiliés aux Nuu-chah-nulth mais indépendants. 17 réserves (1890) 727 hectares- 481 personnes- foresterie, carrière de graviers.

Première Nation Pacheedaht - 4 réserves (1882) 174 hectares- côte sud-ouest de l'île de Vancouver- 214 personnes- camping, service de traversier.

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Source 1 + wikipedia

Ci-dessous quelques images de l'art Nu-Chah-Nulth

By Jeff Kubina - Flickr, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3424491

By Daderot - Own work, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42273585

totem house à Seattle- By Joe Mabel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16719892

By User:FA2010 - Own work, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15334046

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