Etats-Unis : Acoma Pueblo

Publié le 14 Septembre 2017

 

image Edward Curtis

Peuple autochtone des EU vivant dans l'état du Nouveau-Mexique à l'ouest d'Albuquerque, qui occupe la région depuis au moins 800 ans et qui est l'une des plus anciennes communautés permanentes aux EU avec les villages Hopis. Pour autant leurs ancêtres vivent dans la région depuis au moins 2000 ans.

Acoma pueblo est une entité tribale reconnue par le gouvernement fédéral.

La communauté ne conserve que 10% des terres d'origine qui comportaient 2 millions d'hectares, et vit au sein de la réserve indienne Acoma.

Acoma est un lieu historiques national.

En 2010 il y avait 4989 membres.

Pueblo est un mot espagnol pour désigner un village, une petite ville, il est appliqué ici aussi bien pour désigner le village que pour désigner le peuple (les peuples) qui y vivent.

Langue :  dialecte keres de l'est de la famille des langues keresanes

Autodésignantion : keresan Aa'ku = peuple du rocher blanc

By Edward S. Curtis - Public Domain, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7870204

La réserve se compose de 3 communautés principales :

Sky city (Old Acoma)

Acomita

Mc Cartys

Histoire et origine

On pense que les Pueblos descendent des cultures Anasazi et peut-être Mogollon ainsi que d'autres peuples historiques.

Ils ont appris d'eux l'architecture, l'agriculture, la poterie et la vannerie.

Dans un contexte de stabilité ils ont eu du temps à consacrer à la religion , aux arts et à l'artisanat.

Acoma pueblo est créé après la civilisation Anasazie il y a 8000 ans.

En 1539 Estevan explore la région avec l'expédition de Coronado et visite les Acomas. L'année suivant ils accueillent Hernando de Alvarado membre de la même expédition.

expéditions coronado et hernando de alarcon 1540/1542- Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=146759

En 1598 Juan de Oñate est chargé de conquérir et installer une colonie au nord du Rio Grande. La découverte de mines d'argent attire l'attention de México qui a des projets de colonisation également. L'Espagne et le Mexique ne sont pas attirés par cette région aride et d'apparente pauvreté et ils s'en prennent aux Pueblos en 1599.

Les guerriers Pueblos et 800 Acomas sont massacrés par Oñate, les prisonniers de sexe masculin de plus de 25 ans sont réduits en esclavage. Ils détruisent le village des Acoma, les survivants reconstruisent et consolident plusieurs sites agricoles.

En 1601 le Nouveau-Mexique est en proie à une sanglante répression sous le joug de l'Espagne.

santa fe en 1846 - Par http://arcweb.archives.gov ARC Identifier: 530944, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=865501

Santa Fe est construite en 1610 pour devenir la capitale de la colonie naissante.

La colonisation se fait sur l'exploitation des peuples indigènes et devient légale au Nouveau-Mexique.

 

encomienda

Le système de l'encomienda arrive dans les colonies dès le début, permettant aux colons espagnols d'avoir de l'autorité sur un groupe d'indigènes devant travailler pour eux sous une forme d'esclavage. Les colons bénéficient ainsi qu'une main d'œuvre gratuite. Ils devaient en contrepartie éduquer et christianiser les indigènes.

Au XVIe siècle les espagnols explorent le Nouveau-Mexique actuel avec de le coloniser au XVIIe siècle.

La région sera faiblement colonisée, l'immigration reste inférieure à celle du Mexique. Une économie d'élevage se met en place sous les incursions et les pillages des Comanches et des Apaches.

Les espagnols amènent avec eux des maladies inconnues par les autochtones qui sont vite décimés par la variole et la population du Nouveau-Mexique chute.

En 1629 les colonies passent dans les mains des franciscains qui instaurent la théocratie pour évangéliser les amérindiens. Les espagnols renomment les villages du nom de leurs saints, commencent à construire des églises, introduisent de nouvelles cultures comme les pêchers, les poivrons dans la région. Le franciscain Juan Ramirez fonde une mission à Acoma, San Estevan del rey et une église.

 

mission san estevan del rey - By Ansel Adams  Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15325325

Une série de catastrophes naturelles, d'épidémies s'abat sur la région en 1636/1640 et les franciscains qui se sont fait passer pour les chamanes puissants auprès des amérindiens semblent impuissants face à cela. De plus ils sont impuissants pour repousser les raids des Apaches. Des abus sexuels semblent fréquents de leur part y compris l'exploitation des travailleurs (forme d'esclavage). D'autant plus que le pâturage du bétail a semé la désolation sur les terres agricoles provoquant sécheresse, érosion et famine.

Les Pueblos reprennent alors foi en leurs rituels mais en cachette car on leur interdit et ils sont soumis à des mesures de répression quand les franciscains s'en aperçoivent.

Les révoltes des Pueblos

Une première récolte éclate en 1639 à Taos et à Jemez, franciscains et soldats sont tués.

En 1680 a lieu une seconde révolte des Pueblos qui va être très violente. Le 10 août ils massacrent des franciscains en pleine messe, volent des chevaux et du bétail dans le nord de la colonie.

L'insurrection gagne vite tout le Nouveau-Mexique.

Le 13 août Santa Fe est prise d'assaut par les Pueblos qui reçoivent l'aide des Apaches. Les espagnols battent en retraite le 20 août, les colons se réfugient à Ciudad Juarez actuel.

La domination des Pueblos est de courte durée, émiettement de la fédération Pueblo permet la reconquête du Nouveau-Mexique par les espagnols. Les Pueblos seront attaqués en 1692, leur résistance sera anéantie. Plus de 400 d'entre eux seront faits prisonniers et vendus comme esclaves aux Antilles.

En 1696 le Nouveau-Mexique est sous contrôle colonial, les Pueblos ne se révolteront plus.

Début 1700 seuls les villages de Taos, Picuris, Acoma et Isletta n'ont pas changé de place depuis l'arrivée des espagnols.

Au cours du 18e siècle s'abattent des épidémies de varioles, des raids des Apaches et des Comanches, des Utes, ils se battent encore parfois avec les espagnols contre les tribus nomades.

La religion est exercée en secret, les mariages ont lieu ainsi que des échanges réguliers entre villages hispaniques et Pueblos, une nouvelle culture mexicaine ni espagnole ni amérindienne en découle.

Les mexicains continuent d'exploiter la région et les terres, ainsi que l'eau des Pueblos, donnent plus de place aux tribus nomades qui continuent leurs raids.

Au cours du 19e siècle le processus d'acculturation s'accélère, les Pueblos s'accrochent de plus en plus à leur identité propre.

 

image

En 1880 l'arrivée du chemin de fer met fin à l'isolement géographique traditionnel des Pueblos.

Dans les années 1920 le conseil All Indian Pueblo recommence en réponse à la menace du congrès sur leurs terres, celles-ci seront confirmées en 1924.

Le BIA (bureau des affaires indiennes) amplifie le phénomène d'acculturation en forçant les enfants des Pueblos à se rendre dans des pensionnats ce qui détruit peu à peu les cultures traditionnelles.

Après la seconde guerre mondiale la gestion de l'eau devient le problème le plus important des Pueblos.

L'artisanat et le commerce deviennent des activités économiques primordiales à cette période.

Depuis la fin du 19e siècle ils font face aux attaques et aux sollicitations des anthropologues et des chercheurs sur la spiritualité amérindienne.

Governor Eusebius and Sheriff Louis of the pueblo of Acoma, New Mexico, 1886 By George Wharton James, 1858—1923 - http://digitallibrary.usc.edu/cdm/ref/collection/p15799coll65/id/16801, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30890266

Religion

Dans la cosmovision des Pueblos, religion et vie sont inséparables. Etre en harmonie avec la nature est un idéal et un mode de vie. Le soleil est le représentant du créateur, les montagnes sacrées présentes dans chaque direction cardinale, le soleil est au-dessus et en-dessous la terre ce qui domine l'équilibre du monde.

Il y a des cérémonies religieuses autour du temps ou pour favoriser les pluies.

Le pouvoir des kachinas est important, ce sont des êtres sacrés vivant dans les montagnes et dans des lieux saints, auxquelles ont organisent des danses et des chants.

Chaque village contient une ou plusieurs kivas.

Les kivas

 

 

By Beyond My Ken - Own work, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22834974

Ce sont des pièces qui sont en général de plan circulaire et semi-enterrées utilisées par les pueblos pour les rituels religieux.

Sur le sol se trouve au centre un petit trou bouché ( sipaapu) par une pièce de bois ouverte durant les rituels.

Ouvrir le sipaapu, c’est communiquer avec ceux du dessous, ceux qui sont morts ou pas nés. La kiva a un trou dans le plafond qui débouche sur le sol du village. La descente se fait par une échelle. Les murs à l’intérieur sont assimilés aux parois du monde.

Les kivas servaient aux pueblos, aux hopi,  aux zuñi, zia et taos. Ils servent encore à certains d’entre eux entre autre de chambre de cérémonie, de retraite, de lieu de réunion etc…..

By Scott Catron - originally posted to Flickr as Acoma Pueblo Sky City, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9711331

By Scott Catron - originally posted to Flickr as Acoma Pueblo Sky City, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9711331

By Edward S. Curtis - This image came from The North American Indian by Edward S. Curtis. These images were published between 1907 and 1930.The digitization of this image was done by the Northwestern University Library, sponsored by the U.S. Library of Congress. Credits: Northwestern University Library, "The North American Indian": the Photographic Images, 2001., Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29028

Organisation sociale

Le chef du village est le chef religieux ou cacique. Sa responsabilité c'est regarder le soleil et déterminer les dates des cérémonies. le capitaine de guerre est choisi à vie tout comme le chef du village. Un groupe de fonctionnaires moins puissant agit également.

Un mécanisme qui permet de maintenir la cohérence des sociétés pueblos est l'aversion pour le comportement individualiste.

Les enfants sont élevés avec douceur, et un minimum de discipline.

Les pueblos sont généralement monogames, le divorce est rare.

Il existait 20 clans matrilinéaires chez les Pueblos.

L'économie du village était basée sur le travail partagé, les produits étant partagés en parts égales.

Les Acoma avaient un système éducatif formel et traditionnel sous la direction des chefs de Kiva : on donnait aux enfants des cours sur le comportement humain, l'esprit humain, le corps humain, l'astrologie, l'éthique, la psychologie de l'enfant, l'oraison, l'histoire , la musique et la danse.

enchanted mesa- By Beyond My Ken - Own work, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22835162

 

Le village (pueblo)

 

 

By Beyond My Ken - Own work, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22847930

Le pueblo Acoma comprend 3 rangées d'habitations de 3 étages et d'appartements faisant face au sud, au-dessus d'une table (mesa) de 350 pieds de haut. Le niveau inférieur sert au stockage. Les bâtiments sont construits en adobe (terre et paille) avec des poutres sur le toit couvert de poteaux, d'herbes et de plâtre. Le toit d'un niveau est le plancher d'un autre.

Les niveaux sont interconnectés par des échelles.

Il n'y a pas de porte ni de fenêtre, l'entrée se fait à travers le toit par une échelle.

four traditionnel en adobe- By Beyond My Ken - Own work, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22835107

Des fours de cuisson se trouvent à l'extérieur des bâtiments. L'eau est obtenue par 2 citernes naturelles.

Les Acoma disposent de 7 maisons rectangulaires ou Kivas qui servent de salles de cérémonies.

La place du village est le centre spirituel du villahe (c'est ici que toutes les forces équilibrées du monde se rejoignent.)

 

Maisons actuelles

By Beyond My Ken - Own work, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22848645

 

Maisons d'autrefois- By Library of Congress''Catalog:'' http://lccn.loc.gov/2008678093, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=33430624

Les ressources

Avant la colonisation les Acoma cultivaient le maïs, les haricots, les courges, le tournesol, le tabac, élevaient des dindes.

Le mets préféré était un pain de maïs (Mut-tze-nee).

Ils chassaient les cerfs, les antilopes, les lapins, récoltaient des graines sauvages, des noix, des baies.

A partir de 1700 leur maïs bleu est leur mets de choix, ils confectionnent une pâte de maïs, des gâteaux de blé, des boulettes de maïs, du pain, une boisson avec l'écorce du pêcher.

Ils élèvent des moutons, des chèvres, des chevaux et des ânes après l'introduction de ces espèces par les espagnols.

Ils pratiquent l'irrigation avec des barrages et des terrasses.

Ils faisaient partie d'un vaste réseau de communication allant dans toutes les directions, échangeaient avec les hispanophones et les commerçants américains. Ils échangeaient des objets en coquillage et du cuivre, de la turquoise.

De nos jours

 

danseurs acoma

Leur économie actuelle provient de l'agriculture : luzerne, avoine, blé, maïs, piments, melons, courges, légumes, fruits. De l'élevage du bétail.

Ils ont des ressources en charbon, géothermie, gaz naturel, trouvent des emplois rémunérés dans les mines d'uranium, vivent du tourisme, des arts et des produits de l'artisanat.

Les poteries confectionnées par les femmes sont de très belle facture et recherchées par les touristes.

 

By Daderot - Own work, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37164290

 

By Wmpearl - Own work, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39841211

 

De fortes racines préservent une grande partie de leur culture, ils ont adapté une forme de syncrétisme religieux et depuis les années 1970 ils contrôlent les écoles ce qui permet de maintenir leur culture.

Leurs problèmes actuels sont entre autres des problèmes de santé liés à l'alcoolisme et à la consommation de drogues. Le taux de chômage est élevé depuis la fermeture des mines d'uranium et celles-ci leur ont laissé un héritage de pollution par rayonnement et des problèmes de santé ainsi que le drainage du lac de pêche tribal.

Les cérémonies religieuses sont toujours exécutées et leur religion et leur langue sont intactes.

9 clans existent, chacun s'organise selon son statut social.

sources : wikipedia, source

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Nouveau Mexique, #Peuples originaires, #Acoma pueblo

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