L'éducation indigène est "marginale et exlusive" au Mexique : Poète Nahuatl

Publié le 10 Août 2017

Ville de México | Desinformémonos. L'éducation pour la population indigène au Mexique est “marginale et exclusive”, en ajoutant que le nouveau modèle éducatif est "générique" et “ "qu'il ne s'attache pas du tout à l'héritage culturel et linguistique des millénaires du pays, a critiqué le poète náhuatl, Natalio Hernández, dans le cadre de la Journée Internationale des Peuples autochtones.

Il a remarqué qu'une partie du problème c'est qu'une relation symétrique n'a pas été créée entre l'espagnol et les langues originaires, puisque “même aujourd'hui on dit que ce sont des dialectes”. “D'une façon subliminale ils te disent : ‘ nous allons t' apprendre à parler anglais pour que tu sois heureux’ et tu penses, ‘et la langue de mon peuple qui me donne une identité, des valeurs et une conception du monde, ne me donne-t-elle pas le succès ?’ Le défi que nous avons consiste en ce qu'avec l'anglais, les langues originaires soient aussi apprises, mais à tous les élèves, pour qu'ils soient réellement bilingues ou trilingües”, a-t-il exprimé.

Hernández a indiqué que le vrai défi pour l'éducation dans les états latino-américains est d'avoir “les systèmes et les modèles éducatifs qui rendent compte de la diversité des langues et des cultures” pour rendre visible et rendre dignes l'identité indigène et ses apports.

Il a remarqué que les langues indigènes sont aussi menacées par le modèle éducatif qui répond à un schéma formatif européen et privilégie un “paradigme qui recueille la pensée occidentale, qui n'est pas mauvais, mais qui ignore tout le patrimoine artistique, linguistique et culturel des peuples originaires”.

Il a regretté qu'encore aujourd'hui les sociétés modernes perçoivent le monde indigène comme “un peu du passé, comme un lest pour le développement”, mais il a exprimé qu'il est "convaincu" de ce qu'existe une mémoire ancestrale de l'humanité “pour travailler par l'espoir”, surtout en Amérique Latine.

De sa part, le directeur du Centre d'Information des Nations Unies, Giancarlo Summa, a rappelé qu'il y a 370 millions d'indigènes dans le monde, mais que la majorité affrontent  la marginalisation et la pauvreté, en plus des menaces contre leurs territoires et la dévastation de leurs ressources naturelles, donc, avec Hernández, il a été d'accord que dans la Journée Internationale des Peuples autochtones “il n'y a pas grand chose à célébrer”.

Traduction carolita d'un article paru dans Desinformémonos le 10 août 2017 : 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #indigènes et indiens, #Mexique, #Nahua, #Les langues, #Education

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