Guatemala – Le colonel chiroy auteur matériel du massacre du 4 octobre

Publié le 19 Août 2017

Par : Lucía Ixchíu

Je me rappelle comme si c'était hier, quand j'ai écouté les audios des cris, des coups de feu et du silence qu'a laissé le massacre du 4 octobre 2012, au peuple indigène k’iche de Totonicapán auquel j'appartiens, quand 169 manifestaient au sommet de “l'Alaska“ kilomètre 169.

À peine j'ai en mémoire dans les rues de Toto avec une baguette noire. Avant ce jour il parlait toujours à ma soeur, dont la guerre ne nous avait pas atteints tout à fait.

Le solde du massacre du 4 octobre a laissé 6 personnes assassinées et plus de 40 blessés graves, 6 veuves, des petits garçons et des petites filles orphelins, en plus du tissu social d'un peuple entier brisé, ce massacre a fait partie du dessin du terrorisme de l'État du gouvernement assassin et corrompu d'Otto Pérez Molina, ils ne se sont pas consacrés à détourner l'État mais aussi à assassiner, à massacrer, à faire disparaître, à violer, à imposer des états de siège, à criminaliser et arrêter les personnes qui luttent et défendent la vie et leurs droits dans tout le pays.

L'exigence fiscale dans l'acte d'accusation a été déficiente, ce qui a laissé la porte ouverte à la défense des militaires pour qu'ils puissent demander une réduction des peines, en changeant le délit d'exécution extrajudiciaire en degré de tentative, à une désobéissance à l'autorité, lesquels ont une mesure substitutive et ils pourraient alors sortir en liberté.

La réduction a été octroyée par la juge, Carol Patricia Flores, sur laquelle a enquêté la Commission Internationale Contre l'Impunité au Guatemala (CICIG) et le Ministère public (MP) pour les délits de blanchiment d'argent, de non-éxécution de devoirs et enrichissement illicite.

Les crimes actuels ont une mesure de substitution et ils peuvent sortir en liberté.Les 10 militaires assassins ont droit à une mesure substitutive, ils ont le droit de voir leur famille et à jouir des privilèges pour être des militaires et pour obéir à leurs supérieurs pour avoir massacré le peuple indigène de Totonicapán.

Marcos Chun Sacul, Felipe Chub Choc, Dimas García, Abner Enrique Cruz Pérez, Abraham Gua Cojoc, Ana Rosa Cervantes, Manuel Lima Vásquez, Edin Adolfo Agustín, tous sous le commandement du colonel Juan Chiroy Sal, ont tiré à courte portée  contre les innocents civils qui étaient désarmés.

Le 1er août 2017 est sortie, publié dans un média numérique une note où Juan Chiroy demande  justice pour l'injustice de son cas et il se place comme une victime.

Nous demandons la justice pour le massacre du 4 octobre 2012 au sommet de “l'Alaska“ kilomètre 169. Le colonel Juan Chiroy Sal ne fait partie d' aucune victime, il est l'assassin de 6 paysans indigènes innocents qui manifestaient pour leurs droits.

Rafael Batz et Santos Nicolás Menchú, de Pasajoc; Jésus Baltazar Caxaj Puac, Francisco Ordoñez, José Eusebio Puac Ordoñez, du canton Chipuac; et Arturo Félix Sapón Yax, de Panquix qui sont toujours dans notre mémoire et leur lutte a été semée sur une terre fertile.

Nous ne recommencerons pas à voir nos frères massacrés, le peuple n'est plus et ne sera plus jamais le même.

Traduction carolita d'un communiqué paru dans Prensa comunitaria du 17 août 2017 : 

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