Guatemala : Journée des peuples indigènes ET la prison politique d'Abelino Chub Caal

Publié le 16 Août 2017

Par : Lucía Ixchíu

Aujourd'hui la Journée Internationale des Peuples autochtones est commémorée dans des parties distinctes du monde, comme une date importante pour rendre digne la lutte des peuples pour qu'ils soient respectés dans leur diversité, conception du monde, etc.

Le Guatemala est un pays où plus de 60 % sont indigènes bien que les statistiques officielles le nient, de même c'est l'un des pays les plus inégaux du monde selon la Banque mondiale.

Les peuples autochtones dans ce pays vivent quotidiennement une lutte acharnée pour la revendication de leurs droits, malgré les milliers d'efforts pour les massacrer pendant la guerre et pour les faire disparaître avec le génocide, ils vivent sur le pied de la lutte.

Les peuples, les communautés et les personnes individuelles n'arrêtent pas d'être poursuivis et criminalisés pour défendre leurs droits, pendant la guerre au Guatemala où fut utilisée la disparition forcée comme une stratégie de terreur de l'État pour démobiliser la population; maintenant comme un échantillon de l'évolution et de la perfection de cette stratégie, s'utilise le droit pénal de criminaliser et celui de la prison politique comme figure d'un châtiment exemplaire, pour ainsi disloquer les efforts collectifs communautaires du travail en défense de leurs droits.

Abelino Chub Caal est un professeur indigène q´eqchi´ qui vit à El Estor et travaille dans les communautés proches de la vallée du Polochic et a été impliqué dans le procès pour obtenir l'accès à la terre des communautés déplacées de Polochic pendant l'année 2011. Pour réaliser ce travail, depuis quelques années il a été diffamé et disqualifié.

La dernière année lui et sa famille ont été menacés de mort et assiégés jusqu'à ce qu'il fût arrêté le 4 février dernier, il accomplit aujourd'hui le 9 août et cela coïncide avec le Jour International des Peuples autochtones, 186 jours de prison politique et arbitraire.

Il est lamentable que le système pénal se propose d'être un chasseur des défenseurs des droits de l'homme, des autorités indigènes, des hommes et des femmes qui luttent pour des demandes collectives à la recherche d'une vie digne. Il est plus que vérifié que plusieurs de ces procès sont montés par des témoins et des fausses preuves, tel est le cas des 7 autorités de Huehuetenango qui sont depuis presque 2 ans détenus arbitrairement et illégalement.

Pendant la Journée des Peuples autochtones, tandis que beaucoup d'organisations commémorent, dans les prisons d'Amérique latine et dans le monde, beaucoup d'hommes et de femmes indigènes restent dans la prison dans l'attente d'un procès ou des condamnations qu'ils paient pour des délits et des procès inventés.

traduction carolita d'un communiqué paru dans km169  prensa comunitaria.org le 9 août 2017 : 

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