Plume d’interrogation trempée dans l’encrier de l’inconséquence

Publié le 31 Juillet 2017

C’était ainsi
D’acier et de feu
L’homme était constitué
D’esprit de conquête
De soif et de faim
Ailes jamais recourbées par la justesse des propos
Mains
Jamais refroidies par les échardes
Enfoncées dans des paumes
Avides
Cruelles
Ignorantes de la
Pérennité
De l’antériorité
De la patience attitude prise par le minéral
Pour constituer
Ce qui
Sous ses pas
Vibrait :
Petite vie de pierre
Cœur au sang cristallin
Utérus rempli de vœux
La terre-mère était la précieuse
Donatrice
D’un bien qu’elle savait perdu d’avance

Mais les oiseaux ?
Que vont devenir
Les oiseaux ?
Et les félins ?
Que vont devenir
Les tigres et leurs cousins ?
Et les grands singes et les petites bêtes sans poil
Et les lémuriens aux fourrures de peluche
Et toutes ces petites vies
Ces petites vies de végétaux de mousses,
Ce qui vit ce qui tremble ce qui vibre
Ce qui fait plaisir à voir à vivre à séjourner
Ici-bas ?

Le profit de certains
Compte plus que la vie
La pachamama attendra
Cette si patiente
Qui avait pris son temps pour former
Pour pousser faire pousser croître et puis
Croire
Elle avait toute l’éternité devant elle
Elle voulait faire les choses
Bien
Que ce soit propre
Beau
Varié
Diversifié
Que des poils à gratter se trouvent là
C’était normal
Volcans, serpents, ronces et autres tremblements séniles de la ceinture terrestre
La pachamama avait tout prévu
Tout
Sauf l’intrus :
Celui qui, pire que le poil à gratter du volcan
S’approprie tue et pille
S’approprie tue et pille
Je le répète parce que c’est un slogan
Répété par la terre-mère
Dans son sous-sol sacré
Elle récite des vers
Elle rumine sa colère de mère
Ni tremblement ni volcan ni el Niño
Ne fera cesser l’affront qu’on lui a fait
A elle et à son utérus garni de pierres précieuses
Non,
L’homme cet idiot
Celui qui se croit au-dessus de tout
Se sabordera de lui-même
La peste est dans le fruit
Elle prendra le temps qu’il faut
Et qui sait
Si la belle odyssée de la terre
Laissera un survivant ?

Carole Radureau (30/07/2017)

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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A
Il n'y aurait qu'une solution: la disparition de l'animal humain de la planète. Car l'homme a besoin de la planète mais la planète n'a pas besoin de l'homme. Les déprédations irréversibles que nous causons sont le vrai scandale qui devrait être notre premier sujet de préoccupation et de combat. Tout le reste est secondaire. Merci Caro pour ce poème talentueux et convainquant :)
C
C'est préoccupant d'autant plus que chaque état se dotant de gouvernements libéraux ou même bruns, l'espoir s'éloigne chaque jour davantage de voir une sensible amélioration de l'environnement. Je crois que la politique, c'est cela essentiellement à l'heure actuelle qui doit la préoccuper et non les profits et les guerres pour les ressources (pour continuer encore et encore de polluer)