Danielle Casanova
Publié le 9 Mai 2017
Par Inconnu — http://www.tousbanditsdhonneur.fr/sites/default/files/field/image/photo%20Les%20amis%20de%20Danielle.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50327624
Le 9 mai 1943 meurt du typhus en déportation la résistante communiste corse Danielle Casanova. J'ai recherché une version de la très belle chanson que lui a dédiée Antoine Ciosi, mais impossible, aussi, je vous envoie vers Jean Ferrat
Musée Grévin (extrait)
J’écris dans un pays dévasté par la peste
Qui semble un cauchemar attardé de Goya
Où les chiens n’ont d’espoir que la manne céleste
Et des squelettes blancs cultivent le soya
J’écris dans ce pays où l’on parque les hommes
Dans l’ordure et la soif le silence et la faim
Où la mère se voit arracher son fils comme
Si Hérode régnait quand Laval est dauphin
Moi, si je veux parler, c’est afin que la haine
Ait le tambour des sons pour scander ses leçons
Aux confins de Pologne, existe une géhenne
Dont le nom siffle et souffle une affreuse chanson.
Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes !
Ici l’on vit, ici l’on meurt à petit feu.
On appelle cela l’extermination lente.
Une part de nos cœurs y périt peu à peu
Limites de la faim, limites de la force :
Ni le Christ n’a connu ce terrible chemin
Ni cet interminable et déchirant divorce
De l’âme humaine avec l’univers inhumain..
Puisque je ne pourrais ici tous les redire
Ces cent noms, doux aux fils, aux frères, aux maris,
C’est vous que je salue, en disant en cette heure la pire,
Marie-Claude, en disant : Je vous salue Marie.
A celle qui partit dans la nuit la première,
Comme à la Liberté monte le premier cri,
Marie-Louise Fleury, rendue à la lumière,
Au-delà du tombeau : je vous salue Marie…
Les mots sont nuls et peu touchants.
Maïté et Danielle… Y puis-je croire ?
Comment achever cette histoire ?
Qui coupe le cœur et le chant
Je vous salue Marie de France aux cents visages
Et celles parmi vous qui portent à jamais
La gloire inexpiable aux assassins d'otages
Seulement de survivre à ceux qu'elles aimaient .
ARAGON