"Prison pour les responsables" clame le peuple guatémaltèque pour les 33 jeunes filles mortes. Le président confirme qu'elles étaient enfermées à clé

Publié le 13 Mars 2017

Desinformémonos. Au Guatemala, ce sont déjà 39 filles mortes dans l'incendie du Foyer Sûr Vierge de l'Asunción et l'indignation dans la population va en augmentant , elle est sortie dans les rues pour protester et pour exiger la prison pour les responsables et le renvoi de tous ces fonctionnaires responsables de prendre soin de l'enfance guatémaltèque. Pendant ce temps, le président Jimmy Morales, dans un entretien avec la chaîne CNN a confirmé que les filles “étaient enfermées sous clef”.

Le journal Prensa Libre a écrit dans son éditorial “Émouvantes ont été les scènes observées depuis jeudi pendant la nuit en face du Palais National de la Culture et de la Maison Présidentielle, où des centaines de Guatémaltèques sont arrivés pour manifester leur rejet, pour critiquer l'attitude gouvernementale et pour exiger des investigations exhaustives sur les causes de la tragédie arrivée dans le Foyer Vierge de l'Asunción et le châtiment pour les responsables. Ce sont les premières protestations massives devant un événement lamentable dans lequel tout pointe une irresponsabilité généralisée gouvernementale, et il est encourageant d'entendre la clameur populaire en demande de justice, ce qui peut être un autre pas important pour réduire la culture répandue de l'impunité, mais aussi pour ébranler l'indolence dans l'appareil public”.

Indignés par le nombre croissant de filles du Foyer Sûr la Vierge de l'Asunción mortes, qui s'est élevé à 39, des enfants, des jeunes, des adultes, des personnes âgées guatémaltèques sont sorties pour protester et pour exiger que la justice punisse les responsables de la tragédie. Concentrés en face du Palais National de la Culture et de la Maison présidentielle, la population guatémaltèque a formé un chemin avec des bougies et elle a placé des manuscrits de protestation, des noms de victimes et des offrandes florales.

Des enfants, des jeunes, des adultes et des personnes âgées, des étudiants d'université, des travailleurs et des organisations sociales de la même façon, ont élevé leur voix et ils ont lancé des consignes directes au président Jimmy Morales, en exigeant le renvoi de leurs postes tous les responsables du foyer de l'enfance guatémaltèque. La consigne a été la même : prison pour tous les responsables.

Le nombre de filles décédées dans l'incendie du Foyer Sûr la Vierge de l'Asunción est arrivé déjà à 39 l'après-midi du 11 mars. L'Hôpital Roosvelt a informé que des 22 petites filles qui sont entrées en même temps , cinq sont déjà sorties, neuf sont mortes, trois sont internées en état de gravité et quatre sont stables. Dans l'Hôpital San Juan de Dios il y a sept petites filles qui sont soignées, l'une d'elles est déjà morte. Ainsi ce sont 10 filles en état critique dans les deux hôpitaux.

La mobilisation des citoyens augmente. Depuis  jeudi, les messages de critique directe au président Morales, au Ministère public général de la nation et au Secrétariat de Bien-être social ressortent au milieu de la protestation, lesquelles assurent qu'ils continueront jusqu'à ce que l'État soit fonctionnel et garantisse la vie des Guatémaltèques.

“Elles ne méritaient pas de mourir ainsi” pouvait être lu sur l'une des affiches qu'un adolescent portait. Certains des assistants, clairs dans leurs demandes, justifiaient leur indignation dans l'inefficacité du système malgré que dès 2015 l'alerte avait été donnée sur la situation de l'enfance dans le Foyer Sûr Vierge de l'Asuncion.

Foyer Sûr : Les défuntes fuyaient la violence et la précarité

“Comment ne se sont-ils pas rendu compte pour pouvoir les sauver à temps si la fumée a été vue instantanément ?”, a dit dans la morgue, l'oncle de l'une des mineure de 15 ans originaire du département oriental de Jutiapa, dont le corps a été identifié par des tests ADN. L'information sur ce qui arrivait dans ce centre d'accueil pour les adolescents, qui dépend du gouvernement, arrive au compte-gouttes et c'est brutal. Les mères et les parents des victimes qui leur disent au revoir se souviennent avec douleur et désespoir. 


Elle voulait aider sa grand-mère

Madelyn Hernández Hernández,âgée de 13 ans, était une petite fille qui aimait les plaisanteries, très sociable. Mais, avant tout, sa priorité c'était d'étudier et de travailler pour aider sa grand-mère, qui était comme une mère pour elle, puisqu'elle l'a élevée dès l'âge de 4 ans avec sa soeur.

Maria Antonia García, de 72 ans, grand-mère de Madelyn a dit, tandis qu'elle caressait une photographie de sa petite -fille, que c'est elle qui s'est livrée au foyer. “Ce n'est pas un chien qui a perdu la vie; c'est une petite fille. Mais si également un chien est pleuré, maintenant pour une petite fille imaginez le sentiment. J'exige la justice”, s'est exclamée Maria García, grand-mère de Madelyn, décédée dans l'incendie. Elle a ajouté que sa petite - fille lui a raconté, lors de la dernière visite qu'elle lui a faite que dans le foyer on leur donnait de la nourriture avec des vers et qu'on les frappaient.

Rosa Julia a été internée par sa mère pour “la protéger” de la violence.

Rosa Julia Espino Tobar, âgée de 16 ans, a toujours rêvé d'être secrétaire, pour aider sa mère, Rosa Maria Tobar. “La dernière fois que nous avons parlé elle m'a dit : Mamita, je veux être une grande secrétaire et t'aider pour que nous nous en sortions. Je lui ai répondu : N'aie pas de peine, je ne suis pas si vieille”,  a raconté Tobar, tandis qu'elle s'accrochait au cercueil en soie blanche. Elle a aussi expliqué qu'il y a cinq mois elle a demandé au Ministère public général de la Nation (PGN) qu'ils l'internent pour la protéger à cause de l'insécurité qui est vécue dans le pays. La décision a été prise parce qu'elle a dû être emmenée à l'Hôpital San Juan de Dios car elle était diabétique et tombée dans le coma : "Ils abusaient de mon bébé. La PGN a emporté une petite fille pleine d'illusions qui voulait être quelque chose dans la vie. Maintenant ils me remettent un cadavre carbonisé. Ils me l'ont arrachée”  dit Rosa au milieu des larmes.

Des soeurs "rebelles" ont été remises par leur mère

L'incertitude et la tristesse étaient les sentiments que vivaient hier la famille de Grindy Yasmín et Gilma Sucely Carías López, âgées de 14 et 15 ans, les soeurs qui étaient à l'intérieur de l'hébergement. Seul le corps de Yasmín a été remis, tandis que celui de Gilma n'avait pas encore été identifié jusqu'à hier.

Les restes de Yasmín ont été veillés hier dans un logement humble qui se trouve dans le Quartier Latin, dans le chevet départemental de Jutiapa. Accablée par la culpabilité et la douleur, Maria Odilia López, 45 ans et mère des mineures, a raconté que c'était la troisième fois que ses filles étaient internées dans le Foyer Sûr Vierge de l'Asunción. “C'était la troisième fois qu'elles rentraient dans ce centre. Je ne pouvais rien faire avec celles-ci, parce qu'elles étaient très rebelles, et c'est pourquoi j'ai cherchéde l'aide. Cette culpabilité me tue et m'attriste”, a commenté López.

La mère a admis que dans les trois occasions dans lesquelles ses filles sont restées internées jamais elle n'est allée les visiter. “Je ne suis jamais allée les voir parce qu'elles restaient seulement un mois enfermées, mais cette fois ils m'avaient dit qu'ils n'allaient pas me les rendre”, a-t-elle exprimé.

Son papa l'a violée

Yarisa Pelicó Orellana, âgée de 17 ans, était originaire du quartier Los Cerines, Zacapa. La jeune fille avait été violée par son père quand elle avait 9 ans, raison pour laquelle il a été arrêté et il a accomplit une condamnation dans la prison de Los Jocotes,  Zacapa.

Luis Pelicó, oncle de la jeune fille, a raconté que Yarisa souffrait d'une addiction à la drogue et que pour des problèmes familaux elle s'était échappée de sa maison. Ses parents ont porté plainte au Ministère public général de la Nation. Quelques jours après la jeune fille est apparue dans le Zacapa et elle a été emmenée dans le dit foyer par ordre du tribunal. “C'était une jeune fille active, qui étudiait au collège Cristo Rey, Zacapa. Là elle suivait une classe de troisième basique. C'était une personne joyeuse et participative”, a exprimé une amie.

La mère de Yarisa a émigré aux États-Unis depuis qu'elle était petite fille et elle était présente quand son père l'a outragée. De suite, Maria Rosario Orellana Alonzo, la grand-mère paternelle de la mineure, s'est chargée de sa surveillance, mais la famille indique que les mauvaises fréquentations de Yarisa l'ont amenée à tomber dans la toxicomanie.

De San Pablo, Zacapa, il y a aussi une autre défunte plus jeune dans le même incident du Foyer Sûr. Elle a été identifiée comme Maria Torres. “Nous savons qu'elles avaient des problèmes de comportement, mais cependant ces jeunes filles ne méritaient pas de tels mauvais traitements. Comment quelqu'un peu aller mieux s'il reçoit la violence où il est supposé pouvoir recevoir de l'amour ? Nous demandons la justice devant cela”,  a précisé la grand-mère.

“Cette année elle allait étudier”

Yosselin Marisela García Flores, âgée de 16 ans, ne pourra pas étudier, puisque c'était l'une des mineures qui est morte dans l'incendie. Maria Elena García Flores a indiqué que sa fille n'avait pas été admise à l'école puisqu'elle n'avait pas d'acte de naissance, mais cette année elle avait obtenu la documentation pour étudier avec la maturité.

“Les jeunes filles étaient enfermées à clef, confirme le président Jimmy Morales

Les filles du Foyer Sûr étaient dans une pièce sous clef depuis la nuit de mardi, a reconnu le président Jimmy Morales, pour “éviter une tragédie comme celle que nous vivons, qui a déjà été vécue” qui est celle que des mineurs en conflit avec la loi agressent d'autres filles et adolescents.

Dans un entretien avec le journaliste Fernando del Rincón sur CNN, Morales a mis en évidence son malaise avec l'événement donc le journaliste a dû insister pour avoir les réponses à ce qu'il demandait.

Le gouvernant a maintenu la mine renfrognée dans l'entretien du journaliste de CNN, Fernando del Rincón, qui a été interrompu en quelques occasions parce que le mandataire disait qu'il n'entendait pas bien son interlocuteur. “On a demandé aux personnes de maintenir les filles séparées parce que plusieurs de celles-ci plus jeunes étaient en conflit avec la loi, un type de caractère violent,  et rien n'avait prévu qu'il arrive une tragédie comme celle-ci . La détention des mineurs dans un lieu spécifique a été prise sous les mesures de sécurité nécessaires, y compris la clef”, reconnu Morales.

A la question du journaliste sur le fonctionnement du système guatémaltèque de protection de l'enfance, alors qu'il existe des plaintes d'exploitation sexuelle, d'abus de mineurs et de maltraitance d'enfants, Morales a répondu que c'est le système dont dispose le pays et qu'il faut le réformer.

Le gouvernant a attribué l'origine de ce problème à une “décomposition de la société, où la famille n'a pas joué le rôle qui lui correspond ”, par lequel il y a six mille enfants sous la protection de l'état, et que les efforts sont faits pour leur trouver des foyers de remplacement.

Traduction carolita d'un article paru dans Desinformémonos le 11 mars 2017 : 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Droits des femmes, #Guatemala

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