La pyramide de l’inventaire*

Publié le 4 Mars 2017

…….Les pyramides…….


Je n’oublie pas
Le sang la sueur les larmes
Les trahisons les fusions les corruptions
Les démissions les abandons
La semence de désespoir
Les portes qui se ferment
Les mains tendues restant vides
Je n’oublie pas les massacres
Les va-t-en-guerre
Les misères de la grande plantation de l’occident
Qui dépouillent l’immense plantation du sud
Comme elles sont tristes nos graines
Comme elles semblent sans issues les routes traversées
La haine a le vent en poupe
La haine avance de tous les côtés
Poussée par l’objectif de pouvoir
En elle se retrouve chaque pensée qui veut gagner au détriment des autres
La haine pousse sur les tas de fumier abandonnés
Et les deux pattes dans sa merde le coq(u) pourra hurler son angélus maudit
Personne pour le détrôner……

J’empilerais sur ton siège de velours et d’espérance
Des monceaux de pierres précieuses à mes yeux
De petits cailloux simples, gentils et
Doux
Qui sont ceux qui pavent les rues de nos vies
J’empilerais dans ta pyramide de rhodonite
Mes attentes mes joies
Oubliant mes peines
Tout ce que je souhaite qu’une vie construise
Pour le meilleur oubliant le pire.

Qu’elle est belle notre planète !
Quelle générosité en son sein !
Sur le feu de ses origines se bâtissent des mondes de beauté
Que l’homme
Dans sa cupidité
Détruit sans façon
Comme elle est puissante notre planète !
Comme elle est patiente aussi :
Observant chaque jour les dégâts
Voyant les fourmis sur sa peau qui se disputent ses morceaux
Faisant rarement l’arbitrage.

Cette construction qui a pris des ères
Cette lente ébauche pour dessiner les merveilles
Cette patiente montée sur les sommets de la perfection
Cette pyramide de la diversité doucement et passionnément ébauchée
Elle n’était pas prête à recevoir cette vie-ci
Cette intrusion-ci
Cette destruction-ci
Cette horrible équation !
Redonnez à nos enfants le cri du vent
Celui de l’albatros
Les hululements des chouettes
Les hurlements des loups près des maisons
La chorale des conures patagoniques qui survolent le rio Mapocho
Redonnez aux fruits de nos entrailles
Ce qui mérite d’être vécu :
Le parfum des fleurs
Des champs délicatement bourdonnants dans lesquels
Colètes, bourdons, mégachiles, osmia et abeilles sociales sont des millions
Redonnez à nos têtes blondes des jardins dans lesquels les mauvaises herbes sont bénies
Et où les monocultures ne sont plus qu’un triste souvenir.

Donnez du pain non chimique
Du vin sans pesticide
De l’eau claire et pure coulant sans soucis dans les rus libérés de leurs destinées
Redonnez un air pur non distillé
Oubliant la perspective de masques pour respirer les produits de notre mère la terre
Oubliez les corruptions les ignobles attitudes des puissants
Qui n’ont pour toute passion que la leur
Leur fructification personnelle sur le dos de la société.

Il est urgent que les générations futures prennent les choses en main
Avec un grand stop aux pillages et aux destructions
Sur notre planète les ressources existent et la répartition égale et juste :
Elle est pour quand ?
De reculade en reculade
De faux espoirs en faux espoirs
Se perd le temps précieux de la pachamama de l’aigle des passériformes et des pollinisateurs
L’ours blanc et les lémuriens les tigres seront des images à gagner sur les bancs des écoliers
Et dans nos yeux les larmes seront sèches
Car l’eau précieuse
Ne saura plus couler.

Il n’y a pas d’homme providentiel
Il y a des milliards d’hommes concernés et conscients
Il n’y a pas de partis providentiels
Il n’y a que des marionnettes louées par les services des pilleurs de ce monde
Il n’y a pas de morale chez les politiques
Il y a de l’immoralité
Il faut croire en la résistance et en l’union des énergies communes
Il faut croire en le peuple et en son potentiel à se battre
Il faut croire en l’homme qui porte des valeurs humaines
Laissant de côté les sentiers putrides qui ne portent que des pas de morts
Destinés à assouvir des rancœurs
Destinés à alimenter des peurs
Destinés à mettre dans la marmite du fascisme tous les ingrédients possibles
Pour le grand pot-au-feu de la grande boucherie.

Avec un coquelicot un bleuet et une pensée
Une encre-miel de châtaignier
Écrivons le message d’humanité
La poésie est un voile de paix
Étendant sur le monde son message
La poésie est un havre de paix
Dans lequel chaque canoë de pureté à sa place
Ramons dans le sens de la terre
Épuisons les haines en cessant de les alimenter
Portons haute notre flamme sans perdre de temps précieux
Il est l’heure de mettre en avant la nécessaire élue de nos destinées :
La terre est notre mère
Nous devons écouter son propos et son message
Sage mère qui tremble pour ses fruits
Elle a dessiné dans le lit des nuages
Le portulan de son programme
Et nul éditeur ne pourra l’éditer
Nulle urne ne pourra le recevoir
Distillé dans les pluies dans les larmes et dans les rios
Le programme de la terre
Indélébile et profond
Est en chacun de nous :
Un fruit à goûter en savourant le suc de son message.

Carole Radureau (04/03/2017)

Par Rob Lavinsky, iRocks.com – CC-BY-SA-3.0, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10461566

Perle de rhodonite

Déjà présentée dans le poème  Fleur de cristal, dis-moi quel est ton nom ?

Je rattache ce poème au communiqué zapatiste ci-dessous car les deux sont liés dans les mêmes attentes, espérances et désirs de lutte : 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #La pierre

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