Le parlement vote les pleins pouvoirs à la police

Publié le 17 Février 2017

"Nous sommes en février 2017, le fascisme arrive en France, et vous êtes toujours sous un gouvernement de gauche. "

 

 

C'est dans un parlement vide à 90% que vient d'être votée une des lois les plus importantes du quinquennat. Alors qu'à Bobigny, Barbès, Nantes et ailleurs, la police réprime avec une extrême violence des manifestants révoltés par le viol de Théo, une trentaine de députés – sur 577 – ont adopté la « loi de sécurité publique ». Dans une indifférence quasi-générale. 

Cette loi offre à la police, la gendarmerie et même aux polices municipales une très large autorisation de tirer, modifiant considérablement la doctrine policière en France. Elle vient satisfaire les revendications des manifestations nocturnes, armées et autonomes de dizaines de policiers cagoulés à l'automne dernier, qui réclamaient le permis de tuer.

En résumé, les policiers pourront ouvrir le feu : 

- Lorsqu'ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils occupent; 
- Lorsqu'une personne cherche à échapper à leur garde, qu'ils ne peuvent l'arrêter autrement et qu'elle présente une menace; 
- Lorsqu'ils ne peuvent arrêter autrement un véhicule présentant une menace; 
- Dans le but d'empêcher un "périple meurtrier".

Revenons sur le premier point : « lorsqu'ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils occupent ». La police française est donc autorisée à tirer à balle réelle autrement que pour se défendre, mais par exemple pour protéger une zone où elle se trouve. On imagine d'avance une permission de tirer sur des ZAD, dans des quartiers populaires, ou même en manifestation, lorsque des protestataires s'approcheraient de bâtiments officiels gardés par des policiers. Cette décomplexion progressive des tirs à balles réelles en direction de civils est mise en œuvre depuis 20 ans par la multiplication de tirs de balles en caoutchouc, puis par la dotation d'armes de guerre depuis l'instauration de l'état d'urgence. Armes utilisées cet été face à des émeutiers à Beaumont-sur-Oise après la mort d'Adama Traroré, ou tout récemment à Aulnay-sous-Bois pour « des tirs de sommations ». 

Cette loi prévoit également de durcir encore plus les peines pour « outrage », déjà utilisés massivement par les policiers à l'encontre de manifestants où dans les quartiers, lors de contrôles. La simple parole d'un agent assermenté pourra faire condamner à de lourdes peines de prison ferme tout ceux qui auront eu une apparence ou un comportement déviants. 

Enfin, les agents de police et de gendarmerie auront désormais le droit d’anonymiser leurs actes de procédures, ce qui va forcément favoriser les faux témoignages et affaiblir la nécessaire contradiction judiciaire entre accusateurs et accusés, au détriment de ces derniers. Par exemple le témoignage anonyme du policier qui a envoyé en prison Antonin en mai dernier, accusé sans autre preuve que les seules déclarations d'un agent infiltré dans le cortège,après l'incendie d'un véhicule depolice. 

Sur la trentaine de députés ayant approuvé le texte, 25 appartiennent au groupe socialiste. Avis aux masochistes qui s'apprêtent à continuer à voter pour le parti du 49.3, de l'état d'urgence et de la Loi Travail. 

Localement, le député écologiste nantais François De Rugy a voté cette « loi de sécurité publique ». 

Nous sommes en février 2017, le fascisme arrive en France, et vous êtes toujours sous un gouvernement de gauche. 

La liste des députés qui viennent de voter l'autorisation de tirer sur la foule : http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/%28legislature%29/14/%28num%29/1377

 

Source Nantes révoltée via Yannis Youlountas sur fb

Tous les ingrédients du fascisme sont là et offerts sur un plateau par un parti qui s'est évertué à nous servir sa soupe sécuritaire.

On avance d'un grand pas sur la piste des paramilitaires et de leurs actes ignobles, le viol de Théo en est une réalité et comme un écho que ceux qui suivent tant soit peu les événements se déroulant dans des pays comme la Colombie, le Mexique, le Honduras, le Guatemala ou le Chili peuvent reconnaître.

 

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M
Hélas, ce n'est PAS un gouvernement de gauche ... Malgré ce que les "socialistes" ont essayé de faire croire,.on savait qu'ils n'en n'étaient pas à leur coup d'essai. Et on a pas été déçus, le résultat dépasse nos espérances !!! <br /> Tant que des vraies valeurs de gauche ne seront pas majoritaires dans l'opinion, et il n'y a qu'à regarder et écouter les gens autour de soi pour s'en convaincre dans ce monde de violence, une société plus juste et plus humaine n'est pas pour demain. Mais faut-il renoncer pour autant malgré le découragement et la colère ou bien,y croire encore avec ceux, les moins nombreux, qui continuent de se battre pour qu'enfin ces idées (nos idées, Caro) dominent ?<br /> Bises
C
Ils ont quand même fait fort il faut le dire, cet état policier juste avant de céder la main c'est tout à fait parlant de ce qui se trame malgré nous et à un niveau bien plus large. C'est évident que nos idéaux sont aux pâquerettes mais on ne doit pas les renier, il faut les ajuster simplement aux causes qui se présentent à nous et qui sont à leur niveau et en évitant soigneusement de les compromettre avec des politiciens corrompus, menteurs et tricheurs. Et puis ne pas décourager ceux qui militent, ceux qui y croient encore. C'est ce que j'essaie de faire chez moi, on discute, c'est ouvert et chacun réfléchit en essayant de peser le pour et le contre. Bises Michèle
F
Je suis scandalisée tant par la loi elle-même que par le fait qu'elle ait été voté par une assemblée vide à 90%. J'espère très fort une sixième république avec notamment une disposition qui déclarerait qu'une loi voté sous un certain seuil de présents soit considérée comme nulle et non avenue. Ce gouvernement dit de gauche a été le pire de tous les gouvernements. Plus jamais le PS<br /> Je suis ulcérée.<br /> Bisous Caro
C
C'est sûr que ce gouvernement n'a rien a envier aux droites même extrêmes, mais en même temps ceux qui croient encore au PS me semblent assez naïfs, ou bien ils aiment avoir des gourdins dans le c.......pour être un peu vulgaire. Nous ne sommes plus e démocratie, ça c'est certain. Bisous Fanfan