Colibris en danger - Suite

Publié le 5 Mars 2017

Le colibri emporte d'ici pour là-bas les pensées des hommes.
Légende Maya

Par G. Mütrel, Leipzig ; Berlin ; Wien : F.A. Brockhaus — Brockhaus' Konversations-Lexikon v. 2, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34062993

D'autres espèces de colibris sont menacées, voici donc une petite suite que l'on aimerait voir s'arrêter.

Colibri est un nom vernaculaire dont le sens est ambigu en biologie car il est utilisé pour désigner une partie des différentes espèces d’oiseaux de la famille des trochilidés. (la sous-famille des phaethornithinés comprend les ermites et les becs-en-faucille et la sous-famille des trochilinés les autres)

On les désigne également sous le nom d’oiseaux mouches.

Il y a dans cette famille 340 espèces d’oiseaux caractérisés par leur petite taille et leurs rapides battements d’ailes.

Ce sont des oiseaux que l’on trouve exclusivement dans les Amériques, à toutes les latitudes, dans tous les biotopes.

Ces minuscules oiseaux sont surprenants et merveilleux par leurs caractéristiques uniques :

Ils peuvent voler vers l’arrière, sur place

Ils font des vocalises complexes, apprennent des chants comme le font les oiseaux des familles des passériformes et des psittacidés.

Ils sont capables d’hibernation nocturne

De voir les ultraviolets

Leur métabolisme est très élevé, le rapport entre la masse corporelle et la masse du cerveau est très élevé.

Par Brocken Inaglory — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2154585

Leur taille est minuscule : de 2 à 22 cm (35 cm pour l’espèce qui a les plumes de la queue pourvue de rectrices).

Leurs ailes sont longues et étroites, leurs battements très rapides, de 8 à 80 hertz.

Le bec est fin, de longueur variable selon les espèces, de 1.5 à 10 cm, allant de rectiligne à courbé.

Les pattes sont courtes et terminées par des pieds minuscules et fragiles.

Ce sont des oiseaux apodiformes, ce qui veut dire qu’ils ne peuvent pas se poser sur le sol.

Leur plumage est variable, il peut aller du brun au vert, du rouge au noir. Il est similaire aux fleurs que visitent les oiseaux, par mimétisme.

Leur gorge et le dessus de leur tête sont souvent très colorés.

Certaines plumes de certains colibris sont iridescentes, réfléchissant les couleurs métalliques selon l’angle d’où provient la lumière

Les oiseaux-mouches disposent de 1000 plumes, en comparaison des 25.000 plumes des cygnes.

Le dimorphisme sexuel est important, les mâles sont plus colorés et le mimétisme des femelles plus performant.

Le plus petit colibri vit à Cuba. Il s’agit du colibri d’Helen (ou Helena) qui pèse 2 grammes et ne dépasse pas 2 cm de long. Ses œufs sont les plus petits œufs d’oiseau au monde. Les plus grands œufs de colibri sont ceux du colibri géant : 20 grammes et 21 cm.

Les oiseaux-mouches consomment du nectar qui constitue 90% de leur régime. Ils sont aussi insectivores.

Ils capturent les insectes en vol.

En moyenne ils consomment l’équivalent de la moitié de leur poids en sucre par jour.

Ils se nourrissent de 5 à 8 fois par heure en passant de 30 à 60 secondes à chaque fois pour 3.14 à 7.6 calories par jour.

Leurs ailes battent à des cadences vertigineuses.

Le rythme cardiaque du colibri à gorge bleue est mesuré à plus de 1260 battements par minute.

Les oiseaux-mouches peuvent ralentir leur métabolisme jusqu’à la léthargie par exemple la nuit ou lorsque la nourriture n’est pas facilement disponible.

colibri rubis-topaze- Par Charlesjsharp — Travail personnel, from Sharp Photography, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38221867

 

Ce sont des oiseaux qui effectuent de longues migrations par exemple le colibri à gorge rubis parcourt 800 km pour effectuer le voyage.

Leur cœur est le plus gros par rapport à leur poids, de tous les oiseaux.

Il représente 2.4% de sa masse corporelle (1% chez le corbeau).

Les performances du vol sont possibles grâce à la masse musculaire du muscle pectoral qui constitue 25 à 30 % de son poids (5% chez l’homme).

Ils vivent dans des milieux divers, depuis les forêts andines aux forêts tropicales, aux forêts tempérés d’arbres à feuilles caduques de la Terre de feu ou d’Alaska.

Certains oiseaux ne vivent que dans un biotope précis ou un étage précis d’une forêt.

Les oiseaux-mouches pollinisent 58 espèces de fleurs au Brésil, les ananas sont pollinisés par des colibris.

Le pays qui détient le plus grand nombre de colibris est l’Equateur avec 163 espèces. En Guyane il y en a 31 espèces.

Les prédateurs des colibris sont de petits félins, des serpents, d’autres oiseaux comme les faucons, les chevêchettes, les chats également.

émeraude de Gould- Par John Gould — Gould, John: A monograph of the Trochilidae, or family of humming-birds Volume 5 (1861) [2], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12255551

 

Deux espèces sont considérées comme éteintes selon l’UICN ;

Chlorostilbon elegans- émeraude de Gould

Chlorostilbon bracei - émeraude de New Providence

Les espèces les plus menacées c’est-à-dire en danger critique d’extinction sont :

le colibri de Lillie (ou Lillian), voir ci-dessous

l’ariane de Lucy, voir ci-dessous

l’ariane à ventre roux,

le colibri d’Alice,

l’inca de Wetmore,

le colibri Robinson,

l’érione à robe noire, voir ci-dessous

l’érione turquoise,

l’érione multicolore.

Huitzilihuitl-By Tovar, Juan de, circa 1546-circa 1626 - http://dl.wdl.org/6719.pngGallery: http://www.wdl.org/en/item/6719/, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31594570

Les noms des oiseaux-mouches sont souvent évocateurs : colibri, bec-en-faucille, ermite, mango, coquette, émeraude, saphir, ariane, brillant, érione, sylphe….

Les cubains appellent le colibri, zunzuncito ce qui veut dire en espagnol zunzun (onomatopée imitant le bruit fait par les ailes de l’oiseau).

En portugais il est appelé beija-flor = baise fleurs.

Les amérindiens aiment inclure le colibri dans leurs mythes comme par exemple pour les aztèques le dieu emblématique est Huitzilipochtli, associé aux oiseaux-mouches. Les guerriers morts au combat rejoignaient le dieu sous la forme d’un oiseau-mouche butinant des fleurs. C’était un animal sacré chez les Aztèques.

Pour les Taïnos des Caraïbes, l’oiseau-mouche était le symbole du semeur de la vie sur terre, celui de la renaissance amérindienne dans les Caraïbes et la Floride.

Les Ohlones d’Amérique du nord disent que l’oiseau-mouche a apporté le feu aux hommes.

Un géoglyphe de Nazca, une civilisation pré-inca du Pérou représente un oiseau-mouche.

Les Guaranis ont des légendes et des mythes fondateurs où est représenté l’oiseau-mouche (Ayvu Rapyta entre autre).

Huitzilihuitl (plume de colibri en nahuatl) était le second Tlatoani (haut dirigeant militaire et religieux) de Tenochtitlán et gouverna de 1396 à 1417.

 

Pour les Mayas, quand les dieux ont créé toutes les choses, ils ont remarqué qu'il manquait encore un responsable pour porter leurs désirs et pensées au monde; ils ont pris une très petite flèche, ils ont soufflé sur elle, et alors elle a volé; de suite elle a pris vie et  s'est convertie en x ts’unu’um (le colibri). Pour les Mayas les colibrís portaient les bonnes pensées d'autres hommes. Ainsi, si quelqu'un te veux du bien, le colibri prendra ce désir et le portera vers toi.

Par John Gould — Gould, John: A monograph of the Trochilidae, or family of humming-birds Volume 4 (1861) [2], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24390326

LES ESPECES MENACEES

Erione à robe noire

Eriocnemis nigrivestis

Famille : trochilinés

Espèce monotypique

Statut UICN : En danger critique d'extinction

Endémique de l'Equateur où elle vit sur une zone restreinte.

9 cm

Habitat : forêt de montagne humide.

Colibri de Lillie ou Lillian

Lepidopyga lilliae

Famille : trochilidés

Statut UICN :En danger critique d'extinction ( 50 à 250 individus)

Colombie

Habitat : mangroves, fruticées de la zone côtière restreinte du nord de la Colombie.

Nourriture : nectar de fleurs de pelliceria rhizophorae et occasionnellement de fleurs d'erythrina fusca.

Observé uniquement dans le parc Isla de Salamanca et dans le sanctuaire de faune et de flore du grand marais de Santa Marta.

IMAGE

Par Mayron McKewy Mejía — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25025873

 

Ariane de Lucy

Amazilia luciae

Famille : trochilinés

Statut UICN : En danger

Endémique du Honduras dont elle a disparu de 4 sites.

Habitat : forêts, fruticées, brousses sèches, milieux arides, jusqu'à 1220 mètres d'altitude.

Menaces

Destruction de son habitat pour les besoins agricoles.

Par John Gould — John Gould: A Monograph of the Trochilidae or Humming Birds, pl. 161, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3768661

 

Colibri à queue mi-blanche

Phlogophilus hemileurcurus Gould 1860

Famille : trochilidés

Statut UICN : vulnérable

Pérou- Equateur - Colombie

8 cm

Par Joao Quental, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=44486611

 

Colibri lumachelle

Augastes lumachella

Famille : trochilinés

Statut UICN : quasi menacé

Brésil

11 cm

Habitat : maquis secs, haute altitude

 

Par John Gould — selbst fotografiert aus John Gould's Hummingbirds --Earwig 16:02, 8. Jan. 2011 (CET), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12646680

 

Colibri superbe

Augastes scutatus

Famille : trochilinés

Statut UICN : quasi menacé

Brésil

10 cm - 3 à 4 grammes

3 sous-espèces

Habitat : forêt humide de plaine montagneuse , maquis sec de haute altitude, zones rocheuses.

Par Alastair Rae — http://www.flickr.com/photos/merula/3325853723/, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17475520

 

Colibri d'Eliza

Doricha eliza

Famille : trochilinés

Statut UICN : quasi menacé

Mexique, péninsule du Yucatan

10 cm

Habitat : maquis sec, zone artificielle terrestre, jardins ruraux, zones urbaines.

 

Colibri de Hartert

Phlogophilus harterti

Famille : trochilinés

Statut UICN : quasi menacé

Pérou

8 cm

Habitat : forêt humide de plaine, zones artificielles

*****

Colibri du Pirré

Goethalsia bella

Famille : trochilidés

Statut UICN : quasi menacé

Seule espèce du genre goethalsia

10 cm- 3 grammes

Panama, Colombie

Habitat : forêt humide de plaine, forêt de montagne humide

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Espèces menacées, #ABYA YALA, #Les oiseaux

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