Un ministère public international pour le cas d'Ayotzinapa est recherché par les pères et les mères des 43 normalistes disparus
Publié le 26 Décembre 2016
Ayotzinapa, Guerrero I Desinformémonos. Des pères, mères et compañeros des normalistes disparus annoncent qu'ils recherchent la création d'un ministère public international pour donner un suivi à l'exigence de l'apparition vivante et de la justice pour leurs enfants : "Toutes les investigations indépendantes désignent comme responsables de la disparition des 43 étudiants normalistes les agents de l'État et ils ne vont pas se punir seuls” ont-ils dit lors d'une conférence de presse à l'École Normale Rurale Raúl Isidro Burgos après avoir commencé la caravane “Ayotzi vit dans ceux qui luttent”.
La caravane a commencé à Ayotzinapa et elle a eu pour première destination Iguala, Guerrero où ils ont marché, ont fait un meeting et une offrande dans la rue Juan N. Álvarez où sont tombés abattus les étudiants Julio César Ramírez Nava et Daniel Solís Gallardo.
Au préalable, la mère du normaliste disparu Benjamín Ascencio Bautista, Cristina Bautista Salvador a expliqué que la caravane parcourra quelques endroits du Guerrero et du Morelos pour ensuite arriver à Mexico et pour se rendre dans la Basilique de Guadeloupe le 26 décembre pour une messe qui sera célébrée par Monseigneur Raúl Vera, un évêque de Saltillo et par Carlos Garfias Merlos, archevêque d'Acapulco, alors que s'accomplissent 27 mois de la disparition de leurs enfants. “Nous avons la foi et l'espoir qu'ils reviennent en vie” a dit doña Cristina.
Le papa de l'étudiant José Ángel Navarrete, Emiliano Navarrete Victoriano a remarqué que le manque de volonté du gouvernement pour trouver les 43 étudiants est très clair parce que toutes les investigations indépendantes signalent les agents du gouvernement comme responsables des faits, comme le révèle, le livre de la journaliste Anabel Hernández “La vraie nuit d'Iguala” qu'elle a récemment présenté à l'École Normale.
Don Emiliano Navarrete a souligné “nous sommes ici pour continuer, en demandant qu'ils suivent les recommandations des experts internationaux, le gouvernement lui-même n'a pas de volonté, mais il a des facultés et des capacités simplement depuis le début il n'a pas voulu donner de réponses”.
La caravane a commencé à 11h30 heures du matin à l'école Normale Rurale avec une conférence de presse et une activité culturelle à 5 heures de l'après-midi. Par la suite ils se sont déplacés à Iguala, où ont eu lieu les attaques dans la nuit du 26 septembre 2014.
Don Emiliano a reconnu le soutien des gens et spécialement des organisations sociales et des médias qui offrent une couverture à leur demande de présentation des 43 étudiants d'Ayotzinapa, pour pouvoir continuer cette lutte face à la simulation des autorités responsables d'enquêter et de donner la justice. “Ce gouvernement n'a pas de coeur, n'a pas de volonté, il signale que nos jeunes étaient impliqués dans la criminalité organisée et il n'y a pas d'élément de preuve qui incrimine nos enfants”, au contraire, il a rappelé que toutes les preuves de différentes investigations signalent la relation du gouvernement et de la délinquance, “les délinquants ce sont eux” a-t-il affirmé.
Le représentant des parents, l'oncle du normaliste disparu Mauricio Ortega Carlos, Melitón Ortega a annoncé la nouvelle stratégie à partir de l'année prochaine. “Nous ne continuerons pas d'essayer inutilement que le gouvernement mexicain assume sa responsabilité. Ils ont essayé de nous discréditer et ici nous continuons, avec les étudiants, les parents et les organisations sociales”.
Le porte-parole Felipe de la Cruz, le papa d'un élève survivant des attaques, a remarqué que le Guerrero est militarisé par une politique du terrorisme d'état pour faire taire les voix de protestation avec des balles de policiers et de militaires, et pour imposer les réformes du président Enrique Peña Nieto.
Il a assuré que cela s'est passé avec les étudiants d'Ayotzinapa à Iguala et grâce à des documents officiels la journaliste Anabel Hernández signale l'existence d'une liste de noms avec les noms de famille des coupables, comme celle de fonctionnaires qui ont essayé de cacher les faits, en créant la thèse connue comme “vérité historique”.
“Certainement ceux qui sont au pouvoir ne vont pas se punir seuls. Nous allons chercher les moyens pour créer un ministère public international qui peut juger le cas au dehors. Les militaires ne contrôlent pas la délinquance, ne freinent pas les crimes, au contraire, avec ceux-ci dans la rue la violence se déclenche”.
Comme exemple est mentionné à Acapulco, le siège de la Neuvième Région Militaire du Secrétariat de la Défense nationale (Sedena) et d'une base navale de la Marine de l'armada de guerre du Mexique, où se rejoignent les autorités de police municipales, étatiques et fédérales, et cependant se maintient comme un foyer rouge de violence dans le pays.
Il a réitéré la demande de prison pour l'ex-directeur de l'Agence d'Investigation Criminelle du Ministère public général de la République (PGR), Tomás Zerón De Lucio, maintenant secrétaire Technique du Conseil de Sécurité Nationale, parce qu'il a comploté pour créer la “vérité historique”, qui dit que 43 normalistes ont été remis par des policiers locaux au groupe de narcotrafiquants Guerreros Unidos, et qu'ils les ont assassinés et les ont brûlés dans une décharge en moins d'un jour. Ainsi que Enrique Galindo, mandataire général de la Police fédérale séparé de la charge le 28 août, parce qu'il a trompé les parents en simulant la recherche des étudiants.
La Caravane pour la Mémoire et l'Espoir sera le 23 décembre à Xoxocotla, Morelos, les membres offriront une conférence aux médias locaux et soutiendront une réunion de renseignements avec des représentants d'organisations sociales, et à 4 heures de l'après-midi à Cuernavaca ils auront une marche processionnelle de la glorieta Niño Artillero pour conclure avec un meeting dans le Zócalo.
Le 24 à Amilcingo, Morelos, il y aura une conférence de presse et à Tepoztlán une réunion avec des organisations,
À 10 heures du matin le 25 de ce mois un meeting de réception est prévu pour recevoir la caravane à Tlalpan dans la ville de México. Le 26 décembre, à 10 heures du matin ce sera le pèlerinage de Peralvillo à la Basilique de Guadeloupe où la messe sera célébrée à 12 heures.
Traduction carolita d'un communiqué paru dans Desinformémonos le 22 décembre 2016 :