Mexique : Le peuple Pai Pai

Publié le 3 Septembre 2016

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Peuple autochtone du Mexique qui vit dans l'état septentrional de Basse Californie.

Les principales municipalités sont Ensenada et Tecate ainsi que Santa Catarina.

Population

418 personnes

Autodésignation : akwa'ala 

Langue

Paipai de la famille des langues yumanes du nord.

Peuple dont la culture est liée aux peuples Kumiai, Kiliwa, Cucapa et Cochimi.

Habitat à Tecate

C'est un peuple qui vit encore traditionnellement et qui tente de transmettre toutes les connaissances ancestrales aux enfants. Le territoire aride et ingrat leur a permis de développer une intelligence propre aux peuples originaires et ils savent utiliser parfaitement chaque ingrédient de leur territoire, végétal, animal, minéral.

Brève histoire

1602 : Premiers contacts avec les occidentaux avec l'expédition de Sebastian Vizcaino.

1769 : les premières colonies espagnoles s'installent dans le nord du Mexique avec Gaspar de Portola un militaire et le père Junipero Serra.

1780 : fondation de la première mission par les dominicains près de la côte et sur le territoire paipai, la mission St Vincent qui devient une importante enclave espagnole pour l'administration et le contrôle militaire.

Vers 1800 : une autre mission vient s'ajouter à Santa Catarina (en langue indigène Xac Tojol), elle sera détruite par les indigènes.

1974 : On accorde aux Paipai une terre éjidale de 2,817 hectares pour l'agriculture collective, sauf, qu'il n'y a pas d'eau pour irriguer les cultures.

Leur économie s'est toujours basée sur la chasse et la cueillette de plantes sauvages en raison de l'aridité de leur territoire.

Les plantes sauvages récoltées sont le yucca, l'agave, le nopal, des glands, des pignons de pins et des baies de genièvre.

Les animaux chassés pour la consommation : le mouflon d'Amérique, l'antilope d'Amérique, le lapin, le rat des bois, les cailles, les poissons, les fruits de mer.

Autrefois la pêche aux ormeaux leur apportait des ressources en protéines mais depuis la réduction de leur territoire et depuis que la rivière Colorado est classée au sein d'une réserve de biosphère, celle activité a dû prendre fin.

Les hommes sont obligés d'aller vendre leur force de travail dans les ranchs voisins.

Les femmes fabriquent des poteaux pour les clôtures avec des troncs de yucca.

La maison traditionnelle est faite en branchages, elle est rectangulaire avec un toit de chaume.

Des matériaux plus modernes arrivent peu à peu en remplacement des matériaux traditionnels dans la construction des maisons.

image et celle des vanneries

Artisanat /Croyances

La poterie en argile, activité féminine

La vannerie en cordes, en fibres de palme, les costumes traditionnels, les sandales en fibre, les tabliers de cuir etc....

La religion est catholique doublée par les croyances traditionnelles comme celles des Kumiai avec le mythe de la création.

Il y a un festival annuel le 4 octobre pour fêter San Francisco et des fêtes en faveur de la nature et honorer des divinités.

Voir des exemples de l'artisanat des femmes Paipai ICI

Mexique : Le peuple Pai Pai

 

ixtle De Stan Shebs, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=105490

L'ixtle

C'est une fibre végétale connue pour sa résistance et utilisée au Mexique depuis les temps anciens et qui fut un élément fondamental de l'économie et e la culture mexicaine à travers le temps.

Il provient de l'agave lechuguilla que l'on trouve principalement dans les déserts de Chihuahua et du Sonora.

On l'utilise pour fabriquer des brosses, des balais, des pinceaux à des fins domestiques ou industrielles.

mecapal

De Codex_Mendoza_folio_60r.jpg: Unknownderivative work: El ComandanteHasta ∞ - Codex_Mendoza_folio_60r.jpg, Dominio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15445302

On en fait des nattes, des cordes, des sacs à dos.

Les indigènes s'en servent également pour confectionner des vêtements,des filets de pêche et des ayates (pour transporter les enfants), des mecapales (pour transporter des charges importantes).

source : centzutli.blogspot, wikipedia

Mexique : Le peuple Pai Pai

PA IPAIS

 

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Traduction carolita de l'article de l'INPI

 

Auto-désignation et tronc linguistique

Le peuple Pa Ipai parle une langue appartenant à la famille linguistique Cochimí-Yuman.

Langue

Le Paipai, comme l'appellent les locuteurs de la langue : Jaspuypai, est parlé dans l'Etat de Basse Californie, dans la municipalité d'Ensenada. Il appartient à la famille linguistique Cochimí-Yuman. Le jaspuypai est considéré comme une langue à part entière, car il ne comprend pas d'autres variétés. En 2010, lors du dernier recensement, seuls 200 locuteurs du Paipai ont été enregistrés. En raison du faible nombre de locuteurs, cette langue est considérée comme très menacée de disparition.

Localisation et zone écologique

Ils vivent principalement dans les sierras de Juárez et San Pedro Mártir, dans la municipalité d'Ensenada, dans les localités d'Ejido 18 de Marzo, Misión Santo Domingo, El Sauzal, Héroes de la Independencia, El Rodeo, Santa Catarina, Valle de la Trinidad, El Pinacate, Rincón de Santa Catarina et Yokakiul ; d'autres petits groupes de Pa-Ipai se trouvent dans deux localités de la municipalité de Tecate et dans une autre à Tijuana.
Le territoire traditionnel Pa-ipai est situé à un peu plus de 1 000 mètres d'altitude. Dans cette région, la pluviométrie moyenne est de 38,1 centimètres par an, bien qu'en hiver des tempêtes puissent se produire, accompagnées de basses températures et de gelées qui commencent à menacer dès le mois de septembre.
La végétation la plus commune sous ces latitudes est constituée de buissons de créosote, de genévrier, de manzanita, d'opuntia, d'agaves et d'une grande variété de plantes caractéristiques des hauts plateaux désertiques, que les indigènes identifient comme suit : peuplier, saule, tápiro, chêne, pin parasol, pin noir, mangle, guata, encinillo, islaya, chamizo prieto, morgoño, watamote, jojoba, valeriana, yerba de pasmo, yerba santa, chamizo, estafiate, yerba del manso, golondrina et verdologo. Les cactus reconnus par les habitants du territoire Pa-ipai sont le yucca ou le dattier, le biznaga, le nopal, l'ocotillo, le pitahaya, le maguey ou le mezcal, entre autres. Les animaux les plus courants dans la région sont le renard, le coyote, le chat sauvage, les lapins, les lièvres et les rats, les écureuils, les cerfs et, bien que très rares ces derniers temps, le lion ou puma, entre autres.

Histoire

En raison de leurs origines dans le désert du Colorado, les Pa-ipai se reconnaissent comme un peuple du désert. Cependant, pour le reste des Yumanos de Basse Californie, ainsi que pour les anthropologues eux-mêmes, ce groupe se trouve parmi les Serreños. Cela est dû au fait que lorsqu'ils se sont installés sur le territoire péninsulaire, leur installation s'est faite dans la Sierra de Juárez, au nord du groupe Kiliwa, et plus précisément sur le territoire traditionnel des Ko'al.
Les groupes Yumanos ont subi une série de transformations radicales à la suite de trois cycles de contact et de colonisation. Sans aucun doute, ces changements ont eu lieu au niveau de leur territorialité, ont transformé leur régime de subsistance traditionnel et leurs caractéristiques culturelles en général.
Ces transformations ont rendu difficile pour les non-spécialistes et souvent pour les spécialistes l'identification des éléments de différenciation ethnique des Yumanos par rapport aux paysans non indigènes. Malgré cela, il est indéniable que ces indigènes sont arrivés au XXIe siècle avec un fort sentiment d'identité ethnique, qui n'est pas nécessairement fondé sur la persistance de la pureté raciale, leur langue maternelle, leurs vêtements traditionnels ou leurs coutumes et traditions ancestrales. Au contraire, cette forte identité est le résultat d'un processus créatif de réinvention ethnique qui reprend certains aspects de leur tradition culturelle et intègre des pratiques et des éléments de différentes sphères ethnoculturelles.

Organisation sociale

L'organisation sociale traditionnelle est constituée par de petites bandes semi-sédentaires de lignée patrilinéaire et la pratique d'une exogamie stricte. Les bandes qui partageaient une lignée commune formaient un clan ou shumul, c'est-à-dire une unité sociale plus large qui était associée à une zone géographique donnée. Chaque shumul était politiquement guidé par un chef, un orateur et un sorcier, qui étaient responsables du bien-être de la bande, du respect des anciennes coutumes et de la bonne conduite des cérémonies d'initiation et d'enterrement. Ce type d'organisation donnait lieu à la création de sociétés fermées, dans lesquelles il était d'usage que les connaissances soient transmises de génération en génération, de père en fils. Aujourd'hui, ils se sont transformés en sociétés de production rurales, synchronisées avec les calendriers des institutions et avec la dynamique du monde en tant que marché. La temporalité des activités qu'ils réalisent marque les nouveaux rythmes de socialisation, de repos, de travail, auxquels ils se sont adaptés pour la subsistance du groupe ; en outre, ajoutée à la récente installation de l'électricité en 2007, a apporté, entre autres, l'arrivée de la télévision par satellite, des machines à laver, des réfrigérateurs, qui ont reconstitué plusieurs pratiques et surtout, des manières d'utiliser le temps.

Autorités

Le peuple Paipai est représenté par un commissariat communal élu tous les trois ans, chargé de la gestion et de l'administration des ressources qui entrent dans la communauté pour des projets particuliers. Un autre groupe important de la communauté est celui des "derechosos", des chefs de famille qui ont des droits sur la terre et qui décident collectivement de l'attribution d'une partie de celle-ci aux membres de la communauté qui le demandent, soit pour construire leur maison, soit pour lancer un projet productif.

Religion et Cosmovision

La cosmogonie pa-ipai suppose qu'à ses origines, le monde n'était habité que par l'eau et que deux hommes en sont sortis : un aveugle, K'chúsepá, le frère aîné qui vit maintenant sous la terre et qui, chaque fois qu'il se redresse, produit un tremblement de terre. Et un jeune, Mayipá, qui vit maintenant dans le ciel. Tous deux ont créé tout ce qui existe sur terre, la création du peuple correspondant au plus jeune . Cette cosmogonie a des références géographiques qui existent réellement où pourraient s'exprimer certaines réminiscences de leur mémoire collective sur leur origine géographique. Selon ce mythe de la création, "le créateur est venu sur terre de l'autre côté d'une petite montagne rouge appelée Wi Cojan, 'bonne colline', cette montagne est en bas vers le désert, de l'autre côté d'une plaine qui se trouve au-delà du col de San Matías... "lorsque les gens mouraient, ils se retiraient pour se reposer sur une colline appelée Kinyi'lwi'ue- située au sud de leur territoire, et qui selon les Pa-ipai est située au nord de Arroyo Carricito, au cas où le défunt aurait été un sorcier, ils se réfugiaient dans une autre montagne appelée Tsupa'xawi'ye, située au sud du même ruisseau. Cette croyance pa-ipai en une vie après la mort a donné naissance à un cycle de rituels funéraires comprenant un premier adieu temporaire, un deuxième adieu final et des cérémonies d'invocation des morts.

Activités productives

Les Pa-ipai développent actuellement une activité naissante dans de petites unités familiales orientées vers la production de haricots, de maïs et de courges. Les Pa-ipai élèvent des bovins et des chèvres depuis cinquante ans. En ce qui concerne l'utilisation de plantes sauvages, on peut citer la coupe de bois de chauffage, de poteaux, de palmiers, de jojoba et la collecte de pignons, de glands et de miel. Le bois de chauffage le plus apprécié commercialement est celui qui provient de la manzanita ou du palo fierro, tandis que le poteau est constitué des branches de guata qui servent à la construction des clôtures. Récemment, les Pa-ipai ont organisé des projets productifs avec un financement officiel. L'un d'eux est la production de matériaux en pierre pour le marché de la construction ; un autre est les serres organisées principalement par des femmes, pour la production de mesquite, de yucca, de pin et de jojoba. Quant à la collecte des pignons et des glands, elle fait partie de la tradition Pa-ipai, et aujourd'hui encore, ils continuent à en tirer une grande partie de leur alimentation. Cependant, de nos jours, la collecte des deux doit se faire de manière furtive, car après la répartition agraire, la plupart des forêts de glands font partie de propriétés privées, tandis que les forêts de piñones appartiennent à la Constitution du Parc National de 1857. D'autre part, la collecte de miel sauvage est destinée à l'autoconsommation et à la vente.
D'autre part, une partie importante des pa-ipai se trouve dans la vallée de La Trinidad, où l'on récolte ou emballe des oignons, ou encore ils sont employés comme cow-boys dans les ranchs dispersés dans les sierras de Juárez et San Pedro Mártir.

Fêtes

Chaque village Pai-pai célèbre une fête annuelle au cours de laquelle ils chantent et dansent, principalement le 4 octobre, jour de San Francisco ; d'autres de leurs cérémonies visent à favoriser les forces de la nature et à honorer les divinités.

Activité artisanale 

En ce qui concerne le travail artisanal, il s'agit de l'élaboration d'ustensiles par la technique préhispanique du cordage, de la sculpture sur bois, du tannage du cuir et principalement de la céramique. Les ustensiles produits sont ceux qui avaient autrefois une fonction utilitaire comme les cordes, les sandales, les arcs, les flèches et les hoyas, mais qui sont actuellement produits dans le but d'être vendus sur le marché touristique. De nos jours, la poterie est un élément distinctif de la culture matérielle de ce groupe, étant produite avec le procédé ancestral de l'enclume et de la pelle.

ART

Musique ou danse

Un autre aspect qui caractérise actuellement ce groupe sont leurs chants traditionnels, qui sont interprétés pour des raisons festives, ou lors de funérailles. L'instrument avec lequel ils s'accompagnent habituellement est la bola, faite de gourde. Toutes les chansons suivent des schémas monorythmiques de très longue durée et dont le thème fait généralement référence à un aspect de la nature : le lever ou le coucher du soleil, le chant d'un oiseau ou le scintillement d'une étoile. Ce n'est que dans certains cas que la chanson a un thème qui transcende ces phénomènes ; par exemple, dans le texte de la chanson Más Antes, elle parle du conflit armé qui a eu lieu lors des événements du Magonismo en Basse Californie en 1911.

Médecine traditionnelle

En ce qui concerne le curanderismo, ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui, cette pratique a cessé d'être quelque chose d'exclusif aux hommes, pour être une pratique partagée par les femmes. En outre, elle a commencé à être une pratique qui combine une série de concepts qui ne sont pas nécessairement Yumanos, mais plutôt tirés des traditions méso-américaines, utilisant les plantes et les massages comme méthodes de guérison.
Les curanderas mentionnent qu'avant de recevoir une personne malade, elles doivent l'évaluer en la regardant dans les yeux et en décidant si elle peut la guérir ou s'il est préférable de l'envoyer chez le médecin. Chaque curandera a des capacités différentes et les maladies qu'elles soignent sont diverses comme tout ce qui concerne le cœur, le cancer et la dépression, l'utérus, la mollera, l'indigestion, la douleur du corps et de la tête et le latido, ce dernier est une maladie qui a pour symptôme la sensation d'avoir une boule dans l'estomac à cause d'une fièvre ou de ne pas manger.

 

PHOTOGRAPHIES
 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Paipai, #Peuples originaires

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