Mexique : Le peuple Cora ou Naáyari
Publié le 11 Août 2016
Peuple autochtone du centre ouest du Mexique, localisés dans la municipalité d’El Nayar (état de Nayarit) et dans des villages de l’état du Jalisco.
Population : 24.390 (2000)
Langue : cora du groupe corachol, famille des langues uto-aztèque. Il y a 2 dialectes, celui d’El Nayar et celui de Santa Teresa.
Autodésignation
Náayarite cora (pluriel) náayari (singulier) ou d’Oã (Oã étant l’état de Nayarit)
Ils vivent sur un terrain montagneux difficile d’accès avec des gorges profondes.
C’est un peuple proche des Huicholes mais qui a perdu contrairement aux Huicholes leur patrimoine traditionnel.
By Carl Sofus Lumholtz(Life time: 1851-1922) - Original publication: Unknown Mexico; a record of five years' exploration among the tribes of the western Sierra Madre; in the tierra caliente of Tepic and Jalisco; and among the Tarascos of Michoacan (1902)Immediate source: http://www.bookdrum.com/books/the-crossing/112930/bookmark/122225.html, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=47854649
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- Au XVIe siècle : ils sont gouvernés par un roi-prêtre du nom de Nayar. Après la chute de ce roi, le peuple est repoussé dans les montagnes de la Sierra où les rencontreront ensuite les conquistadors.
- Au cours du 18e siècle ils n’ont jamais permis aux missionnaires catholiques de vivre sur leur territoire.
- 1716, une expédition espagnole tente de les mettre sous contrôle mais c’est peine perdue.
- En 1801, les Cora reprennent les armes avec leur chef Mariano et ils rejoignent alors la guerre d’indépendance mexicaine qui débute.
Manuel Lozada le tigre d'Alica
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1294696
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- 1854 : un nouveau chef, le tigre d’Alica, Manuel Lozada prend la tête d’un soulèvement et la révolte dure plusieurs années jusqu’à l’arrestation du tigre d’Alica et son exécution. Ensuite les Cora subiront la campagne de « pacification ».
Leur alimentation de base est le maïs avec la chasse et la cueillette en complément. Ils cultivent également des haricots et des courges.
Leurs champs de culture sont petits en raison de la sécheresse et du terrain abrupt, l’aridité pose un problème empêchant un bon drainage. Le rendement est faible aussi élèvent-ils des cochons, des chèvres et des moutons.
Les plantations se pratiquent encore avec le bâton à fouir ou la coa.
Ils mangent peu de viande et se servent de la laine des moutons pour les vêtements.
L’artisanat comporte de la poterie utilitaire, le tissage sur des métiers à tisser traditionnels (vêtements, sacs, couvertures en laine).
Leur vie est rythmée par des fêtes agricoles et de la fécondité de la terre.
Les hommes doivent vendre leur force de travail lors de travaux saisonniers dans les fincas de la côte.
http://www.ricardoroman.cl/content/view/233/Mexico-Siglo-XXI.html
Religion
C’est comme pour les autres peuples du Mexique un syncrétisme religieux mêlant les fêtes païennes à celles qui leur a été imposée par l’occupant, la religion catholique.
Dans la religion traditionnelle il y a 3 divinités principales :
Le dieu suprême qui est le dieu du soleil ou Tayau (notre père). Il voyage à travers le ciel pendant la journée, il est assis sur son trône d’or à midi. Les nuages représentent la fumée qui sort de sa pipe.
Les prêtres de Tayau, I’Tonati étaient la plus haute autorité des communautés Cora.
La femme de Tayau c’est Tetewan, la déesse de la pègre associée à la lune, la pluie et l’ouest.
On l’appelait également Hurima et Nasisa.
Leur fils Sautari est associé au maïs et à l’après-midi (autres noms Hatsikan ou grand frère, Taha’s et Ora) Il est associé à JC.
Ils ont un mythe de la création et du 5e soleil.
Ils partagent des mythes avec les Huicholes dont le mythe de la race humaine qui est l’histoire de la progéniture d’un homme et d’une femme-chien qui étaient les seuls survivants d’un cataclysme historique.
sources : wikipedia, encyclopédie universalis
CORA
Traduction de l'article de l'INPI
Langue
Le groupe linguistique Cora appartient à la famille uto-aztèque. La langue qui s'en rapproche le plus génétiquement est le huichol. Il y a 21 445 locuteurs enregistrés de Cora et il y a 8 variantes, dont 7 sont parlées dans l'État de Nayarit et une (le cora corapeño) dans l'État de Durango :
- 1. cora de Rosarito/ rosaríìtu
- 2. cora de Dolores wachíhapwa
- 3. cora meseño/ yaúhke’ena de Mesa del Nayar, Santa Cruz del Guaybel et Presidio de los Reyes
- 4. cora mariteco de Jesús María/ chwísita’na
- 5. cora san francisqueño (de San Francisco)/ kwáaxa’ata
- 6. cora tereseño/ kwéimarusa’na de Santa Teresa, Dolores et San Blas
- 7. cora presideño/ múxata’ana
- 8. cora corapeño/ kuráàpa de San Juan Corapan, Rosarito et Mojocuautla
Toutes les variantes présentent un risque moyen de disparition, à l'exception du cora meseño, qui présente un risque de disparition non immédiat.
Auto-dénomination et tronc linguistique
Ils s'autodésignent naíyari. Leur langue appartient à la famille des langues uto-aztèques. Ils parlent également une variante de l'espagnol appelée "castilla", un mélange des deux, et diverses expressions du vieil espagnol
Localisation et zone écologique
Ils habitent la région montagneuse de la Sierra Madre Occidentale au nord-est de l'État de Nayarit, dans les municipalités d'Acaponeta, Nayar, Rosamorada, Jesús María, Mesa del Nayar et Santa Teresa. Les coras de la côte se trouvent principalement dans la municipalité de Ruiz.
Leur territoire s'étend d'une zone semi-désertique à l'est à une zone semi-tropicale à l'ouest, à l'embouchure des montagnes près des marais, des forêts de pins tempérées des hauts plateaux du nord à la région fertile de San Pedro et Santiago, voisine du barrage d'Aguamilpa au sud. Les profonds ravins qui traversent la région montagneuse du nord au sud. L'un d'eux, la gorge du rio Jesús María, divise l'altiplano en deux parties et sert de frontière entre les territoires Cora et Huichol. La région est traversée par de nombreux ruisseaux qui se jettent dans les rios Jesús María et San Pedro.
La plupart des villages sont situés sur des terres chaudes et ont une végétation riche et variée. En raison des différences topographiques, il existe plusieurs types de climats allant du tropical au tempéré froid.
La flore comprend une grande variété d'arbres tels que le cèdre rouge, l'amapa, le chicozapote, l'acajou, le zalate, le figuier, le guasima, le guanacastle, le ceiba, le tascalate, le venadillo et le mezquite, ainsi que des pinacées dans les terres de plus de 1 500 mètres de haut.
La faune est abondante et comprend des cerfs, des sangliers, des blaireaux, des coyotes, des renards, des ocelots et des petits mammifères, ainsi que divers oiseaux ; dans les rivières et les lagunes, on trouve des poissons tels que le robalo, le poisson-chat, la truite et la mojarra.
Histoire
Dans une tentative d'expulser les conquistadors européens de leurs terres, entre 1540 et 1541, les Coras ont participé à la guerre de Mixton, mais le vice-roi Antonio de Mendoza a répondu par une forte concentration de troupes du vice-roi, afin de préserver la domination espagnole. Après la défaite de ce mouvement, pendant près de deux siècles, dans la Sierra del Nayarit, une société aux liens politiques et rituels permanents s'est reproduite : au nord avec les Tepehuanes et à l'est avec les Huichols. Leur organisation politique consistait en une chefferie gouvernée par les Tonati, une position héritée au sein d'une lignée particulière. Deux prêtresses permanentes étaient chargées du culte, qui impliquait la consommation de plantes enthéogènes, comme le peyotl. Cependant, le pouvoir réel était fragmenté dans les leaders des rancherías, chefs de grands groupes familiaux. L'influence de la religion catholique s'est rapidement manifestée par un culte syncrétique, dans lequel Jésus-Christ était assimilé au soleil.
Sur leur territoire, les différents chefs coras se sont rebellés contre la soumission et ont maintenu une région autonome de la vice-royauté et de l'Église catholique, jusqu'en 1722, date de la conquête militaire, au cours de laquelle un contingent de soldats de Zacatecas, soutenu par des Indiens Flecheros, dont certains Huichols, a pris le contrôle de la Mesa et avec cette action la région cora a été soumise.
Au milieu du XIXe siècle, les indigènes serranos, en particulier les Coras, faisaient partie du mouvement dirigé par Manuel Lozada. Dans une alliance politique et militaire avec les métis des hauts plateaux et de la côte du territoire de Tepic, de 1857 à 1873, ils ont maintenu une autonomie politique et religieuse qui leur a permis de reformuler les rituels communautaires en combinant leurs traditions religieuses avec des éléments du catholicisme tridentine appris des missionnaires. C'est à cette époque qu'a été créée la version de ce qu'on appelle la "coutume" communautaire.
Organisation sociale
Parmi les coras, bien que les unions monogames prédominent, il y a des cas de mariages polygames. Dans chaque unité domestique, il existe une division sexuelle du travail dans laquelle chaque homme et chaque femme développent des compétences différentes : chez les hommes, la chasse, la pêche, la préparation du colombage et la construction de la maison prévalent, tandis que les femmes se concentrent sur la production textile, ainsi que sur l'approvisionnement en eau et les travaux de cuisine.
A un autre niveau, chaque rancheria intègre généralement une unité de parenté étroitement liée au culte des divinités. Ce groupe est dirigé par un aîné qui organise des cérémonies, généralement trois par an, liées à la croissance du maïs. Tous les cinq ans, une cérémonie est organisée pour admettre dans le groupe parental les enfants nés pendant cette période.
Le niveau suivant de cette structure correspond à l'organisation communale dans laquelle il existe un système de redevances qui permet la reproduction du mythe communal, dans ce cas à six reprises, les trois premières étant liées au cycle agricole du maïs, ainsi qu'aux périodes de chasse et de cueillette, tandis que les trois autres sont liées à des questions communales telles que le changement d'autorités traditionnelles.
Autorités
Le système de charges a pour tâche de maintenir l'ordre dans chacun des domaines de la vie sociale. Les membres de ce système agissent comme un organe qui réglemente une grande variété de questions au sein de leur communauté et s'occupe en même temps des relations qu'ils entretiennent avec les organes gouvernementaux.
Dans le système de charges communales des Coras, on distingue cinq types d'autorités traditionnelles : les majordomes, les musiciens et les danseurs ; les cargos de Judée ; les cargos du mitote ; et les autorités municipales et agraires.
L'organisation traditionnelle est étroitement liée aux fêtes religieuses et aux mythes. Les charges (cargos) sont obtenus en fonction d'attributs tels que l'âge, le sexe, l'état civil, l'expérience dans des charges moins importantes et la connaissance de la personne. Dans des endroits comme Jesús María, il y a des charges à vie qui sont les principales, qui ont pour fonction de conseiller les gouverneurs et autres représentants rituels. Les autres charges à vie sont celles des musiciens, des danseurs et des chanteurs.
Religion et cosmovision
La religion cora est un mélange de cultes chrétiens et préhispaniques. Dans ce système religieux indigène, les divinités catholiques ont été assimilées à des entités et des phénomènes naturels : Saint Michel l'Archange / l'étoile du matin, Jésus-Christ/ le Soleil, la Vierge de Guadalupe /la déesse de la Terre et de la Lune.
Les étoiles, en tant qu'êtres vivants, font partie de la mythologie des cora, en mouvement constant, symbolisant quotidiennement une lutte cosmique entre la lumière et l'obscurité, qui se matérialise dans les combats quotidiens et saisonniers des corps célestes qui les représentent, et qui est accentuée à l'aube et au printemps.
Ainsi, le Soleil et son allié, le flechero, l'étoile du matin, vainquent les étoiles et sont à leur tour cycliquement vaincus par elles. Les étoiles sont les yeux et les soldats de la Lune, déesse des enfers et du ciel nocturne, lieu de l'eau originelle, d'où proviennent la fertilité et la vie. Lors de certaines cérémonies, les êtres humains sont conçus comme des images des étoiles, de sorte qu'en accomplissant certaines actions, ils influencent les corps célestes, puisque tout ce qui se passe sur Terre a des conséquences dans le ciel et vice versa. La nature et ses mouvements cycliques n'existent pas en tant que catégorie indépendante de l'action humaine. Au contraire, le changement des saisons et des nuances climatiques est conçu comme un résultat entièrement culturel, l'exécution correcte des cérémonies de "la coutume", par laquelle les forces de la nature sont propices à opérer conformément à ce qui est attendu par les êtres humains. Tout ce qui existe dans la nature possède un certain pouvoir magique, et le chœur profite de ces pouvoirs.
La vision du monde des Cora, ainsi que les conceptions rituelles et artistiques, sont totalement insérées dans une approche religieuse, c'est-à-dire en relation avec le sacré.
Ils offrent à tousleurs dieux afin que rien de mal ne leur arrive et que l'harmonie avec la nature soit maintenue. Les dieux vivent dans les montagnes, les grottes, les rivières, les rochers, les sources, et ce sont les lieux où ils viennent déposer leurs offrandes.
Dans les années 1950, des missionnaires protestants des États-Unis sont venus dans la région pour étudier la langue et traduire la Bible. Dans les décennies suivantes, ils ont réussi à intégrer quelques noyaux de convertis, notamment dans les régions de Santa Teresa, Gavilanes et Presidio de los Reyes.
Activités productives
L'agriculture et l'élevage représentent ses principales activités économiques. Le cycle rituel annuel est lié à la culture du maïs pluvial et donc aux saisons des pluies et de la sécheresse. Des haricots, du potiron, des arachides, du piment, des tomates et des fruits comme le melon et la pastèque sont également plantés. Dans la région chaude et tempérée, il y a des arbres fruitiers de manguiers, d'avocatiers, de citronniers, d'orangers, de bananiers et de papayers. Dans les parties supérieures, on ne cultive que du maïs, des haricots et du potiron. La chasse, la pêche et la récolte sont des activités économiques complémentaires.
Le bétail est important et comprend des bovins, des moutons, des chèvres, des porcs, des chevaux et des mules. On y élève également des abeilles, des poulets et des dindes.
Actuellement, les professionnels de cette ville ont été insérés dans des activités de leur région dans certaines villes du pays.
Fêtes
Les fêtes les plus importantes sont connues sous le nom de "mitote" ; elles sont consacrées au maïs. Elles consistent en des cérémonies célébrées dans les moments les plus importants du cycle du maïs : demande de pluies en mai (mitote du chicharra), des premiers fruits en septembre (mitote des élotes) et du maïs sec en janvier ou février (mitote de l'esquite). Pour cette cérémonie, un autel est construit (le tapeistle) et d'autres éléments rituels sont présents tels que le feu, le chanteur et la percussion de l'arc musical, entre autres. De la nourriture et des objets sacrés tels que du maïs rouge, du coton, des flèches à plumes et de l'eau de la lagune de Santa Teresa sont également offerts.
Au milieu de l'année, chaque communauté célèbre une sorte de cérémonie, ce qui montre la grande importance que l'activité rituelle a dans la reproduction de leur vie communautaire et du cosmos. Chaque cérémonie dans son cycle rituel met en scène des épisodes liés aux étoiles et aux forces naturelles.
D'autres fêtes se distinguent : le jour des morts (1er et 2 novembre), le jour des Saints Rois (6 janvier), le jour de l'apôtre saint Jacques (25 juillet), le jour de l'archange saint Michel (29 septembre) et le jour de la Vierge de Guadalupe (12 décembre). Outre les danses, la nourriture, les fanfares et la musique, il y a un changement de position des majordomes, des tenanches et des autres autorités impliquées dans l'organisation des festivités.
Gastronomie
Elle comprend du maïs et divers produits locaux comme le poisson, les crevettes et le homard, ainsi que des légumes comme le potiron, les légumes verts, les cactus, les cœurs de palmier et les guamúchiles. L'un des aliments traditionnels est le tamale séché qui est cuit dans un four d'argile.
Vêtements traditionnels
L'homme porte un pantalon de couverture noué de la taille aux chevilles ; une chemise blanche avec des broderies dans des tons vifs tels que le rouge, le jaune et le vert et toujours à manches longues ; il porte des sandales et deux types de chapeaux : comal et soyate. Les femmes portent des jupes de couleurs vives à la cheville avec un holan en tissu imprimé d'une couleur contrastante de la même teinte que le chemisier
Activité artisanale
L'artisanat est rare et la commercialisation est limitée à la région Cora elle-même. Les plus représentatifs sont les sacs à dos en laine, en coton ou en fibres synthétiques ; ces derniers sont généralement fabriqués pour la vente. Les couleurs qu'ils ont généralement sont le noir et le blanc, ou des combinaisons colorées et contrastées.
Les sandales en cuir à semelles compensées et les chapeaux de jute sont d'autres métiers.
Musique ou danse
Les danses des Coras sont étroitement liées aux chants, à la musique et à la mythologie, qui s'expriment principalement dans les mitotes et les mayordomias. Différentes danses correspondent au cycle rituel, dans lequel différents événements sont mis en scène, par exemple, la danse des Urraqueros, qui avec leurs mouvements invoquent la pluie à travers la représentation de serpents à plumes et le mouvement des nuages.
Les autres danses sont celles des Maromeros, des Pachitas, de la Judée, des Caballeros et de la Tarima.
Médecine traditionnelle
La procédure de guérison des coras part de l'idée que la maladie est le résultat d'un conflit entre des divinités ou des ancêtres avec un membre du groupe familial. Ainsi, le traitement nécessite de convoquer les autres membres du groupe de parenté. Ainsi, le guérisseur avec les assistants vont chercher la cause de la maladie, pour laquelle ils analyseront les situations de non-conformité dans le culte des divinités et des ancêtres. Ensuite, le guérisseur décidera du traitement médical, ce qui impliquera également le respect des engagements omis.
Contes animés en langue indigène (et traduits) : Les Cora : La création du monde - coco Magnanville
LA CRÉATION DU MONDE Basé sur un conte traditionnel Cora. Langue : Cora, Jalisco, Nayarit, Durango Synopsis Histoire de la création du monde grâce à la danse des dieux du coton, des cellules d...