Les peuples du monde - Etat des lieux : St-Vincent-et-les-Grenadines

Publié le 10 Août 2016

Les peuples du monde - Etat des lieux : St-Vincent-et-les-Grenadines

Résistance des indiens Caraïbes, émergence des Caraïbes noirs et terre de marronnage.

St-Vincent-et-les-Grenadines est un royaume du Commonwealth, indépendant depuis 1979.

C'est un petit état indépendant des Antilles constitué de St Vincent et d'îles septentrionales de l'archipel des Grenadines (une trentaine dont 12 sont habitées et dont les plus importantes sont Bequia, Canouan, Moustique, Mayreau et Union.)

La superficie totale du pays est de 389 km2 (île St Vincent 344 km2, les Grenadines 45 Km2).

St Vincent fait partie des Iles-du-Vent dans la mer des Caraïbes du sud-est située au sud de Ste Lucie et au nord de la Grenade.

Sa capitale est Kingstown, le pays est divisé en 6 paroisses.

St Vincent fait également partie de l'ALBA (alliance bolivarienne pour les Amériques).

La population est de 102.627 habitants pour une densité de 264 hab/km2.

Elle se décompose ainsi : noirs 66%, mulâtres 19%,indiens (asiatiques) 6%, amérindiens 2%, blancs 3.5%, autres groupes 3.5%.

La majorité de la population réside sur l'île de St Vincent, sur la côte sud autour de Kingstown.

Les Grenadines comptabilisent 8% de la population.

Ciboney

Les premiers habitants

L'île de St Vincent est habitée avant la colonisation par des indigènes Ciboney qui viennent d'Amérique du sud 5000 ans avant notre ère.

Les Arawaks viennent ensuite vers le IIIe siècle de notre ère et ils seront supplantés à leur tour par les Caraïbes, un peuple guerrier venu vers le XIVe siècle de l'Amérique du sud.

Colomb découvre l'île qui ne semble pas l'intéresser mais il lui donne son nom actuel en 1498.

La colonisation débute bien plus tard car les indiens Caraïbes ont réussi à protéger leur île, Yurumein de la présence européenne jusqu'en 1660, date à laquelle sera rédigé un traité franco-Caraïbes garantissant aux Caraïbes la propriété de l'île de la Dominique et de celle de St Vincent.

Les peuples du monde - Etat des lieux : St-Vincent-et-les-Grenadines

By uncertain, possibly Harry Johnston (1858-1927) - New York Public Library: http://abolition.nypl.org/images/african_resistance/4/19, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17673481

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Les premiers Caraïbes noirs

Un bateau chargé d'esclaves fait naufrage au large de St Vincent un jour de l'an 1615 .

Les Caraïbes permettent aux survivants de s'installer sur leur île . Ils se mêleront aux Caraïbes, adopteront leur langue arawak, leurs coutumes, et s’intégreront à cette nouvelle société provoquant un métissage afro amérindien.

Les peuples du monde - Etat des lieux : St-Vincent-et-les-Grenadines
Yurumein, l'île du marronage

Le bruit se répand que Yurumein est devenue un paradis pour les esclaves en fuite, les noirs marrons et des évadés y arrivent et à leur tour s'unissent aux indiens Caraïbes ce qui constituera la base du peuple Garifuna.

Les Garifuna sont des Caraïbes noirs en opposition aux Caraïbes rouges ( en anglais black karibs,) et en espagnol caribes negros.

On se dispute l'île des Caraïbes

Même si ce sont les britanniques qui sont les premiers à revendiquer la possession de l'île en 1627, ce sont les français les premiers colonisateurs européens. Ils importent les cultures du café, du tabac, de l'indigo, du maïs et de la canne à sucre, exploitent des esclaves.

De 1763 à 1783, la Grande Bretagne et la France tentent de contrôler l'île malgré le traité de Paris qui reconnaît ces îles neutres. Mais les Caraïbes noirs les repoussent.

En 1782, un second traité accorde la possession de St Vincent aux britanniques et les indigènes sont alors livrés à leurs pires ennemis.

Les britanniques en effet n'acceptent pas de voir des noirs vivre libres sur cette île comme les blancs. Ils veulent liquider ces populations indésirables et les Garifunas vont être persécutés et emprisonnés, déportés sur une île déserte, l'île de Baliceaux dans les Grenadines.

La moitié d'entre eux périra de la fièvre jaune et 5080 autres seront à nouveau déportés sur l'île hondurienne de Roatán. La moitié d'entre eux une fois encore périra au cours du voyage.

Mais les Garifunas qui ont pris pied sur ce nouveau territoire ne sont pas dénués pour autant de ressources et grâce à leurs qualités de navigateurs ils construisent des pirogues et se disperseront sur les côtes de l'Amérique centrale en petites communautés minoritaires et non plus en peuple libre.

On retrouve donc nos Caraïbes noirs dans chacun des pays d'Amérique centrale où ils font partie des peuples autochtones.

Les indiens Caraïbes (rouges) quand à eux seront déportés vers des colonies dans le nord de St Vincent et leurs descendants ont perdu la langue ancestrale.

L'esclavage sera aboli en 1834 mais les conditions resteront très dures malgré tout pour les anciens esclaves et les travailleurs agricoles immigrés.

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