Les peuples du monde - Etat des lieux : La Martinique

Publié le 24 Août 2016

Les peuples du monde - Etat des lieux : La Martinique

image

La Martinique ou Matinik en créole fait partie des Antilles françaises, des Îles du Vent et constitue une collectivité territoriale unique, un département français d'Amérique (DFA).

C'est le plus petit pays des départements d'Outre-Mer, sa superficie est de 1100 km2 (70 km de long et 30 km de large). Elle fait partie de l'arc volcanique des petites Antilles.

Elle est située au coeur de l'arc des petites Antilles, dans la mer des Caraïbes entre les côtes du Venezuela (450 km) et l'île d'Haïti (700 km).

La Martinique et la Guadeloupe sont séparées par une île non française, la Dominique.

Sa population est de 388.364 habitants pour une densité de 342 hab/km2.

Elle est composée de "gens de couleur » : 87% de noirs et le reste de la population est composée de mulâtres, personnes d'origine indienne ou asiatique.

Dans la population noire, le groupe le plus important est composé des martiniquais, puis viennent ensuite les immigrants guadeloupéens, haïtiens, guyanais et réunionnais.

Les peuples du monde - Etat des lieux : La Martinique

image

La colonisation

Colomb la découvre le 15 juin 1502 et lui donne son nom actuel.

Pour autant, l'île aurait été découverte par Alonso de Ojeda lors de son expédition de 1499/1500.

Colomb fait un passage éclair lors de son 4e voyage car l'île est occupée par des Caraïbes hostiles.

L'île sera colonisée un siècle plus tard en 1635 pour autant pendant cette période, des européens y feront régulièrement relâche.

La première colonie française arrive avec le flibustier Pierre Belain d'Esnambuc avec 150 colons chassés de l'île de St Christophe.

Le premier établissement en Martinique est le fort St Pierre et ensuite la ville de Fort-Royal (Fort-de-France actuel).

L'installation des français provoque de vives tensions avec les indigènes et cela débouchera en 1658 sur une guerre qui aboutira à la quasi extinction de ce peuple premier.

Les peuples du monde - Etat des lieux : La Martinique

Par John Gabriel Stedman — Geheugen van Nederland, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1839339

****

Les premiers habitants

L'île était nommé en langue caribe loüanacaéra = île aux iguanes.

L'île était peuplée de façon intermittente par différents peuples indigènes avant la colonisation.

Les plus anciennes traces de présence humaine se trouvent sur le site de Norman Estat à St Martin et sont datées de -2400 à -1900 avant JC.

A la Martinique, les premières traces sont attestées du premier siècle.

Elles font partie de la culture saladoïde que l'on connaît mieux sous le nom d'Arawak , un nom qui n'est pas celui d'un groupe ethnique mais d'un groupe de langues appartenant à des peuples dont font partie les Caraïbes ou Kali'na.

Le peuplement de la Martinique va être marqué par une rupture en raison de l'éruption de la montagne Pelée en 295. Celle-ci aurait tout décimé ou forcé les autochtones à l'exil.

Les saladoïdes reviennent vers l'an 400 et vers 600 on sait que ce sont des Caraïbes qui arrivent à leur tour dans l'île (ils se rattachent à la culture suazoïde).

Un site archéologique nous éclaire sur cette période, le site de l'Anse Trabaud sur la commune de Sainte Anne.

Les Kali'na produisaient des céramiques très décorées et occupaient les contreforts de la montagne Pelée. Ils étaient agriculteurs, pêcheurs et cueilleurs. Ils appellent l'île Madinina ou Madiana.

Un site archéologique sur la commune du Lorrain est caractéristique de cette occupation de l'île.

Il y a toujours des amérindiens aux Antilles françaises mais ils sont souvent confondus avec les immigrants asiatiques qui présentent des traits similaires aux leurs.

Les peuples du monde - Etat des lieux : La Martinique

image

L'esclavage

La monoculture de la canne à sucre va modeler le paysage et dominer l'économie du pays jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle. Cette culture demande une importante main d'oeuvre et la traite des esclaves est avancée comme l'unique solution pour fournir les efforts nécessaires à la culture. Cette culture est synonyme de traite négrière par le commerce triangulaire entre les ports français de Bordeaux et de Nantes et la colonie.

Le nombre d'esclaves explose dès lors que Louis XIV prend des décisions entre 1671 et 1674 pour favoriser la culture du sucre au détriment de celle du tabac et entre 1674 et 1680 le nombre d'esclaves double. Entre 1673 et 1700 il a sextuplé.

Quand Louis XIV abolit le monopole de la Compagnie des Indes occidentales en 1671, la traite négrière est ouverte à tous les ports français . La Guadeloupe et la Martinique passent sous l'autorité directe du roi qui pousse à la culture de canne à sucre plus rentable et donne des terres à des officiers supérieurs en Martinique.

Le roi précipite en 1680 la culture des plantes sucrières en donnant terres et titres de noblesse à tout planteur qui s'installe sur ses terres avec plus de 100 esclaves. Entre 1674 et 1692 le nombre de sucreries double. Le code noir de 1685 limite le métissage et "réglemente" la torture des esclaves.

Le 1er novembre 1755 la Martinique et les petites Antilles sont balayées par le tsunami provoqué par le tremblement de terre de Lisbonne.

Le 27 avril 1848, Victor Schoelcher , sous secrétaire d'état à la marine et aux colonies de la seconde république signe le décret mettant fin à l'esclavage.

Les esclaves martiniquais s'étaient révoltés le 22 mai et obtiennent l'abolition de l'esclavage le 23 mai.

En 1848, sur 121.130 habitants de la Martinique, il y a 9542 blancs, 38729 affranchis et 72.859 esclaves.

La famille martiniquaise est souvent définie comme une famille élargie c'st-à-dire qu'elle héberge sous son toit les membres de la famille et des parents, des amis et des alliés. Les familles noires sont souvent de type matrilocal, centrées sur la place de la mère, ceci est très certainement dû à l'apport culturel africain.

Les peuples du monde - Etat des lieux : La Martinique

image

Dates-clés de l'histoire de la Martinique

- Avant 1493 : des populations arawak et caraïbes se succèdent dans les petites Antilles. Ils viennent d'Amérique du sud, de l'Orénoque au Venezuela.

- 1502 : Colomb accoste en Martinique (Madinina pour les Kali'na).

- 1635 : Pierre Belain d'Esnambuc arrive en Martinique et construit le fort St Pierre.

- 1635/1658 : des guerres d'escarmouche ont lieu entre français et Caraïbes et vont venir à bout de la population autochtone.

Introduction de la canne à sucre par les hollandais chassés du Brésil.

Début de "l'économie du sucre" : grands domaines, instauration de la traite des noirs.

- 1636 : les premiers esclaves arrivent en provenance d'Afrique.

- 1658 : la guerre entre les Caraïbes et les français aboutit à la quasi élimination des Caraïbes.

- 1685 : Etablissement du "code noir" de Colbert : 60 articles qui vont régir la vie des esclaves jusqu'en 1848.

- 1662/1848 : essor de l'économie de plantation et de l'esclavage.

- 1848 : abolition de l'esclavage, introduction de la main d'œuvre indienne (d'Inde).

- 8 mai 1902 : Eruption de la Montagne Pelée, destruction de la ville de St Pierre (30.000 morts).

- 1946 : la Martinique devient département français.

- 1982 : Avec la loi de décentralisation, la Martinique devient une région.

- 2003 : Une réforme transforme les territoires d'outre-mer en DROM ou DOM-ROM (département et région d'outre-mer)

Les peuples du monde - Etat des lieux : La Martinique

chatrou

Les héritages de l'ascendance africaine
Gastronomie

Elle sert comme témoin de l'histoire de l'île et de ses influences caraïbes, européennes, africaines et indiennes adaptées aux produits de l'île.

Les ingrédients de base sont la canne à sucre, le riz, le cacao, les fruits; le lambi, les crabes, le riz et la morue qui viennent de l'extérieur.

La boisson typique de la Martinique est bien entendu le rhum qui peut être soit agricole avec une AOC, soit traditionnel ou industriel.

Quelques plats :

Féroce d'avocat : boulette d'avocat à la morue roulée dans de la farine de manioc.

Accras de morue.

Le dombré : boulette de farine et d'eau accompagnée d'épices.

Le boudin créole.

Le pâté en pot : soupe à base de légumes, d'abats de mouton, de vin blanc et de câpres.

Le kalalou : soupe verte avec des feuilles de calalou et des gombos.

Gratin de christophine.

Gratin de banane jaune.

Le chatrou : plat à base de poulpe bouilli accompagné de riz et de pois rouges.

Brochettes de lambi (un mollusque).

Ti-nain lanmori : banane verte avec de la morue, plat du petit déjeuner.

Ti-nain tripes : bananes vertes avec des tripes de mouton et des légumes.

Le trempage : bouillon de morue avec du pain et des légumes, du poisson ou de la viande trempé dans une sauce.

Première communion : boisson chocolatée avec des épices servie avec un pain au beurre.

Blanc-manger coco, dessert populaire.

La musique

La musique traditionnelle se décline dans la musique du violon carnaval de Martinique et dans la biguine.

Le bèlè est une pratique musico-chorégraphique mêlant le chant, la musique, la danse et le conte.

Les spécialistes font des recherches pour déterminer la véritable origine de cette musique, soit elle viendrait de l'héritage de l'esclavage ou bien de l'héritage du marronnage. C'est une tradition codifiée par le syncrétisme et un contexte rituel sociétal important.

Sources : axl.cefan.ulaval- wikipedia

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article