Des langues et des hommes : Le papiamento
Publié le 2 Août 2016
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Le papiamento ou papiamentu est une langue créole parlée dans les Antilles néerlandaises à Aruba, Bonaire et Curaçao, les îles ABC, par 320.000 personnes dont 179.000 dans les 3 îles précitées et 85.000 à Aruba seule.
Elle est également localisée dans les Antilles : St Martin, Porto Rico (200 locuteurs), les iles vierges américaines (200 locuteurs), le Nicaragua.
C’est une langue tonale, une langue dans laquelle la prononciation des syllabes d’un mot est soumise à un ton précis, à une hauteur relative ou une mélodie caractéristique.
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Le mot
Il viendrait du verbe papia = conserver ou parler et d’un vieux mot portugais, papear auquel on a ajouté le suffixe mentu qui signifiait à peu près : manière de parler.
Dans tous les états des territoires néerlandais d’Outre-mer, la langue officielle est le néerlandais mais les langues maternelles sont bien souvent le papiamento dans les Iiles-sous-le-Vent.
Les origines
De nombreuses racines ont été découvertes pour cette langue selon l’auteur Frank Martinus Arion elle serait issue d’un dialecte, le « guene » un pidgin portugais qu’utilisaient les esclaves africains.
Il y a eu en effet une population judéo-portugaise dans les colonies hollandaises. Elle était immigrée du Pernambouc au Brésil et elle est arrivée avec sa langue.
60% du lexique de la langue vient du portugais.
25% de l’espagnol.
Le reste du néerlandais, du français, de l’anglais et de dialectes africains.
Les racines sont :
Des langues romanes : espagnol, portugais et français
Des langues germaniques : anglais et néerlandais
Des langues africaines
La langue arawak des indiens Caiquetios qui étaient les premiers habitants de ces îles ABC avant la colonisation.
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Le papiamento se retrouve également au Suriname qui est une ancienne colonie néerlandaise et un pays frontalier du Brésil. Mais il y a un petit nombre de locuteurs.
Il se forme au cours des XVIe et XVIIe siècle.
Il naît de la traite des esclaves noirs dans les puissances coloniales de cette époque.
Le créole
C’est la colonisation portugaise en Afrique occidentale et la traite des esclaves qui favorisent cette nouvelle langue, le créole.
Il est linguistiquement composé de mots portugais avec des éléments grammaticaux et syntaxiques issus des langues de l’Afrique de l’ouest (Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée-Conakry, Cap-Vert, Liberia, Ghana, Congo-Brazzaville, Angola).
Les noirs ne parlent pas le même langue et ont développé le créole pour pouvoir se comprendre et communiquer surtout quand ils attendaient dans les ports de l’Afrique occidentale avant leur départ pour l’Amérique.
Un mot pour deux orthographes
Le papiamento est partagé entre deux orthographes officielles. Aruba impose une orthographe étymologique et Curaçao et Bonaire une orthographe phonologique. L’une se base sur l’origine historique du mot et l’autre sur la prononciation. C’est ce qui explique l’opposition entre l’écriture papiamentO (orthographe étymologique) et papiamentU (orthographe phonologique). Aruba parle la papiamento et Curaçao et Bonaire parlent le papiamentu.
La langue bénéficie d’un renouveau culturel dans les Iles-sous-le-Vent mais comme sont véhiculées des perceptions négatives à l’égard de cette dernière il est possible que l’histoire se répète et qu’elle puisse perdre son statut en éducation.
Sources : wikipédia, axl.cefan.ulaval.ca