L'écho des palmiers : Le palmier-pêche (péjibaye)
Publié le 14 Juillet 2016
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Un arbre de grande importance.
Nom latin : bactris gasipaes
Famille :acéracées
En langue espagnole: chontaduro
Autres noms
Costa Rica / république dominicaine : péjibaye
Guatemala : manaco
Nicaragua : pijibay
Pérou : pijuayo
Venezuela : pijigua
Bolivie : trembé
Panama : pifa ou pixbae
Trinité et Tobago : peewah
Brésil : pupunha
Equateur/Colombie : chonta ou chonta duro
Guyane : parépou
Plus de 300 noms répertoriés.
Par Alex Popovkin, Bahia, Brazil from Brazil — Bactris gasipaes Kunth, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49932951
CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1315562
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C'est un palmier domestique qui porte de longues épines séparées par des anneaux nus qui sont des cicatrices foliaires.
Feuilles : longues, pennées, de forme arquée, jusqu'à 3,5m de long, le pétiole porte des épines se prolongeant sur la nervure médiane de la feuille.
Inflorescence en grappes pendantes de fleurs jaunes à la base des feuilles.
fruit vert, il se colore à maturité en jaune puis rouge orangé. Il mesure 6 cm de long, il est anguleux et contient 3 à 6 faces. 75 à 300 fruits par bouquet.
Durée de vie : 50 à 75 ans en moyenne.
Climat : entre 18 et 28°, climat tropical.
Cette espèce est considérée comme domestique car elle ne pousse que si elle est prise en charge et cultivée par l'homme.
Elle serait le résultat d'une hybridation entre deux autres espèces de bactris spontanées, des espèces tropicales :
La variété d'Amérique centrale et du sud : bactris gasipaes var. gasipaes et
La variété d'Amérique du sud : bactris gasipaes var. chichagui.
L'arbre est cultivé par de petits exploitants dans le contexte de l'agroforesterie.
A l'état sauvage il y a une forte concentration dans la forêt. Les populations sauvages et domestiques se trouvent en Amérique centrale, dans les basses terres du Pacifique, en Colombie, Equateur, Venezuela, en forêt amazonienne, dans les contreforts de la cordillère des Andes.
On peut le considérer comme la plus importante espèce de palmiers domestiques des néotropiques.
Pour les indigènes
Ce sont les populations autochtones des Amériques précolombiennes qui ont domestique le péjibaye.
Ils utilisaient les fruits et les graines pour la consommation humaine (farine pour pain et pâtes, gâteaux, massato bière avec la pulpe fermentée) mais aussi les racines pour la pharmacopée, la tige en bois pour le matériau de construction (plancher et murs), les épines pour faire des aiguilles, des fléchettes de sarbacane, les feuilles du chaume et de la vannerie, le cœur de palmier comme légume, les fleurs comme aromates.
La croissance de l'arbre est rapide : 1.5 à 2m par an.
Dans les plantations en agroforesteries, les palmiers pêches se trouvent avec les caféiers et les bananiers au Costa rica. Dans d'autres pays ils poussent en combinaison avec les ananas, les papayes, les fruits de la passion, le maïs, le manioc et le cacao.
Après 3 ou 5 ans, commence la production de fruits jusqu'aux 50/75 ans de l'arbre.
La pleine production est acquise à l'âge de 7 ans.
Cultivé ou récolté par les peuples suivants :
RAMA du Nicaragua -BORUCA du Costa Rica - TAWAHKA du Honduras -CABECAR du Costa Rica -
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Préparation du fruit
Le fruit doit être cuit avant d'être consommé, dans de l'eau salée et ensuite il est pelé, la graine retirée. On l'aromatise avec du sel ou du miel. Sa texture une fois cuit est comparable à celle de la patate douce, sa saveur à celle de la courge ou de la châtaigne.
C'est un fruit riche en énergie car il est composé d'une grande partie d'amidon.
Il contient des graisses, des protéines, des hydrates de carbone, de la vitamine A (caroténoïdes) B1, B2 et C, de la niacine.
Le coeur de palmier
Le cœur de palmier est consommé frais ou en conserve pour la consommation locale ou l’exportation.
C’est le palmier pêche qui à présent fournit la quasi-totalité du cœur de palmier en conserve vers les EU et l’Europe.
Le coeur de palmier est pour une grande part dans les bénéfices commerciaux obtenus par la plante car sa croissance est rapide et on peut les récolter vers 18/24 mois après la plantation.
Le Brésil a un grand marché intérieur pour le coeur de palmier, la demande internationale est en croissance.
Le Costa Rica possède également de belles parts de marché.
C'est un substitut viable à d'autres coeurs de palmier surexploité comme l'euterpe et pourrait venir en remplacement du sagoutier (metroxylon vietiense) qui est très menacé.
Au Pérou c’est la 2e plantation après les plantains.
80% des producteurs cultivent le palmier pêche.
La demande est estimée à 20.000 tonnes /an en Colombie.
Sur le territoire français, le développement le plus prometteur est à La Réunion pour la consommation de cœurs frais.
CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=515889
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Autres utilisations
Le fruit fait également partie de l'alimentation animale : il est faible en fibres, riche en amidon et remplace très bien le maïs dans le fourrage.
Il nourrit aussi bien les volailles, les porcs et les poissons.
Le palmier est également cultivé à grande échelle pour la production d’une huile cosmétique.
Menaces sur les palmiers sauvages
- Déforestation
- Agriculture intensive
- Transition des forêts en savanes
Menaces sur les palmiers domestiques
- Nouveaux ravageurs : palmelampius heinrichi (provoque la chute du fruit immature)
- Augmentation des pesticides