Récupérations.
Publié le 15 Juin 2016
Alors que deux personnes ont perdu la vie de la plus horrible des façons, laissant derrière elles un petit enfant qui débute dans la vie avec ce traumatisme profond, on assiste à des récupérations à plusieurs niveaux que s'en est écœurant (mais pas inhabituel hélas).
La première récupération et cela n'engage que moi en disant cela, est celle de daesh.
C'est en effet bien facile de commanditer des terroristes, d'attendre d'avoir une preuve de l'acte criminel sur un réseau social et de revendiquer le crime, l'attentat.
Tout d'abord, je n'aime pas cette expression de "loup solitaire" qui est utilisée par les médias pour qualifier ces tueurs. Le loup, et d'ailleurs tout autre animal tue pour sa survie, pour sa subsistance et celle de sa progéniture. Ce qui n'est pas le cas de ces personnes qui ne se comportent pas comme des animaux, car les animaux ne tuent pas gratuitement.
Ensuite, je voulais dire qu'au lieu de faire peur à tout le monde avec daesh, les médias et nous-même devrions peut-être dire et semer cette parole : daesh est en train de mourir et toutes ses actions sont autant de piqûres et de contractures de ce qui agonise.
Sur le terrain, daesh s'en prend plein la figure aussi bien par les guérillas kurdes que par l'armée de coalition, mais de cela les médias aux ordres n'en parlent guère.
La seconde récupération, et celle-là, vous ne pourrez pas dire que j'affabule est celle des médias.
Une indigestion d'informations prédigérées et aux multiples enzymes de vomissure pour monopoliser l'attention des citoyens lambda alors qu'au même moment se déroulait une manifestation très importante contre la loi travail et qui a mobilisé plus d'un million de personnes à Paris.
Honteux et énorme, dur à avaler et indigeste au plus haut point.
La troisième récupération est celle des politiques même s'ils sont derrière les deux autres par un bout ou l'autre de la lorgnette.
Je ne développe pas, comprenez-moi entre les lignes comme vous savez le faire d'habitude.
Ce crime horrible touchant des policiers va dans le sens de la mise en avant de la police qui est très éprouvée malgré tout à tous les niveaux avec ce gouvernement.
On en a encore pour plusieurs jours à entendre les plaintes du gouvernement en défense de ses défenseurs.
Hier lors d'un plateau télé, l'un d'eux à dit que les forces de l'ordre ne pouvaient plus être au four et au moulin, et bien sûr il fallait faire des choix.
Dans les choix possibles pour alléger leur tâche, on pourrait proposer l'arrêt des poursuites des militants et des écolos qui n'ont strictement rien données, et aussi arrêter l'état d'urgence.
Non.
Même pas, eux ce qu'ils demandent, c'est de faire interdire les manifestations.
Ben voyons.
L'eau, comme elle est bien coulante, coule toujours dans le sens de ceux qui ont du pouvoir.
Et les récupérations sont comme l'eau.
Quand il y a des crimes horribles comme celui-ci ou des attentats, je dis souvent à mes enfants que l'histoire s'écrit à l'envers. Ou alors, il faut que nous la lisions à l'envers car après l’événement tragique, il y a toujours un acte, une prise de décision ou quelque chose qui va changer la donne qui vient justifier après coup l'attentat, le crime.
Dans cette affaire, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est la même chose.
Ce que je dis n'a pas vocation a négliger la criminalité et le terrorisme de daesh.
Daesh existe et toute sa haine diabolique existent.
Malheureusement, cela sert les puissants et dessert le peuple qui se bat pour ses droits et un avenir plus tendre pour ses enfants.
A Magnanville, d'autres crimes horribles ont eu lieu de par le passé.
Je songe en particulier à deux que m'ont rapporté des enseignantes concernant des meurtres sur des enfants de la part d'un parent. Une femme âgée à été tuée il y a 5/6 ans à son domicile, d'une horrible façon également.
Ces actes ne sont même pas répertoriés ou peu accessibles en tant qu'information et n'ont jamais suscité d'émoi médiatique alors qu'ils étaient aussi affreux que ceux commis il y a deux jours. Certes, ils ne touchaient pas des policiers et n'étaient pas revendiqués par daesh, C'étaient ce que l'on nomme des faits divers et chaque ville, chaque village en compte un lot. Et pourtant quelle différence pour ceux qui restent et qui doivent vivre avec de tels drames ?
Les médias bourrent le crâne de ceux qui ne savent pas éteindre un bouton.
Le sensationnel prime.
Étouffer l'info au lieu de la mettre en avant au service de la population.
Mais, heureusement, le pouvoir que donne la toile aux citoyens, aux blogueurs, met en avant de la désinformation et de la vraie information en temps réel.
Chacun de vous à ce pouvoir de montrer les choses comme elles sont, de désinformer, de se réapproprier la vérité et de partager sa pensée, sa peine, sa prise de position.
Il n'y a pas que les terroristes qui savent et peuvent se servir des fonctions offertes par les réseaux sociaux, l'internet. Aujourd'hui tout s'accélère, tout échappe même aux spécialistes, le sensationnel des grands médias est passé de l'autre côté, du plus obscur. Alors, pour combattre la crasse ambiante, celle que l'on insert dans nos cerveaux dans nos vies par le biais d'une lorgnette, il faut s'emparer du pouvoir qui est entre nos mains et diffuser notre vécu.
Ne vous en privez pas.
Caroleone