Plume de merle qui chante la chanson de la pluie
Publié le 3 Juin 2016
Crues en région parisienne de juin 2016
Les lits des rivières aiment à se laisser déborder
Et l’urbanisation a oublié comme un fil de plomb
Dans le dur béton de la ville
Les rats quittent le navire qui déborde
Et le zouave en a plein les basques.
La pluie arrive !
La pluie arrive !
Et voilà que par trois fois la chanson
Est sifflée
Et voilà que trois jours durant
La pluie n’a cessé !
Ce ne sont pas bourgeoises emplumées
Aux parfums capiteux tirés des veines de la terre
Ce ne sont pas énarques amidonnés
Tout gonflés d’importance
Qui descendent des bennes
Stockés comme marchandise
Quittant leur nid douillet pour aller se coucher
Dans le gymnase de l’incertitude.
La pluie arrive !
La pluie arrive !
C’est la fête aux escargots et les limaces
Etirent leur long manteau.
La nature aime faire des blagues
Se moderniser se mettre dans l’air du temps
La révolte gronde et sur un air de Commune
Les eaux roulent leurs gros yeux
Le ciel est bas et grise sa couleur de carton
Les oiseaux se sont tus
Leur chanson dans la glotte est coincée
Si le merle avait su, le fausset aurait fait
Car les canards que l’on siffle trop le soir au coin du bois
Sur la mare le lendemain s’enfuient.
La pluie arrive !
La pluie arrive !
Ici bottes et impers sont du dernier goût
Avec pour colifichet des pleurs d’oranger
Collés sur les cheveux
Odeur capiteuse des fleurs trop tôt mûries.
Le plus dur est passé
Maintenant il faut écoper
Rentrer chez soit dans la boue chercher ses souvenirs
Sa poêle, ses cahiers et ses factures à payer
Les bourgeois ces cochons ne sont jamais touchés
Perchés sur pilotis jamais la pluie n’écorne leurs cheveux gominés
Les petites gens sont celles qui font les frais
Les terrains inondables
C’est à elles qu’on les vend
Les terrains inondables que les politicaillons
Votent à grand coups de fiestas et de publicité
Couchant sur les lits des rivières anarchistes
Des tonnes d’un béton imposé au forceps
Les terres inondables les terres rêvant de limons
Rêvant de liberté
D’évasion de rupture
Ne se construisent pas elles s’admirent se gorgent
De l’orgueil de celles
Que l’on respecte enfin.
La pluie s’est tue !
La pluie s’est tue !
Où vont se cacher les oiseaux quand la furie se déchaîne ?
Où chantent-ils leur chanson ?
Dans une grotte secrète
Avec les chauves-souris et les araignées de concert ?
Ils révisent leur partition
Leurs petites notes secrètes
Celles qui ont toujours raison
Car ils l’ont héritée de toutes les générations
Les oiseaux chanteurs de pluie
Pérennisent la tradition
Alors que nous autres pauvres buses
Ne collectionnons
Que les marques sur un piquet
Attendant chaque fois
Que le record fut battu.
Carole Radureau (03/06/2016)
cette chanson-ci ce n'est pas la chanson de la pluie mais je ne l'ai pas trouvée
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Le plumier de l'anar-poésie - coco Magnanville
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