Paris. Témoignage d’un docker du Havre sur la manifestation du 14 juin

Publié le 16 Juin 2016

La manif du 14 juin à Paris a été une vraie première pour beaucoup de jeunes dockers du Havre. Habitués à des défilés massifs, mais sans réelle confrontation avec les forces de l’ordre, pourtant bien présentes dans les rues normandes, où tout se passe en général de façon tranquille. Les anciens, les délégués nous ont prévenu du potentiel face à face, de l’inévitable présence bien visible cette fois des forces de l’ordre et de la tension qui allait s’en résulter.

Dominique Ciabatte

Déjà depuis la semaine dernière, nous savions que la montée sur la capitale allait être compliquée, et trouver des cars et des trains pour venir de la province était problématique.
Finalement, au petit matin de ce mardi 14 tout se met en branle, le premier train part, les cars se remplissent et prennent la route. Casques et gilets rouges floqués à nos couleurs syndicales sont du voyage. Ils sont surtout indispensables pour nous identifier entre nous, savoir qui est qui, qui peut faire partie de notre cortège. Un service d’ordre, un encadrement composé de 300 de nos camarades a même été prévu. Une première chez les dockers...

Toute la matinée, les groupes arrivent, se retrouvent place d’Italie, les drapeaux sont préparés, l’ambiance, bonne forcément, est de circonstance... Les camarades dockers affluent de tout l’hexagone (Nantes, Fos, Marseille, Bordeaux, un drapeau basque se hisse même plus vite que l’habituel drapeau breton...), les gens nous reconnaissent et beaucoup saluent notre implication sans faille dans le mouvement. Cela fait chaud au cœur. Vers 13h, une fébrilité se fait sentir, la banderole est déployée, nous nous mettons en ordre de marche derrière elle et notre ligne de tambours, parmi une foule immense, bigarrée, de manifestants d’univers variés, professions et syndicats de tous horizons.

13h30 le grand moment est arrivé pour nous, premier roulement de tambour, premier pas et nous voilà parti pour ce défilé.
C’est lent, saccadé, on n’y est pas habitué. Nous, qui normalement défilons sur une douzaine de kilomètres à un rythme assez soutenu, sommes un peu fébriles mais la joie de tous se retrouver, de communier ensemble sur les avenues de la capitale prend le dessus, et les slogans et la bonne humeur font de ce début de manif un bon moment.
Très vite, nous rencontrons, fermant les accès aux rues perpendiculaires, les forces de l’ordre, les gardes mobiles, mais notre encadrement très efficace, empêche tout contact avec eux, ainsi pas de provocation possible. Notre mauvaise réputation (bien infondée de nos jours) nous colle toujours à la peau. A nous de démontrer qu’on sait gérer un défilé dans le plus grand calme possible.

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Rédigé par caroleone

Publié dans #manifs

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