Nicaragua : Les Mayangna

Publié le 18 Avril 2016

Nicaragua : Les Mayangna

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Peuple autochtone du Nicaragua plus souvent connus sous le nom de Sumu ou Sumo, ce nom est considéré comme péjoratif et leur a été donné par les Miskitos voisins. Il vivait à l’origine sur les côtes orientales du Nicaragua et du Honduras, côte nommé Moskito coast.

Population : environ 20.000 personnes

Langue : mayangna du groupe sumu qui fait partie des langues misumalpanes.

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Territoire

Région autonome de l’atlantique nord (RAAN)

Sous-groupe Panamahka

Municipalité de Las Minas et Prinzapolka.

Sous-groupe Twahka

Département de Jinotega, Bonanza, Rosita dans les municipalités Musawas et Wasakin, dans la réserve Bajawas.

Il y a 6500 Mayangna dans la réserve de biosphère Bosawas (66% de la population du peuple), 5 territoires indigènes et 36 communautés Mayangna.

Sous-groupe Ulwas

Région autonome atlantique sud (RAAS) à l’embouchure du rio Grande, communauté Karawala.

Un groupe Tawahka est présent au Honduras, voir article ci-dessous :

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Leur culture est proche de celles des peuples autochtones du Costa Rica, du Panama et de Colombie ainsi que des cultures mésoaméricaines du nord et habitent la Mosquito coast depuis le 16e siècle.

L’isolement de leur territoire leur a permis de conserver leur culture et leur langue.

Ils se sont marginalisés à l’arrivée des Miskitos dans la région.

Ressources

Ils vivent de la chasse, de la pêche, de l’élevage pour leur autosubsistance, de la récolte de fruits, légumes et tubercules selon les méthodes d’ensemencement ancestrales.

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Histoire

Les recherches archéologiques et linguistiques indiquent la présence continue du groupe dans la région.

A l’arrivée des britanniques dans la région dans les années 1630, les Mayangna étaient divisés en 9 tribus différentes avec un territoire situé le long de la côte atlantique sud et à l’intérieur du pays.

A partir de 1660, l’alliance du roi Miskito avec les anglais les forcent à réduire leur territoire.

De nombreux Mayangna sont capturés et vendus comme esclaves dans des plantations en Jamaïque.

Au cours du XVIIIe siècle, les espagnols pénètrent dans la cordillère Isabella. Ils sont ralentis dans leur progression vers l’atlantique par les Mayangnas en résistance contre l’occupant.

L’effectif du groupe va considérablement chuter en raison des maladies importées par les colons, des guerres internes, du processus d’assimilation des Miskitos, de la pression de l’état nicaraguayen et en 1862 il ne restait que 6000 survivants d’un peuple qui comptait autrefois 30.000.

Au cours du XXe siècle, ils sont convertis au christianisme par les missionnaires de l’église morave qui sont arrivés sur le territoire vers 1847 et qui œuvrent pour les britanniques. Les missionnaires persuadent à bout d’un certain temps les Mayangna à abandonner leur mode de vie et à se sédentariser dans un village autour d’une église

Dans les années , des combats ont lieu dans la région entre les troupes de Sandino et les marins américains ce qui perturbe les communautés indigènes

Au milieu du XXe siècle, ils perdent une partie de leurs terres en faveur de colons métis, l’exploitation minière affecte le territoire c’est le début de la production de la mine de cuivre Rosita en 1959 qui profite aux américains. La mine déverse des déchets toxiques dans les rivières, l’écosystème des communautés Mayangna est dévasté et met en péril leur mode de vie qui en dépend.

A l’arrivée au pouvoir des sandinistes à la tête de l’état, les Mayangna profitent d’avancées progressistes et cette politique a des effets positifs comme la mise en place de cliniques et de centres de santé, la construction de routes, l’alphabétisation dans leur propre langue. Mais une partie des Mayangna rejoint les Miskitos qui sont en opposition aux sandinistes et ce jusqu’en 1983. Ils forment également des troupes séparées.

En 1984 c’est l’annonce de l’autonomie de la côté atlantique (nord et sud). Les Mayangna sont regroupés dans la nouvelle organisation Sukalwala et décident d’établir la paix avec les sandinistes, paix qui est achevée après une loi d’amnistie en avril 1985 et qui concerne également les Miskitos.

Au début du XXI e siècle, l’autonomie leur a beaucoup apporté mais ils sont toujours affectés par les colons qui envahissent leurs terres communales et détruisent leurs forêts. Les Miskitos ont toujours l’hégémonie et un rapport de force sur eux et se présentent comme les représentants des « indiens de la côte, les empêchant par-là même de faire entendre leurs voix.

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La réserve de biosphère de Bosawas

Il s’agit de la plus grande forêt d’Amérique centrale dont la déforestation s’intensifie depuis 2010 et la présence illégale de colons menacent les indigènes. En 2013 des Mayangna ont subi des violences et un jeune d’entre eux à été tué ainsi que 2 non indigènes ont été enlevés.

La président du Nicaragua, Daniel Ortega sous les pression des peuples indigènes et des ONG de défense des droits autochtones a mis en place des mesures visant à lutter contre la déprédation de la forêt. Il a légitimé l’usage de la force avec l’envoi de 700 militaires du bataillon écologique de l’armée du Nicaragua et des policiers pour contrôler la violence entre colons et indigène. Une commission d’autorités internationales a été mise en place pour coordonner les actions et appliquer une politique ferle contre les personnes et les organisations responsables de la destruction de l’environnement.

Le décret 15.2013 assure la stricte « défense de la mère terre sur les territoires indigènes et descendants africains des Caraïbes ». Ce décret est assorti de l’interdiction de l’agriculture, de la chasse et de l’élevage en dehors des peuples indigènes.

La réserve de biosphère de Bosawas est un espace naturel de 19.926 km2 (représentant 15.25 % de la superficie totale du pays), elle fait partie du cœur du couloir biologique mésoaméricain, une zone reconnue pour sa biodiversité importante (10% de la biodiversité mondiale). De nombreuses espèces sont rares ou menacées d’extinction.

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Les indigènes qui habitent ce territoire depuis des siècles ont su s’adapter à leur environnement et cadrer leur mode de vie en raison de celui-ci. Ils ont mis en place des cultures ancestrales toutes basées sur une grande connaissance du milieu, de la flore et de la faune.

La réserve de Bosawas fait de plus partie depuis 1997 du programme L’homme et la biosphère (MAB) de l’unesco, un programme scientifique intergouvernemental qui a pour but de créer une base scientifique visant à développer les relations homme-nature au niveau mondial ( cela les peuples ont toujours très bien su le faire sans l’aide des scientifiques !!)

Connaissances traditionnelles du peuple Mayangna sur la coexistence homme et nature

( conocimientos tradicionales del pueblo Mayangan sobre la convivencia hombre y naturaleza)

Ce projet de documentation mettant en valeur les connaissances des Mayangna sur leur environnement a été mis en place par les habitants de la rivière Lakus (un des 5 groupes Mayangna de Bosawas) et d’un professeur de l’ICTE (université de Missouri-St Louis, EU). Des ouvrages en langue mayangna se développeront par la suite, utilisables dans le cadre de l’éducation et de la gestion des ressources.

Awas Tingni

En 2001, les Mayangna de Awas Tingni (1100 personnes) ont remporté une décision importante de la cour interaméricaine des droits de l’homme leur donnant droit à la terre sur laquelle ils sont toujours vécu. Le territoire Mayangna Sauni Arungka dans la réserve de biosphère de Bosawas a reçu son titre en 2010 ( mais 40%ù des terres sont envahies par les colons qui s’affrontent aux autochtones).

C’est décidément difficile de faire avancer des progrès pour les peuples indigènes et leur permettre de vivre en paix sur leurs terres.

Sources : wikipédia en espagnol,actulatino, unesco

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #indigènes et indiens, #Nicaragua, #Mayangna

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