Arauco tiene una pena (Levántate, Huenchullán)

Publié le 4 Mars 2016

Arauco a une peine (lève-toi Huenchullán)

Arauco a une peine
Que je ne peux pas taire,
Ce sont des injustices de siècles
Que tous voient appliquer,
Personne n'a mis de remède
En pouvant y remédier.
Lève-toi, Huenchullán !

Un jour arrive de loin
Huescufe conquérant
En cherchant des montagnes d'or,
Que l'indien n'a jamais cherché,
L'or suffit à l'indien
Que le soleil fait luire.
Lève-toi, Curimón !

Alors court le sang
L'indien ne sait pas quoi faire
Ils vont lui prendre sa terre,
Il doit la défendre,
L'indien tombe mort,
Et l'étranger est debout.
Lève-toi, Manquilef !

Où est parti Lautaro
Perdu dans le ciel bleu,
Et l'âme de Galvarino
Le vent du sud l'a emportée,
C'est pourquoi passent en pleurant
Les cuirs de son kultrún.
Lève-toi donc Callfull !

Depuis l'année mille quatre cents
L'indien est affligé ,
À l'ombre de sa maison (ruca)
Ils peuvent voir pleurnicher,
Le totora de cinq siècles
Jamais il ne sera sec.
Lève-toi, Callupán !

Arauco a une peine
Plus noire que son chamal,
Les espagnols ne sont plus là,
Ceux qui les font pleurer,
Aujourd'hui ce sont les propres Chiliens
Ceux qui leur prennent leur pain.
Lève-toi, Pailahuán !

Les votes rugissent déjà,
Ils se sont entendus pour ne pas partir,
Mais le gémissement de l'indien
Pourquoi ne pas l'écouter ?
Alors que résonne dans la tombe
La voix de Caupolicán,
Lève-toi, Huenchullán !




Violeta Parra 1962 traduction carolita

* Huenchullán, Pailahuán, Callfull, Callupán , Manquilef, Curimón semblent être des noms propres Mapuches. * Caupolicán, Galvarino et Lautaro sont des caciques Mapuches, des guerriers qui résistèrent à l'occupant. * La totora est un roseau qui sert à construire les toits ou les radeaux. * Huescufe est un conquistador. * Le kultrún est le tambour des Mapuches. * La ruca est la maison des Mapuches. * Et chamal, une couverture de laine des Mapuches. (voir utilisation sur la photo)

Arauco tiene una pena
que no la puedo callar,
son injusticias de siglos
que todos ven aplicar,
nadie le ha puesto remedio
pudiéndolo remediar.
Levántate, Huenchullán.

Un día llega de lejos
Huescufe conquistador,
buscando montañas de oro,
que el indio nunca buscó,
al indio le basta el oro
que le relumbra del sol.
Levántate, Curimón. .

Entonces corre la sangre,
no sabe el indio qué hacer,
le van a quitar su tierra,
la tiene que defender,
el indio se cae muerto,
y el afuerino de pie.
Levántate, Manquilef

Adónde se fue Lautaro
perdido en el cielo azul,
y el alma de Galvarino
se la llevó el viento Sur,
por eso pasan llorando
los cueros de su kultrún.
Levántate, pues, Callfull.

Del año mil cuatrocientos
que el indio afligido está,
a la sombra de su ruca
lo pueden ver lloriquear,
totora de cinco siglos
nunca se habrá de secar.
Levántate, Callupán.

Arauco tiene una pena
más negra que su chamal,
ya no son los españoles
los que les hacen llorar,
hoy son los propios chilenos
los que les quitan su pan.
Levántate, Pailahuán.

Ya rugen las votaciones,
se escuchan por no dejar,
pero el quejido del indio
¿por qué no se escuchará?
Aunque resuene en la tumba
la voz de Caupolicán,
levántate, Huenchullán.

Violeta Parra

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mapuches, #Chanson des peuples, #Peuples originaires, #Mapuche

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