République populaire de Chine /Birmanie/Laos : Les Hani

Par Takeaway — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4561662

*****

On les appelle également Akha ou Haqniq.

Il s’agit de l’une des 56 minorités ethniques de Chine dont ils représentent une population de

1.439.673 personnes.

Territoire

Chine : Vallées des fleuves Lancang et Yuanjiang , une région entre les monts Ailao, le Mékong et le fleuve rouge en Chine.

Ils relèvent de la compétence administrative de la préfecture autonome hani-yi de Honghe. Certains autres habitent dans la préfecture de Simao, d’autres encore au Xishuangbanna ou dans la préfecture de Yuxi, province du Yunnan.

Leur région est très riche en ressources naturelles : cuivre, étain, fer, nickel.

En espèces végétales : pins, cyprès, palmiers, camphtriers.

En espèces animales : tigres, panthères, ours, singes, paons, perroquets.

Laos : Provinces montagneuses du nord du pays

Birmanie : état Shan.

Langue : yi de la famille des langues sino-tibétaines.

Ils n’avaient pas d’écriture jusqu’en 1957, leurs anciens registres étaient notés grâce à des bâtonnets.

Origines

Elles sont assez méconnues. On suppose que leurs ancêtres constituaient l’ancienne tribu Qiang ayant migré vers le sud depuis le plateau tibétain avant le IIIe siècle.

Leurs traditions orales disent qu’ils descendent du peuple Yi qu’ils auraient quitté il y a 50 générations pour former une nouvelle tribu.

Une tradition orale leur permet de réciter les noms de leurs ancêtres du premier membre de leur famille Hani jusqu’au récitant.

Le peuple Yi est l’un des plus importants groupes ethniques de la république populaire de Chine avec 7.8 millions de personnes.

maison traditionnelle du peuple Hani

Par NamHyHoangPhong at vi.wikipedia, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5735017

******

Les villages

Il y a 82 villages comprenant chacun 50 à 100 foyers .

Ils sont construits au-dessus des terrasses et en-dessous des forêts. Les maisons sont bâties avec des murs en pisé, des briques d’adobe et des pierres. Le toit en croupe est recouvert de paille. Cela leur donne une forme de champignon.

Les maisons sont bâties différemment selon les régions d’habitat. A Honghe, Yuanyang et Luchun, elles sont faites de terre et couvertes de toits de chaume soutenu par des pilliers de bois posées sur des fondations de pierre. Dans le Xishuangbanna, elles sont construites en bambou.

Chaque maisonnée cultive 1 ou 2 parcelles de rizières en terrasse. La culture se fait grâce à un système varié combinant agriculture et élevage et impliquant des bovins, des cochons, des poissons et des anguilles.

Les structures religieuses, sociales et traditionnelles sont basées sur les relations symbiotiques entre les plantes et les animaux et renforcent leurs obligations communales et le caractère sacré de la nature.

Les Hani cultivent également d’autres denrées : maïs, soja, thé dont certains pieds sont millénaires. Les femmes Hani récolteraient le thé au cœur même des forêts en suivant des traditions vieilles d’au moins 3000 ans.

Par Jialiang Gao, www.peace-on-earth.org — Original Photograph, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2926830

*******

Les terrasses

Les Hani ont développé un système extraordinaire et complexe pour cultiver sur un territoire escarpé de hautes montagnes et de vallées étroites traversées de ravins avec un climat subtropical et des précipitations très élevées (140mm). Le peuple a fait d’une forêt dense, un système complexe de rizières en terrasses accrochées aux montagnes, d’une grande beauté en plus d’être d’une utilité essentielle à sa subsistance.

La superficie des rizières occupe 1000 km2 et il est composé de 3 ensembles de terrasses : Bada, Duoyishu et Laohuzui dans 3 bassins fluviaux. La pente de Bada est douce, celle de Duayishu est plus raide et celle de Laohizui est encore plus abrupte.

Par JialiangGao www.peace-on-earth.org — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18407663

****

Le paysage reflète le système intégré des quatre éléments : forêt, distribution d’eau, terrasses, maisons.

Il y a également quatre types de forêts : la forêt ancienne de « recharge en eau », la forêt sacrée, la forêt de consolidation, la forêt du village qui approvisionne le peuple en bois de construction et de chauffe.

Au-dessus des villages se trouvent les lieux pour le dieu du village « Angma » (âme du village ) et pour le dieu protecteur des terres Misong. Les villageois y vont prier pour la santé et la prospérité.

Les rigoles fournissent un système complexe pour répartir l’eau dans les rizières et les vallées. Les canaux principaux et 392 fosses totalisent 445.83 km de long et sont entretenus en commun

Les terrasses ont une forte résistance face au changement climatique et à la sécheresse. Cela a été démontré lors de la grande sécheresse de 2005. Elles sont néanmoins vulnérables aux glissements de terrain. Les pentes sur lesquelles elles reposent sont toutes au moins à 25% en moyenne.

Le site est protégé par la loi en tant que site protégé en priorité par l’état et classé par le conseil des affaires d’état chinois. Il a été classé en 2008 en tant que site historique par le gouvernement populaire du comté de Yuanyang.Il est de plus classé au patrimoine mondial de l’humanité depuis 2013 sous le titre :

Paysage culturel des rizières en terrasse des Hani de Honghe.

Par Philippe Semanaz from Paris, France — In a house of a minority village, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2804983

******

Mariage

Ils sont monogames. Autrefois, un homme pouvait avoir une concubine si sa femme n’avait pas pu donner un fils après plusieurs années de mariage. Mais en contrepartie la femme pouvait se remarier également. Les mariages étaient souvent arrangés par les parents. La mariée va vivre chez ses parents juste après la mariage et ne rejoindra son époux que lors de la transplantation du riz. Le nom d’un fils commence avec la dernière syllabe ou les deux dernières du nom de son père pour garder la lignée paternelle.

Une coutume en cours chez les Hani de Mojiang pour la mariage arrangé : les parents de la fille et du garçon marchent sur une certaine distance ensemble. S’ils ne rencontrent pas d’animaux, les deux enfants peuvent alors s’épouser.

Par M M from Switzerland — China, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=40538811

*****

Coutumes

Les Hani portent souvent des vêtements de drap bleu foncé ou indigo fabriqués par eux-mêmes.

Les femmes portent des jupes et des coiffes rondes. Les couvre-chefs sont très importants car ils révèlent le statut social de celle qui le porte.

Une jeune fille Hani avec une chapeau d'enfant typique, orné de broderies et de grelots

Par Jialiang Gao www.peace-on-earth.org — Original Photograph, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=569438

Par Daderot — I took this photograph., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16224546

******

Hommes et femmes portent des jambières mais aussi des bijoux. Les femmes des chaînes en argent, des boucles d’oreilles, des bracelets et des colliers.

Ils savent fabriquer de remarquables objets en argent et avec d’autres alliages en utilisant la technique du ciselage et du repoussage.

Leur religion est polythéiste et animiste.

Ils vouent plusieurs culte : aux esprits de la forêt, au riz (avec des cérémonies pour la guérison, pour le mariage), aux dieux des rivières qui sont honorés lors des semailles et des récoltes.

Le sorcier-chaman est nommé migu. Au cours des cérémonies, il opère son visage couvert par un masque.

Le buffle est un compagnon qui sera sacrifié lors de la mort de son maître pour lui servir de guide dans l’au-delà.

Par Daderot — I took this photograph., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16213272

******

Les fêtes

En dehors des périodes de travail intenses lié à la culture du riz, ils chantent et dansent et se servent d’instruments de musique à cordes, de flûtes, d’instruments à vent en forme de calebasse. Une danse populaire : le dongpocuo.

sources : wikipédia, unesco